Sergei Aschwanden et son association Trako interdits d’enseignement à Rolle

© www.trako.ch / Sergei Aschwanden, avec le kimono au coeur de la polémique.

Alors que le judo français a probablement, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, une belle carte à jouer en s’intéressant au public écolier, nos voisins suisses, menés par leur médaillé olympique de Pékin Sergei Aschwanden, se voient stoppés dans leur élan, à cause d’un sponsor, par la direction générale de l’enseignement (DGEO).

L’association Trako, fondée par Sergei Aschwanden au lendemain de sa fin de carrière sportive, dont le terme fut sa victoire pour le bronze olympique aux dépens du Russe Ivan Pershin, s’est donnée pour mission « d’introduire le judo de façon régulière et durable dans le programme scolaire, en tant que vecteur d’un développement harmonieux des élèves tant au niveau moteur, cognitif qu’affectif. »

Un objectif jusque-là mené à bien, grâce notamment au soutien de la multinationale minière brésilienne Vale, basée à Saint-Prex, dans le canton de Vaud. Son logo, apposé sur les judogis des scolaires, est cependant à la base de la discorde.

La publicité étant interdite dans le cadre scolaire, la DGEO a décidé la semaine dernière d’interdire les cours de judo aux primaires de l’école des Buttes, située dans la commune de Rolle. Une sanction que ne comprend pas le double champion d’Europe (2001 et 2003), assuré l’an passé que la mention publicitaire n’allait pas posé de problème. « On nous a dit que ce dernier ne prenait pas plus de place que n’importe quelle autre marque de vêtements et que nous pouvions continuer d’utiliser ces kimonos », a-t-il expliqué à nos confrères de 24 heures. Depuis, l’entreprise minière, au centre d’un conflit fiscal entre la Confédération et le canton, s’est retrouvée dans le collimateur du gouvernement helvète. Préjudiciable pour Trako et Aschwanden, qui se sont également vus signifier que leur enseignement n’avait pas fait l’objet d’un accord préalable de la DGEO.

300 élèves se retrouvent donc privés de tatamis jusqu’à nouvel ordre, tandis qu’une pétition initiée par des parents, enthousiasmés par l’initiative et conscients des valeurs véhiculées par la discipline à leur progéniture, recueillait déjà plus de 70 signatures au premier jour de son lancement.