Cinq champions de France 2013 terminent (encore) en or
Alors que la 1re édition avait eu lieu à Marseille, ce Tournoi international migrait – tout en restant en région PACA – pour se dérouler cette fois-ci à quelques kilomètres de la Croisette et de ses célèbres marches, dans le Palais des Victoires, normalement réservé aux brillantes volleyeuses cannoises. Réunissant les meilleur(e)s cadet(te)s français(e)s et quelques très bons judokas européens (Italie, Suisse, Allemagne, Catalogne), cette journée se présentait comme une répétition générale avant les championnats de France…et même un peu plus puisque le podium qualifiait directement pour les championnats de France et le vainqueur de chaque catégorie était retenu pour les sorties internationales. Alors, quels enseignements peut-on tirer de ce 2e Tournoi de France?
De prime abord, en sortant de ce très beau Palais des Victoires, les avis étaient quasi-unanimes…c’était très chouette ! Beaucoup de beaux pions, en particulier dans les catégories légères, l’absence de ces batailles de kumi-kata qui gâchent parfois le plaisir de suivre les compétitions seniors, le retour en force du travail au sol – sankaku-jime aurait pu être élu mouvement du tournoi – et des judokas médaillés nationaux 2013, qui, montés de catégorie, s’imposent déjà comme des favoris au podium 2014.
Palme des meilleurs espoirs : Anaïs Mosdier, Daniel Jean, Dylan Roche
S’ils n’ont pas gagné, ils feront à coup sûr partie des favoris pour le podium en avril pour les championnats de France, vu la qualité du judo proposé. Parmi les récipiendaires de ce prix, on retrouve pêle-mêle Anaïs Mosdier (-48kg, ADST Judo), 3e ici (et 5e aux France 2013), avec ses ko-uchi makkikomi diaboliques, Daniel Jean (-66kg, OJ Nice), finaliste (et 3e aux France 2013 en -60kg) et son ko-uchi à gauche qui a scotché plusieurs adversaires, Dylan Roche (-66kg, Sucy Judo), 5e (et vice-champion de France 2013) avec un judo au corps-à-corps grâce auquel il a mis l’un des pions de la journée sur un okuri-ashi-barai très aérien.
Palme du meilleur club : OM Judo
L’OM Judo rafle ce prix haut la main avec pas moins de trois titres sur les quatre finalistes féminies et un titre chez les garçons. Une domination somme toute logique au regard du titre de championnes de France glané il y a deux mois par son équipe cadettes. Ainsi, on retrouve sur la première marche du podium Blandine Pont en -48kg (championne de France -44kg 2013). Proposant un judo constamment sur l’attaque et une palette technique intéressante, elle bat en moins d’une minute Coraline Tabellion Marcus (ADJ 21) en finale. S’ajoute, Margaux Silvestri en -57kg (3e aux France 2013 en -52kg) et Juliette Tarting en -70kg qui remporte tous ses combats par ippon. Marina Olarte, championne de France en titre en -63kg, s’incline en finale contre l’une des ses camarades du Pôle France Marseille, Clémence Emé (Stade Laurentin), après une finale particulièrement intense. Côté masculin, c’est Lorenzo Perricone qui l’emporte en -81kg et affirme encore un peu plus son autorité dans cette catégorie. Champion de France en titre, il règle Damien Louvet (CO Sartrouville Judo) sur un joli ko-soto-gake compté yuko.
Palme des meilleurs judokas étrangers : Marco Papa (Suisse) et Milot Jusufi (Allemagne)
A Cannes, les étrangers n’étaient clairement pas venus faire de la figuration. A tel point que certains d’entre eux ont carrément volé la vedette aux favoris français. C’est le cas de Marco Papa en -66kg, qui règle Daniel Jean (OJ Nice) en finale sur deux morote-seoi nage (comptés respectivement waza-ari et yuko) très incisifs. Auparavant, l’Helvète aura mis sous l’éteignoir toute la concurrence en gagnant tous ses combats par ippon, dont la demi-finale contre son frère, qui finira pour sa part troisième en étranglant Dylan Roche (Sucy Judo). Également primé, l’Allemand Milot Jusufi (-90kg) qui se permet de mettre ippon au champion de France en titre Alexis Rabier (FLAM 91) au deuxème tour, et de battre en finale et au finish Hugo Mahé (OJ Nice), vice-champion de France. Excusez du peu.
