Deux et deux qui font quatre. Très belle moisson française pour cette ultime journée de ce Grand Chelem kazakhstanais, avec quatre médailles pour le clan tricolor. Dans deux catégories : une féminine, une masculine. En -78kg, Fanny-Estelle Posvite (RSC Champigny) et Madeleine Malonga (ESBM Judo) en -78kg sont toutes les deux en bronze. En -90kg, Axel Clerget (Sucy Judo) est également sur la troisième marche du podium alors que Maxime NGayap Hambou (AM Asnières) récolte de l’argent. En +78kg, Léa Fontaine (SGS Judo) échoue au pied du podium.
Chez les féminines, Posvite réenclenche la machine avec une première médaille sur le circuit FIJ depuis le Grand Chelem de Tel Aviv en février 2021 ! Cinquième à Tel Aviv et Tashkent au printemps, la Campinoise pulvérise ses deux premières adversaires, dont la Britannique Natalie Powell, tête de série n°4, avec son o-soto-gari. S’il s’incline aux pénalités face à la Japonaise Mao Izumi, elle place un très vif juji-gatame à la junior néerlandaise Lieke Derks pour le bronze. Une médaille qui faisait visiblement du bien à la championne de France en titre, qui semble avoir retrouver ce dimanche ce qui avait fait d’elle une des terreurs de la catégorie entre fin 2019 et mi-2021.
Malonga, de son côté, continue d’engranger en cette année 2023. Après l’argent au Grand Chelem de Tel Aviv et au Grand Prix d’Autriche, la voilà une nouvelle fois médaillée. Surprise par le tani-otoshi de la Portugaise Patricia Sampaio en demi-finale, elle s’impose aux pénalités à la Slovène Metka Lobnik. Si l’on met de côté les championnats du monde 2022, Malonga est classée sur les huit dernières compétitions auxquelles elle a participé. Une régularité qu’on pourrait qualifier d’impérative en vue de Paris 2024, alors qu’Audrey Tcheuméo a pris de l’avance via sa médaille d’argent mondiale au Qatar.
Chez les masculins, Axel Clerget signe également sa troisième médaille de l’année civile tout en enchaînant un nouveau podium après Linz (Autriche). Ce dimanche, il est battu en demi-finale par l’Espagnol Tristani Mosakhlishvili. Cinquième des Monde 2022, ce Géorgien de naissance faisait partie du groupe juniors coaché par Lasha Gujejiani de 2016 à 2019, parmi lequel on retrouve Tato Grigalashvili, Luka Maisuradze ou Lasha Bekauri. Il était alors en -81kg. Espagnol depuis 2020, il aura été ce dimanche le bourreau non seulement d’Axel Clerget en demi-finale, mais aussi de Maxime NGayap Hambou en finale. Absolument remarquable de concentrationcontinue et de précision au kumikata toute la journée – son combat contre le Russe Khasan Khalmurzaev est un modèle du genre en termes de saisie de la manche adverse -, NGayap, arrivé en finale, fait l’erreur de lancer son sumi-gaeshi sans contrôler le dos de son adversaire. Une erreur payée cash puisque l’Espagnol peut anticiper l’initiative du Tricolore pour le piquer immédiatement en kuzure-yoko-shiho-gatame. Une défaite qui ne doit totuefois pas occulter l’excellente prestation globale du titulaire mondial de Doha, qui confirme par là la très bonne dernière impression laissée suite à son combat dantesque contre le Japonais Goki Tajima lors de la finale mondiale par équipes. Avec cette médaille d’argent, sa seconde sur le circuit FIJ, NGayap devrait se retrouver, demain, aux alentours de la vingtième place mondiale.
Un dimanche, qui voit les judokas asiatiques dominer les deux catégories féminines du jour. La Japonaise Mao Izumi, septième à Tokyo fin 2022 et 153e mondiale, s’impose à Sampaio, en ne-waza, chez les -78kg alors que la Chinoise Xu Shiyan, cinquième à Doha, ne met quee trente secondes à placer un o-uchi-gari imparable à la jeune Néerlandaise Marit Kamps en +78kg.
Au niveau masculin, comme la veille, ce sont deux vainqueurs du Grand Prix du Tadjikistan qui s’imposent à nouveau ici à Astana. Hier, ils étaient cousins mais pas de la même nationalité. Aujourd’hui, ils sont tous les deux Russes : Matvey Kanikovskiy en -100kg et Tamerlan Bashaev en +100kg. Le premier enchaîne son troisième titre sur le circuit en autant de compétitions puisqu’il avait gagné le Grand Chelem d’Oulan Bator en 2022. Avec Arman Adamian nouveau champion du monde, Niiaz Ilyasov, médaillé olympique à Tokyo, la Russie a trois judokas de très haut niveau dans une catégorie à la densité folle. Kanikovskiy ? Un judoka droitier, longiligne, puissant, spécialiste des ashi-waza et à l’air nonchalant. Très à l’aise dans un faux rythme.
Tamerlan Bashaev, du club de Grozny en Tchétchénie, n’est lui plus à présenter. Médaillé olympique à Tokyo, ce remarquable technicien a encore fait parler son sens du feeling ce dimanche avec un uchi-mata sukashi superbe face à Guram Tushishvili en demi-finale. En finale, il place un o-soto-gari à gauche au TadjikTemur Rakhimov, n°1 mondial, qu’il avait déjà battu il y a deux semaines.
Avec le titre de Makhmadbekov hier en -73kg, c’est la Russie, comme à Douchanbé, qui finit finalement en tête avec trois médailles d’or. Toutes masculines. Un groupe qui dont certains noms se distinguent pour – potentiellement – les JO de Paris. Outre les noms cités en -100kg plus haut et le duel Bashaev/Tasoev en +100kg – comme lors de l’olympiade précédente -, Makhmadbek Makhmadbekov tient clairement la corde en -73kg. C’est encore flou en terme de leadership dans les autres catégories mais des judokas comme Ramazan Abdulaev en -60kg, – en attendant peut-être le retour sur le circuit de Konstantin Simeonidis, champion du monde juniors 2019 – Yago Abuladze et Murad Chopanov en -66kg ou Eldar Allakhverdiev et Mikhail Igolnikov en -90kg sont à regarder de près.
À la deuxième place, l’Espagne avec ses deux titres masculins en -66kg (David Garcia Torne) et -90kg. Une équipe ibérique qui finit à cinq médailles dont quatre pour les hommes. Avec Francisco Garrigos, le nouveau champion du monde des -60kg et Nikola Sherazadishvili en -100kg – ce dernier revient d’une opération des ligaments croisés -, cet événement kazakhstanais met en lumière le travail effectué avec succès pour doter le judo espagnol masculin d’une équipe à la fois complète et compétitive.
L’Italie termine à la troisième place avec ses deux titres féminins, juste devant la France et ses sept médailles soit le plus grand nombre de podiums de cette compétition, à égalité avec le pays organisateur.