Et Guillaume Chaine n’abdique pas !

Deux médailles d’or, deux d’argent cinq de bronze, la France fait mieux à l’Open du Portugal que la délégation russe, qui repart avec le même nombre de vainqueurs et de finalistes, mais une seule médaille de bronze. Un résultat a-priori flatteur qu’il faut relativiser rapidement : contrairement à la délégation russe, c’est une très forte délégation française qui avait fait le déplacement dans un but de préparation en vue du tournoi de Paris. Une formule inédite qui n’a pas fait que des heureux, il manquait du monde et la plupart des combattants d’expérience présent se serait plus volontiers consacré à la préparation de ce rendez-vous décisif. C’est peut-être une des raisons qui explique la relatve modestie de ces résultats par rapport au niveau de l’opposition. Notre champion d’Europe Walide Khyar (-60 kg) lâche devant un Allemand non classé et Vincent Limare (-60 kg) cède par deux fois, devant des combattants d’un autre calibre tout de même, le Tchèque Petrikov (36e) et le Brésilien Takabatake (11e). David Larose, battu deux foix (notamment par Sacha Flament pour le bronze) ne profite de cet Open pour faire regretter sa non-sélection à Paris. On aurait aimé qu’un prétendant se distingue en -81 kg, catégorie en jachère en France, ce n’est pas le cas. Alexandre Iddir (14e) s’incline en -90 kg devant l’Ukrainien Nabhali (47e) et son camarade de club Clément Delvert (48e) atteint le podium en -100 kg, mais ne fait pas l’exploit qu’on attend de lui devant le Brésilien Buzacarini (19e). Les lourds français engagés se pressent tous au pied du podium, mais ne montent pas dessus. Ce n’est pas une très forte dynamique qui vient de s’engager, à une semaine du tournoi de Paris. 

Un waza-ari imaginaire contre Revol

Il faut tout de même noter la bonne performance pour les -60 kg de Cédric Revol, battu en finale sur un waza-ari imaginaire de l’espoir espagnol Garrigos, la belle application de Kilian Le Blouch qui se hisse lui aussi en finale des -66 kg, mais ne s’y présentera pas, blessé à l’épaule et handicapé par une entaille au cuir chevelu. Dans cette catégorie, les jeunes qui bougent, les Sacha Flament, le néo-champion de France Alexandre Mariac, se mpontrent à la hauteur de l’enjeu, mais probablement encore trop loin d’un podium parisien (à moins que…). En -73 kg, c’est finalement Guillaume Chaine qui se venge un peu de la jeune classe qui l’avait expulsé du dernier championnat de France, les Avaliani et autres Little-Lebreton en traçant sa route jusqu’à l’or, sans exploit mémorable, mais en marquant ippon à chaque tour. Celui qui est désormais réserviste pour le tournoi de Paris après les défections de Pierre Duprat et de Florent Urani a rappelé une nouvelle fois qu’il avait encore du répondant.
Enfin Axel Clerget, finaliste en -90 kg des deux derniers Grand Chelem (Abou Dhabi et Tokyo), continue sur sa lancée en l’emportant au Portugal avec un travail de plus en plus redoutable au sol. Même si le « tombeur » d’Iddir, l’Ukrainien Nhabali, ne se présente pas en finale, au moment où les choses sérieuses commencent tout juste, c’est bien lui, Axel Clerget, qui a de l’avance pour une sélection européenne sur l’habituel tituaire de la catégorie. Paris sera décisif.

Le judo porté manquant

Autre absent de marque au Portugal : le judo. Les nouvelles règles accouchent pour l’instant de combats brouillons dans lesquels les combattants privilégient un corps à corps constant mal maîtrisé. C’est souvent laid et ennuyeux. On est encore très réservé aussi sur les « waza-ari » qui sanctionnent aussi bien des chutes quasiment sur le ventre (et qui n’aurait pas valu un koka en d’autres temps) que des projections plus propres, à la limite du ippon. Et malheureusement, pour l’instant, les shido tombent comme avant, c’est à dire souvent pour de mauvaises raisons, et comme il y en a moins, les disqualifications menacent souvent. On continue à gagner par pénalité, il suffit de patienter jusqu’au golden score, soit à la fin des quatre premières minutes, pour espérer l’emporter par une autre sanction de l’adversaire, et cela en moins de cinq minutes.
Un contexte difficile pour marquer et s’exprimer dans un style judo, c’est pourquoi on peut féliciter le jeune Nell Honoré Ariano Rebouka, 22 ans, d’y parvenir souvent. Il termine avec une médaille de bronze encourageante en -100 kg, sur un très joli o-soto-gari contre un Espagnol. Un espoir français à suivre…