Avec seulement deux rescapés à l’issue des éliminatoires ce samedi, l’équipe de France savait sa marge de manoeuvre étroite pour espérer décrocher de nouvelles récompenses après la médaille de bronze conquise hier par Ophélie Vellozzi en -57kg. Premier en lice pour décrocher du bronze en -90kg, Eniel Caroly se montrait appliqué pour confisquer la manche gauche du Serbe Darko Brasnjovic, mais manquait de précision en lançant son uchi-mata à ras du sol, s’exposant dangereusement au contre de son adversaire, qui marquait waza-ari à sa deuxième tentative. Les rôles s’inversaient ensuite quand le Parisien contrôlait sa tentative de o-goshi avant de le renverser sur le dos pour revenir au score. Mais le Parisien se faisait malheureusement punir sur la même action qu’en début de combat et voyait filer le podium sous son nez, de quoi faire enrager Christophe Massina de sa chaise de coach. Il n’y a pas vraiment eu match en ce qui concerne Kenny Liveze en -100kg puisque le sode en plusieurs temps de Giorgi Chikovani, un temps valorisé d’un waza-ari, était réhaussé en ippon par la table centrale. À dix-neuf ans, le champion du monde cadets 2019 de l’ACBB, également cinquième des Europe juniors 2020, continue d’apprendre.

Au bilan des nations, c’est la Russie qui conserve de justesse le leadership, grâce à l’ultime finale du jour qui a vu Valeriy Endovitskiy, troisième des Europe juniors 2020, rafler l’or en lourds après avoir magistralement balayé le Hongrois Richard Sipocz, double tenant du titre et finaliste des mondiaux juniors il y a quelques semaines, après près de sept minutes de duel. Avec ses trois titres masculins, elle fait donc mieux que la Géorgie malgré ses six médailles du jour. Grandissime favori, le cinquième des Jeux olympiques et finaliste mondial seniors Tato Grigalashvili a rapidement pris les devants en finale des -81kg contre son compatriote Vladimir Akhalkatsi,champion du monde juniors 2019, surpassant le harai/o-soto-gari de ce dernier pour marquer waza-ari d’un mouvement de hanche. Un avantage que le tenant du titre conservera jusqu’au bout. Il était imité par le tout frais champion du monde juniors (et médaillé mondial seniors) Ilia Sulamanidze en -100kg, qui remontait un waza-ari de retard pour l’emporter sur de-ashi-barai puis seoi-nage face au Hongrois Zsombor Veg, déjà finaliste malheureux des Europe juniors en septembre et des Europe -23 ans l’an passé. Elle aussi parvenue en finale, Sophio Somkhishvili (+78kg) devait quant à elle se contenter de l’argent, contrée au début du golden score sur son o-soto-gari par l’Allemande Elisabeth Pflugbeil, dix-huit ans au compteur et privée de médaille mondiale juniors en octobre dernier par Léa Fontaine. L’Allemagne qui totalise au final huit médailles, avec notamment cinq finalistes féminines, pour compléter le podium, devant l’Italie qui a pourtant fini fort ces championnats avec les victoires de Gennaro Pirelli (-90kg) – tombeur des Français Alexis Mathieu et Eniel Caroly en éliminatoires et tout heureux de se voir accorder un waza-ari généreux sur son sode-tsuri-komi-goshi par la table centrale alors qu’il était jusque-là malmené par le Russe Mansur Lorsanov – et de Martina Esposito (-70kg), victorieuse sur le même mouvement d’Irene Pedrotti dans une finale 100% transalpine.

Place demain aux par équipes mixtes, avec une équipe de France propulsée tête de série n°1 grâce aux très bons résultats combinés de ses équipes juniors et seniors et qui affrontera la Géorgie en quart de finale.