Palme de la confirmation : Maxime Merlin
Avec Blandine Pont et Lorenzo Perricone (voir ci-dessus) d’une part, Gwenaëlle Patin et Romaric Bouda (voir ci-dessous) d’autre part, Maxime Merlin fait partie du cercle finalement assez restreint des champions de France 2013 vainqueurs de ce TDF. Visiblement, le changement de catégorie a été parfaitement digéré puisque le judoka de l’AJ Chateauroux gagne avec autorité dans sa nouvelle catégorie des -50kg. Solide, tranchant, Merlin l’emporte néanmoins difficilement en finale contre Thomas Renaudin (Metz Judo). C’est un petit shido qui fera la différence dans un combat où le jeune Merlin aura eu le mérite de prendre plus d’initiatives que son adversaire.
Prix du jury : Justine Deleuil, Manon Urdiales, Clémence Emé, Lauryne Lage, Kedad Chihabeddine, Reda Sedoukki, Nicolas Chilard, Andreev Guerman
Vainqueurs ce samedi à Cannes, ces jeunes judokas se positionnent dorénavant comme des postulants crédibles à la victoire nationale en avril. Justine Deleuil (-40kg, U.J Comtat Venaissin) est inarrêtable. Après avoir remporté le Tournoi juniors d’Aix en décembre en -44kg, la judokate vauclusienne remporte les -40kg sans avoir été inquiétée. Vice-championne de France 2013, elle ipponise toutes ses adversaires du jour. Manon Urdiales (-44kg, CO Othis Beaumont), elle, l’emporte en -44kg en battant nettement en finale (ippon) Shirine Boukli (JC Aramon). Clémence Emé (-63kg), qui jouait presque à domicile (elle est licencié à Saint Laurent du Var, le club de José Allari), a clairement montré qu’il faudra compter avec elle. A base de sankaku-jime, de ippon-seoi et de o-soto-gari à la volée, elle bat en finale l’épouvantail de la catégorie, la Marseillaise Marina Olarte d’un waza-ari sur o-uchi-gari, dans un combat où les deux jeunes filles sont allées au bout d’elles-même. Dernière finale de la journée, elles ont clairement régalé. Enfin, Lauryne Lage (+70kg, Bourges Judo), 3ème aux France 2013, prend date puisqu’elle bat successivement Moana Stewart (OJ Nice, championne de France en titre) en demi et Manon Nash (JC Aramon, vice-championne de France) en finale.
Chez les garçons, le nordiste Chihabeddine (-46kg, Tourcoing CTA) se glisse parmi les garçons à suivre à Ceyrat en avril. Il l’emporte en finale contre Raoul Hebrard (OJ Vitrolles) sur ippon. Reda Sedoukki (-55kg, FLAM 91) gagne dans un tableau dantesque (56 combattants). Vice-champion de France -46kg en 2013, il bat en finale Cédric Mitton (AJ 61, vice-champion de France -50kg en 2013). Nicolas Chilard (-73kg, Kumo et 5e des France 2013), quant à lui, l’emporte d’un waza-ari en finale contre le champion de France en titre, Guillaume Blanchard (US Orléans Loiret), et ce alors qu’un 4e shido contre lui n’était pas loin de tomber dans les dix dernières secondes. Une victoire avec les tripes. Enfin, Andreev Guerman (+90kg, JC Macon), prend sa revanche des France 2013 puisqu’il ipponise en finale Yves-Loïc Benankazi (Sainte-Geneviève Sports).
Grand Prix : Gwenaëlle Patin et Romaric Bouda
Ces deux jeunes pousses ont littéralement crevé l’écran. Déjà champion de France en 2013 dans leur catégorie respective, Patin (-52kg, Calvados Judo) et Bouda (-60kg, Eure Judo), sûrs de leurs qualités, ont écœuré la concurrence avec un judo d’une palette et d’une sûreté techniques assez bluffantes. La Normande a survolé la journée à coup d’o-soto-otoshi, de ne-waza et de ko-soto-gake d’une précision chirurgicale. Grâce à ce mouvement, elle fait exploser en finale en moins de deux minutes Margot Douville, championne de France dans la catégorie inférieure l’an passé et locale de l’étape – elle est licencié à l’ASBTP Nice -.
Bouda, lui aussi, a régalé à chaque combat. Doté d’un ko-uchi gari à gauche ravageur, d’un sens du déplacement et d’une explosivité au-dessus de la moyenne, il en profita pour mettre quelques mouvements de hanche (yoko-guruma ou ura-nage) ou d’épaule (ippon-seoi-nage) aussi spectaculaires qu’efficaces. Deux jeunes joyaux à suivre de très près.
Retrouvez les tableaux complets en téléchargement ci-dessous.
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