Premier titre en Grand Chelem pour Melkia Auchecorne.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

Il ne lui manquait plus que l’or. Un manque désormais comblé. Ce samedi, Melkia Auchecorne (AS Chelles Judo), remporte son premier Grand Chelem, confirmant une trajectoire de performance ascendante, puisqu’elle avait fini en argent le week-end dernier à Douchanbé.
De l’argent, puis un titre. Semaine productive pour la Chelloise qui s’impose après un parcours serein : victoire sur l’Ukrainienne Anastasiia Antipina, 98e mondiale, victorieuse de l’Open européen de Slovénie en février;  la Polonaise Natalia Kropska, 35e mondiale et tout de même en argent au Grand Chelem de Bakou en février dernier;  Enkhriilen Lkhagvatogoo, 20e mondiale, vice-championne d’Asie fin avril et septième des JO de Paris; enfin, la Japonaise Narumi Tanioka, non classée à la ranking-list et pour qui cette compétition était un baptême du feu sur le circuit mondial. Un succès pour l’or aux pénalités (trois à deux). Comme au Tadjikistan, son tai-otoshi aura fait des merveilles : en demi-finale, c’est cette technique qui lui permet de déstabiliser au golden score la Mongole. Avec mille points pris, la double championne du monde juniors (2023 et 2024) va entrer dans le top 10 de la catégorie. Une montée en puissance parfaite avec le grand rendez-vous mondial dans un mois environ à Budapest, le plein de confiance et de sensations. Une séquence engageante pour Auchecorne.
Moins de réussite pour Rania Drid (JC Monaco), toujours en — 63kg, battue au premier tour par la Kazakhstanaise Esmigul Kuyulova; en -70kg, Lucie Jarrot (ACBB Judo) s’incline en huitième contre l’Italienne Martina Esposito alors que Clémence Emé (RSC Champigny) perd face à la tête de série n° 2, la Roumaine Serafima Moscalu.
Pour les deux -73kg masculins tricolores, la compétition s’arrêtera, elle aussi, tôt : dès le premier combat pour Benjamin Axus (AJA Paris XX), défait par le Coréen Jaehong An, et pour Orlando Cazorla (ESBM Judo), stoppé par l’Italien Leonardo Valeriani.

Un samedi marqué par le retour à la compétition du double champion olympique des -81kg, le Japonais Takanori Nagase.
Titulaire à Budapest pour les championnats du monde, le combattant de l’entreprise Asahi Kasei — et ancien de Tsukuba — termine finalement en argent, battu par un autre médaillé olympique, le Coréen Joonhwan Lee. Un ippon marqué sur une spécialité coréenne : le morote-seoi-nage inversé ! Un mouvement parfait qui faisait rouler Nagase sur le dos et sourire fugacement de s’être fait totalement surprendre. Nagase. Un combat des chefs entre les deux meilleurs Asiatiques pour une catégorie qui s’annonce  totalement démentielle en Hongrie dans un mois : qui de Nagase, Lee, Grigalashvili, Arbuzov, Casse sera le roi du monde ? On ne sait pas encore, mais on en salive déjà.
En -73kg, le très élégant suisse Nils Stump, champion du monde 2023, se reforge une dynamique, stratégisée de manière ascendante : une coupe d’Europe début avril en Croatie, un Grand Chelem ce week-end où il bat le néo-Émirati Kazbek Naguchev (un ex-Russe, très fort en cadets et juniors) qui fait le yo-yo entre les -66kg et -73kg. Un magnifique uchi-mata à trente secondes de la fin pour un yuko suffisant et voilà l’Helvète qui revient dans le bon tempo au bon moment.

Ce soir la Russie mène la danse avec deux titres en -60kg et -66kg et une médaille d’argent en -48kg. La France suit de très près avec ses deux titres féminins et le bronze de Gneto en -52kg devant une équipe chinoise désormais dirigée par Stéphane Traineau et pour laquelle coache désormais Florent Urani : un titre en -48kg et une médaille d’argent en -70kg.