Melkia Auchecorne, en or hier chez les -63kg.
Crédit photo : Thomas Rouquette

Championne du monde hier en -63kg, c’est une Melkia Auchecorne sur son nuage mais avec une sincérité et une profondeur d’analyse remarquables qui se confie.

On t’a senti très émue sur le podium. À quoi pensais-tu ? 
Je me sentais apaisée, accomplie, fière de représenter mon pays, mon club, ma famille. Je me sentais à ma place, la place que je m’étais promise d’occuper. Je pensais à ma saison, à quel point ça a été dur, aux efforts que j’ai fournis, aux efforts que ma mère a également fait pour m’accompagner jusque là, je pensais à tout le travail que mes entraîneurs et moi avons mis en place. À l’époque où devenir championne me semblait si lointain, presque impossible. Tellement impossible que je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui m’arrive. C’est la joie de mes proches qui me fait comprendre que j’ai accompli.

Comment te sentais-tu hier ? 
Libre et forte. J’ai refusé de revivre la journée que j’ai passé à La Haye, où j’ai été constamment stressée et diminuée physiquement. Quand je suis arrivée en finale je ne voulais surtout pas d’un second vice titre. Je me suis «  interdite » de toute émotion négative car je sais que je suis meilleure lorsque je ne suis pas sous pression. J’avais juste envie de combattre à mon niveau et me faire plaisir. J’ai ainsi pu être concentrée et monter sur le tapis sans appréhension, sans être apeuré par ce qui pourrait se produire. Au final, j’étais prête à faire face à n’importe quel scénario. Avant ma finale j’étais persuadée que je pouvais le faire. L’objectif de ma compétition était d’en ressortir sans regrets et surtout en ayant tout donné. Je savais que la fille en face avait peur, même si je ne l’ai pas ressenti pendant le combat car je n’arrivais pas à mettre en place ce que j’avais prévu. Ce n’est pas pour autant que j’ai douté. J’étais concentré sur ce que j’avais à faire. Je savais que j’étais plus forte.

Y a-t-il un combat clé hier ? 
Mon premier tour. J’ai affronté l’Italienne avec qui j’ai partagé la troisième place du podium l’année passée. J’étais totalement dans l’inconnu quant à son niveau et sur la façon de l’aborder mais surtout sur l’issu du combat. C’est pour cela que j’étais un peu sur la réserve au début. Il m’a fallu frôler la défaite pour pouvoir accélérer. Mais gagner ce combat m’a rassuré sur ma condition physique et sur la suite.