Shirine Boukli, en bronze à Qingdao ce vendredi.
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

Pas sûr que Shirine Boukli ait vécu cela auparavant. Qualifiée directement pour le dernier carré (!), la médaillée olympique de Paris n’aura disputé ce vendredi que deux combats :
sa demi-finale et le combat pour le bronze. La conséquence d’un nombre famélique de combattantes dans le tableau des -48kg : sept !
Un chiffre exceptionnellement bas à mettre en perspective avec les nombres de ce Grand Prix de Chine : deux cents judokas présents pour une seule catégorie à plus de vingt participants. Les -73kg en l’occurrence. Les -78kg, seront, elles, l’autre catégorie à moins de dix combattantes.

Seule engagée tricolore du jour, la judoka du FLAM 91 ressort de cette journée à une victoire et une défaite : défaite en demi-finale face à la Chinoise Wenna Zhuang, 24 ans, 45e mondiale, finaliste du Grand Chelem de Douchanbé début mai et qui combattait pour la quatrième fois en 2025. Un yoko-gake de l’Asiatique marquait yuko, sur ses désormais habituels mouvements où aucune partie du flanc ni de l’épaule ne touche le sol et où les quatre-vingt-dix degrés (ou moins comme le dit le règlement) ne sautent clairement pas aux yeux. Une Chinoise qui n’aura totuefois pas joué petit bras même après avoir marqué, n’hésitant pas à croiser fort dès que la Française avait son bras installé pour l’attaquer en o-soto-gari, à protéger sa manche droite et à chercher les (yoko) sutemi-waza. Une tactique payante. Pour le bronze, la Tricolore n’aura besoin que d’une minute trente secondes pour clouer, sur un Reiter, la Coréenne Kyeongha Lee, 68e mondiale et jamais médaillée sur le circuit FIJ et qui obtient avec cette cinquième place le meilleur résultat actuel de sa carrière.

Et sinon ce vendredi ? Une nette domination nipponne avec les victoires de Rin Takeuchi en -52kg, de Momo Tamaoki en -57kg et d’Hayato Kondo en -60kg. Précisons que le Pays du Soleil-Levant n’avait pas de représentante en -48kg et qu’en -66kg, Ryoma Tanaka, champion du monde 2024 termine en bronze après sa défaite en demi-finale face à la pieuvre mongole Baskhuu Yondonperenlei. Un combat dont on a encore peine à comprendre, avoir plusieurs visionnages avec les deux caméras proposées (avant et arrière) le motif du ippon donné immédiatement au Mongol par l’arbitre central.
Les deux mains non posées, aucun accrochage avec les pieds et l’impression très nette que c’est Tanaka qui tire son adversaire au sol, ce dernier ne faisant aucune action. Un ippon incompréhensible et un peu inquiétant : suffirait-il de rester coller à son adversaire dans sa descente au sol, n’initier aucun action mais crier un peu pour bluffer son monde pour obtenir ippon ?
Masashi Ebinuma, sur la chaise de Tanaka en rigolait tellement il devait trouver cela ubuesque. Il n’avait pas forcément tort.
Troisième compétition du circuit seulement pour Takeuchi, 28 ans et 68e mondiale. Après le bronze glané au Grand Chelem de Tashkent en février, la Nipponne se pare d’or avec un tani-otoshi sur la Coréenne Minjeong Kim en finale. Momo Tamaoki, vice-championne du monde 2025 en -57kg, elle, s’impose tranquillement. En finale, un yoko gake/kata-guruma déroule la Chinoise Jia Zhou avant de conclure sa compétition avec son arme favorite, le ne-waza.
Chez les masculins, Kondo va chercher sa deuxième finale de la saison, après celle du Grand Chelem d’Oulan-Bator en juillet. S’il s’était incliné en Mongolie contre son compatriote Shirakane, il s’impose ici à Quindao, aux pénalités, contre le Coréen Harim Lee. Première victoire en Grand Prix.
En -66kg, Yondonperenlei se montre patient contre le solide tadjik Obid Dzhebov, médaillé de bronze mondial en juin. Un o-tsuri-goshi après 2’19 au golden score et voilà le Mongol désormais deux fois médaillé d’or en Grand Prix après 2017 au Pays-Bas !