Inal Tasoev.
Crédit photo : Gabriela Sabau/FIJ

L’information vient de tomber via la chaîne Telegram officielle de la fédération russe de judo et c’est un coup de tonnerre olympien : celle-ci vient de décider de n’envoyer aucun judoka pour les Jeux olympiques de Paris ! Motif ? Le fait que le CIO n’ait autorisé que quatre judokas russes dont seulement deux titulaires féminines à participer à l’événement parisien. Une décision du CIO prise par le « comité d’examen des athlètes » une instance mise en place pour savoir si les athlètes russes sélectionnés par leur fédération nationale pour les Jeux olympiques de Paris ont soutenu, de quelque manière que ce soit, la guerre en Ukraine.
Les quatre noms de judokas russes, qualifiés via la ranking list olympique, qui ont été acceptés, sont : Dali Liluashvili, Elis Startseva, Makhmadbek Makhbadbekov et Valerii Endovitskyi. Exit donc les Inal Tasoev, Timur Arbuzov, Madina Taimazova, etc.
Une situation qui a poussé la fédération russe de judo et son président Sergei Soloveychik à n’envoyer aucun judoka pour l’événement planétaire parisien.

Voici le communiqué officiel de la fédération russe de judo :
« Le Comité international olympique (CIO) a annoncé la liste des judokas nationaux autorisés à participer aux Jeux olympiques de Paris. Elle ne comprend que quatre de nos athlètes. Nous comptions jusqu’au bout sur le fait que le bon sens et le désir d’organiser des Jeux olympiques complets avec la participation des athlètes les plus forts, y compris ceux de Russie et du Belarus, l’emporteraient sur les intrigues politiques. Tous ceux qui aiment le sport, qui connaissent les principes de l’Olympisme, comprennent que seule une compétition équitable entre athlètes égaux permet de déterminer le plus fort. Toutes les personnes progressistes savent que sans les athlètes russes, les compétitions de judo aux Jeux seront incomplètes et que les champions n’auront pas la satisfaction de remporter un tournoi olympique « affaibli ».

Malheureusement, nos espoirs n’ont pas été comblés. Sur les dix-sept judokas ayant un classement olympique, le CIO n’a autorisé que quatre d’entre eux à participer aux Jeux olympiques. Les autres athlètes sont contraints de rester chez eux. Dans cette situation, le Présidium de la Fédération russe de judo a pris une décision unanime : l’équipe nationale russe de judo n’acceptera pas ces conditions humiliantes et ne participera pas aux Jeux de Paris dans la composition proposée par les officiels du Comité international olympique.

Nous sommes l’une des fédérations nationales et l’une des équipes nationales les plus fortes au monde. Nous avons rempli les conditions annoncées par le CIO dans la mesure où elles étaient acceptables pour nous et, dès le début, nous avons déclaré que nous ne ferions pas de marché avec notre conscience et que nous ne signerions aucune déclaration dénigrant la politique de notre pays. La FDR n’accepte pas la méthode de sélection antisportive, qui vise à saper les principes d’unité de notre équipe et à briser l’esprit des athlètes russes. Je suis convaincu que de telles actions du CIO sapent la confiance dans le mouvement olympique en tant que tel et détruisent le statut des Jeux olympiques en tant qu’événement sportif le plus important, que tout le monde attend avec impatience depuis quatre ans.

Nous – FDR, athlètes et société progressiste – aimons toujours le sport et honorons la tradition. Nous pensons que tôt ou tard, la raison et le bon sens prévaudront au sein du mouvement olympique. Il est évident que la nécessité de réformer le CIO se fait attendre. Nous espérons que ces Jeux de Paris, imparfaits dans tous les sens du terme, ouvriront les yeux de toutes les personnes conscientes dans tous les pays et qu’ils deviendront une impulsion pour la réforme. Les traditions de l’Olympisme seront ravivées et redeviendront une référence en matière de compétition équitable, de pureté du sport, d’indépendance vis-à-vis des influences politiques et un facteur d’unification pour des millions de personnes à travers le monde. »