Métronomique dans sa capacité à accrocher les podiums, Sarah-Léonie Cysique devra s’appuyer sur cette qualité pour aller chercher sa première grande médaille dans un évènement mondial. Elle en a indéniablement les atouts, d’autant qu’elle a déjà battu les deux combattantes qui font figure de principales favorites : la Canadienne Jessica Klimkait et la Japonaise Tsukasa Yoshida. La première fut battue par la double médaillée de bronze continentale (2020 et 2021) au Masters en janvier. La seconde, c’était sur ce même tatami du Budokan, lors de l’épreuve par équipes des Monde 2019. Une victoire qui avait marqué les journalistes nippons !
Demain, la sociétaire de l’ACBB Judo, en tant que tête de série, bénéficiera d’un tour blanc avant d’entrée en lice face à la Coréenne Kim Jisu (vice championne d’Asie 2021) ou l’expérimentée Myriam Roper.
Attention à ce premier tour. La Française rentrera dans sa compétition alors que son adversaire aura déjà un combat dans les mains. Une configuration parfois difficile à gérer…
Si tout va bien, Cysique retrouvera l’Allemande Theresa Stoll. Sept rencontres entre elles. La Tricolore reste sur deux victoires, dont une en début d’année à Tel-Aviv. De quoi donc espérer une demi-finale contre la Canadienne, récente championne du monde.
Outsider, la Française peut-être le facteur X de ce lundi, dans cet évènement si particulier que sont les JO. Elle a les armes techniques. À elle de forcer son destin ! Sera-t-elle la seconde médaille féminine de ces Jeux pour l’équipe de Larbi Benboudaoud ? Klimkait remportera-t-elle le premier titre Canadien de l’Histoire ? Yoshida succédera-t-elle à la Louve Kaori Matsumoto (vainqueur à Londres) pour le Japon ? Ou bien Nora Gjakova fera-t-elle monter une seconde fois au sommet du Budokan le drapeau du Kosovo ?

À 34 ans, Guillaume Chaine sait pertinemment qu’il dispute la compétition d’une vie. Longtemps en réserve de l’équipe de France, le judoka du CO Sartrouville se voit proposer un magnifique challenge avec cette épreuve olympique. Comme le dit le proverbe : tout donner pour ne rien regretter.
Cela commencera avec le Brésilien, non classé sur ses six dernières compétitions et dont le dernier podium remonte à une deuxième place aux championnats panaméricains 2020. Rien d’insurmontable pour Chaine. De quoi même se mettre idéalement en jambes avant un combat qui s’annonce dense, rude, acharné face, tout simplement, au nouveau champion du monde la catégorie, le Géorgien Lasha Shavdatuashvili. Double médaillé olympique (or en 2012 chez les -66kg, bronze à Rio en -73kg), ce dernier sera l’un des favoris du jour. Pas forcément un avantage quand on voit ce qui s’est passé hier encore. À Chaine de continuer à perpétuer la chute des têtes de série, observée depuis deux jours. Il faudra oser !

Une catégorie des -73kg qui, sans doute à l’instar des +100kg, sera suivie avec une excitation accrue. Parce que l’une des méga-stars de la discipline, un « monstre » de judo viendra chercher son second titre olympique consécutif. Économe de ses sorties internationales, Shohei Ono est de cette dimension qui fera de ce lundi une journée parmi les plus attendues. Avec dont celle de samedi et l’entrée en lice de Teddy Riner.
Seul Japonais à ne pas être ressorti depuis octobre dernier (il devait s’aligner sur le Grand Chelem de Tashkent mais a dû déclarer forfait), le meilleur mi-lourds japonais de l’histoire du judo nippon depuis Isao Okano, sera extrêmement attendu. Une pression que le génie de Tenri a su jusque là toujours gérer, proposant ses prestations les plus folles dans les très grands moments (JO de Rio et championnats du monde 2019). Reste à voir si, toutefois, le manque de sortie internationale ne lui aura pas été préjudiciable. Rendez-vous demain contre le Roumain Raicu pour avoir un début d’élément de réponse, avant de retrouver possiblement en ¼ de finale son adversaire habituel des finales, l’Azerbaïdjanais Rustam Orujov. Dans l’autre demi-tableau, un premier combat explosif entre l’Italien Fabio Basile et le Coréen An Changrim, que beaucoup voit comme le seul susceptible de contester l’effrayante suprématie d’Ono.
Il pourrait bien avoir du spectacle ce lundi au Budokan. Et un moment de ceux qu’on n’oublie pas, parce qu’il aura marqué l’histoire de la discipline auquel, nous passionnés, auront eu la chance d’assister. Vivement demain.