Avec Audrey Tcheumeo en -78kg et Léa Fontaine en +78kg, on pouvait s’attendre à de la présence française en phases finales aujourd’hui. Mais c’était finalement le service minimum. La solide Léa Fontaine dans son premier combat tentait de contrer la Géorgienne Sophio Somkhishvili, 31e mondiale, vingt-deux ans et médaillée européenne juniors en 2018 et moins de vingt-trois ans en 2021, mais son contre se retournait contre elle et elle se faisait fixer au sol. Une contre-performance pour notre 8e mondiale et le signe que ça travaille autour… notamment pour les pays qui ne se concentraient pas sur le judo féminin et tente de combler leur retard dans les catégories féminines « sensibles » pour le par équipes, les -57kg, -70kg, +78kg. Une exemption au premier tour lui permet tout de même de viser le bronze.

Audrey Tcheumeo y sera aussi. Mais pas en finale non plus, car elle est battue en demi-finale par l’Anglaise Natalie Powell, une fille en forme puisque depuis sa victoire au Grand Prix de Zagreb en juillet (et notamment avec une victoire contre la future championne du monde brésilienne Mayra Aguiar), elle n’a perdu qu’une fois, contre la Japonaise Hamada au championnat du monde. Audrey Tcheumeo devra battre la Kosovare Kuka pour la médaille, une fille qui l’a battue pour la première fois en janvier aux Masters de Doha.

Un sasae qui passe bien

La grande réussite tricolore du jour vient une nouvelle fois d’un de nos masculins et c’est en soi une nouvelle bonne nouvelle car c’est ce genre de bonnes choses qui ramène de la confiance. La « star » Alexandre Iddir, désormais 47e mondial en -100kg ? Il était battu sur un formidable de-ashi-barai par le Serbe Kukolj. C’était le moins attendu Loris Tassier en -90kg, champion de France junior en 2017 et sur le podium national senior les deux années suivantes. À vingt-cinq ans, son expérience internationale n’avait jusque-là pas eu beaucoup d’impact, ce que démontre sa 150e place au classement mondial. Mais le voici sur une jolie série avec une victoire en septembre à l’Open italien de Riccione, marquée par une victoire étonnante sur le futur médaillé mondial géorgien Luka Maizuradze, 5e mondial.
Sur cette matinée, il bénéficiait d’un début de journée idéal avec un adversaire pakistanais au premier tour et le Libanais Sagaipov au second – beaucoup mieux classé que lui tout de même – qu’il parvenait à contrer. La suite était belle avec une victoire au culot contre la vieille gloire tadjike Komronshokh Ustopiriyon, cinquième des championnats du monde en 2015 et encore 12e mondial, à qui il menait une bataille agressive au kumikata, parvenant à l’éjecter trois fois du tapis. Il était en demi-finale, et c’était contre le Néerlandais Jesper Spink, vingt-quatre ans et 14e mondial, vainqueur du Grand Prix du Portugal en janvier. Sur la première séquence, le sasae de Tassier passait comme dans du beurre pour un premier waza-ari confortable. Et c’est sur une seconde rotation en hiza-guruma qu’il finissait le travail deux minutes plus tard. Un cri rageur de libération. La finale est là.

Ce sera une sacrée paire de manche avec face à lui le bloc géorgien Beka Gviniashvili, 4e mondial. Mais pour Loris Tassier, l’appétit vient en mangeant, et c’est jour de bamboche. Un duel à ne pas manquer !