Le processus était clair depuis le Masters de Budapest au sein de la fédération japonaise : alors que dix noms étaient déjà officialisés pour les Jeux olympiques de Paris, les quatre derniers seraient normalement choisis après le Grand Chelem de Tokyo. Ce qui fut fait… pour trois d’entre eux. En effet, Ryuju Nagayama en -60kg, Miku Takaichi en -63kg et Rika Takayama en -78kg seront officiellement du voyage pour Paris fin juillet 2024. Une annonce faite hier soir dans les coursives du Tokyo Metropolitan Gymnasium par Katsuyuki Masuchi (responsable de l’équipe féminine), Jun Konno (responsable du comité de performance) et Keiji Suzuki (responsable de l’équipe masculine), à l’issue d’une journée intense.

En effet, c’est hier que tout c’est joué : Ryuju Nagayama en battant en finale son sempai Naohisa Takato, champion olympique en titre et champion du monde 2022, s’est octroyé le ticket olympique. Une défaite que le lutin malin de Tokai puis de Park 24 prenait avec magnanimité : après la compétition, lorsque les athlètes quittaient la salle, on le voyait sourire, échanger sans difficulté avec les membres de l’organisation. Presque apaisé, aussi bizarre que cela puisse paraître. Pas de signe d’une immense déception donc chez Takato, une impression même de passage de témoin à son kohai : « je l’ai fait. À toi de le faire maintenant ». Voilà ce qui se dégageait de l’attitude du -60kg fan d’e-sport.
En -63kg, Miku Takaichi (ex-Tashiro), ne pouvait, elle, contenir sa joie, pleurant sans doute à la fois de joie et de soulagement au moment du podium. Victorieuse de la catégorie, celle qui était passée à côté des JO de Tokyo, en partie à cause d’une blessure à la cheville, aura donc l’occasion de se rattraper à Paris, elle qui reste sur quatre victoires en un an : Tokyo et le Masters en décembre 2022, les Jeux d’Asie fin septembre et donc à nouveau Tokyo hier. Deux défaites seulement pour elle, en finale du Masters 2023 et en huitième de finale des championnats du monde de Doha.

Enfin, en -78kg, Rika Takayama est, à 29 ans, logiquement choisie. En bronze hier, elle est la seule Nippone à monter sur la boîte hier dans une catégorie devenue totalement infernale de densité. Un choix logique puisque Takayama a fini deuxième de Jeux d’Asie, troisième au Grand Chelem d’Oulan Bator et en or au à celui de Tashkent.

Reste donc les -100kg. Dota Arai, le bluffant et précoce champion du monde juniors – alors qu’il n’est que première année ! – a terminé en argent hier. Sa dynamique est phénoménale. Le souci ? Il n’est toujours pas dans le quota olympique. Un seul Nippon y figure, Kentaro Iida, mais celui-ci ne fut pas au rendez-vous au Tokyo Metropolitan Gymnasium, comme trop souvent. Du coup, la fédération japonaise a décidé d’une part de l’écarter dans la course à la titularisation – cela se jouera entre Wolf et Arai, et de ressortir ces deux judokas passés par ou encore à Tokai, lors des prochaines échéances.

Sélection féminine
-48kg : Natsumi TSUNODA
-52kg : Uta ABE
-57kg : Haruka FUNAKUBO
-63kg : Miku TAKAICHI
-70kg : Saki NIIZOE
-78kg : Rika TAKAYAMA
+78kg : Akira SONE

Sélection masculine
-60kg : Ryuju NAGAYAMA
-66kg : Hifumi ABE
-73kg : Soichi HASHIMOTO
-81kg : Takanori NAGASE
-90kg : Sanshiro MURAO
-100kg : à déterminer
+100kg : Tatsuru SAITO