David Larose persiste et signe

Larose, une très belle confirmation au Master 2013 / Emmanuel Charlot – EDJ

Les Masters de judo 2013 organisés à Tyumen en Russie auront connu un premier obstacle : la destination. Trop loin et difficile d’accès, Tyumen aura sans doute fait hésiter des combattants voir des équipes entières comme les masculins coréens. Certains champions d’Europe, qui avait tenu à venir combattre à Budapest, comme le Géorgien Shavduatashvili, le Slovène Draksic, le Hongrois Krpalek, n’étaient pas à Tyumen… preuve aussi que malgré la ranking list, les championnats d’Europe continuent à faire rêver un peu plus que ces Masters, belle compétition, qui n’a encore pas vraiment « cristallisé » dans les esprits, malgré la débauche de points distribués. Il faut dire qu’avant Tyumen, les Masters avaient été organisés à Almaty au Kazakhstan en 2012, à Bakou en Azerbaijan en 2013 ! Il faudrait savoir ce qui est recherché par la FIJ. Pour fédérer le monde entier, des adresses plus centrales seraient bienvenues.

Néanmoins une compétition intéressante, car elle dessine une hiérarchie mondiale concrète, malgré quelques grosses absences, à quelques mois des championnats du monde.
Et finalement, quoi qu’on en dise, c’est encore une fois le Japon qui tire son épingle du jeu malgré une sélection sans ses piliers – ceux qui restent – notamment Ebinuma et Nakaya chez les garçons, Asami et Hashimoto chez les filles. Il en ressort trois belles médailles, avec une nouvelle -48 kg à mettre sur la liste des filles très fortes, Hiromi Endo, une belle performance pour Kana Abe qui prend de la maturité en -63 kg, et surtout peut-être un formidable nouveau -60 kg, Naohisa Takoto.
Derrière eux, l’équipe mongole a impressionné avec des combattants encore assez peu connus comme l’étonnante Sumiya Dorjsuren, nouvelle et imprévue rivale pour Pavia en -57 kg.
Les Brésiliens sont partout avec six médaillés et se placent sur la bonne rampe de lancement pour Rio, malgré l’échec en finale de leur championne olympique Menezes (-48 kg). Les Néerlandais imposent un bloc intimidant avec Polling et Bolder en -70 kg, le rugueux Grol en -100 kg, le technique Elmont en -73 kg, Van Emden en -63 kg…
Enfin les Russes arrivent cinquième nation de ces Masters, chez eux. Manifestement fidèle à sa philosophie de ne pas beaucoup préparer les compétitions intermédiaires et de ne pas céder aux pressions, Ezio Gamba n’a pas fait le maximum pour contenter les officiels russes assis dans les gradins. Mais une prestation significative tout de même, car si on n’a pas vu émerger de monstres de son intéressante, mais juvénile équipe « bis » en piste depuis Londres et notamment aux Europe à Budapest, l’équipe n°1 voit confirmer l’autorité de Denisov (-90 kg) et récupère un -81 kg foudroyant avec Ivan Nifontov (-81 kg). La troisième médaille va au au très grand Renat Saidov, cheveux courts et de plus en plus sûr de lui, qui devient progressivement un poids lourds consistant avec de belles techniques de jambe alors que jusque-là, il était transparent.

Et la France ? Elle se voit confirmer ses leaders actuels, Pavia (argent en -57 kg), Tcheuméo (bronze en -78 kg), qui reprend le relais des mains de Lucie Louette, mais surtout ses garçons, Cyrille Maret (bronze en -100 kg), excellent sur ce Master, et David Larose (bronze en -66 kg) dont le parcours autoritaire et les incroyables projections ont marqué ce week-end, en tout cas du côté français. Il a été fort, très fort, confirmant que l’équipe de France a une nouvelle tête chercheuse d’or.
Pour le reste, le groupe a pu mesurer qu’une médaille aux championnats d’Europe n’est pas la garantie d’une médaille au meilleur niveau international. Ce groupe doute toujours en -48 kg, se voit confirmer aussi sa faiblesse actuelle en -60 kg, en -52 kg. Et il revient sans or, à la douzième place des nations du monde avec ses cinq médailles, derrière… le Kosovo. La France mesure que, même avec Lucie Décosse dans ses rangs, elle n’a pas la garantie de la médaille d’or à Rio. Il faut espérer que la pubalgie de Teddy Riner ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir.

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