Organisés quasiment dans la foulée des championnats d’Europe juniors, les championnats d’Europe -23 ans verront pour la première fois depuis de très – trop – nombreuses années une sélection tricolore être présente. Quinze judokas (sept féminines, huit masculins) qui combattront à partir de demain et jusqu’à mercredi sur les trois tatamis de Porec (Croatie) où sont attendus théoriquement 352 combattants issus de 36 pays.

Comme l’avait expliqué Stéphane Traineau, directeur des Équipes de France, lors de l’officialisation de cette liste, trois critères sont entrés en ligne quant à la composition de cette liste. De ce fait, les noms cités n’étonneront pas ou peu : si l’on prend chez féminines, Blandine Pont (RSC Champigny) reste sur une médaille d’argent à l’Open européen du Portugal début février, Manon Deketer (ESBM Judo) sur une probante 5e place au Grand Chelem de Düssledorf fin février alors que Laura Fuseau (FLAM 91), juniors 3e année, avait fini en bronze aux championnats du monde juniors en 2018 et aux championnats de France juniors 2020. Chez les masculins, Luka Lomidze (Club Hauts de France Judo) a terminé 5e aux championnats du monde juniors 2019, Paul Livolsi (AJA Paris XX), 3e à l’Open européen d’Autriche au début de l’année ou Benjamin Gomes, médaillé de bronze aux championnats d’Europe juniors 2019.
Deux équipes qui ne seront toutefois pas représentées dans chaque catégorie : pas de -60kg chez les masculins et de -70kg et -78kg chez les féminines. Un choix guidé sans doute par la nouvelle doctrine des sélections, en particulier chez les « jeunes » : ne pas envoyer quelqu’un simplement pour remplir une case. Une interrogation demeure néanmoins concernant les -70kg. En effet, une candidate présentait, semble-t-il, tous les critères pour pouvoir légitimement être du voyage, en la personne de Candice Lebreton (Blanc Mesnil Sport Judo) : médaillée de bronze mondiale juniors en 2018 (comme Laura Fuseau), médaillée de bronze aux championnats de France 1re division 2019, remplaçante au Grand Chelem de Paris, cette étudiante en prépa pour l’École nationale de la Magistrature, n’est pourtant pas du voyage. Joint au téléphone, son entraîneur de club Achour Benabdelmoumène ne mâche pas ses mots : « je pense qu’ils l’ont tout simplement oubliée ! En effet, Candice n’a reçu aucune convocation pour les stages d’été. Auparavant on ne lui a pas proposé non plus de participer au stage du Grand Chelem de Paris alors qu’elle était remplaçante en -70kg ! Au niveau des résultats, elle remplit tous les critères pour pouvoir être sélectionnée mais quand j’ai demandé des explications au comité de sélection, on m’a dit : « elle n’a pas saisi sa chance au Grand Prix d’Israël au début de l’année (elle perd au 1er tour NDLR)». Une justification qui est en fait en cache-sexe pour essayer de masquer leur oubli. Car à Tel-Aviv, Candice participe à son premier tournoi du circuit IJF, où elle perd contre la future troisième. En plus, elle venait juste de se faire opérer du poignet et n’avait que quinze jours de judo dans les jambes. Du coup je me demande : lui fait-on payer, consciemment ou inconsciemment, son double projet ? Ou est-ce parce qu’elle n’est plus dans le système (Insep ou collection national) et que du coup elle n’existe plus sportivement ? Quoiqu’il en soit, c’est tout simplement incompréhensible et je suis outré que la France n’est personne à envoyer dans deux catégories féminines. »

L’armada géorgienne sera là

Et chez les étrangers ? On remarquera d’abord une équipe géorgienne exclusivement masculine puisque les féminines ont été  enlevées de la sélection suite à des cas de Covid-19. Une très grosse équipe, avec un médaillé mondial (Luka Maisuradze), un vainqueur du Grand Chelem de Düsseldorf en début d’année (Tato Grigalashvili), un médaillé de bronze il y a peu à Budapest (Gela Zaalishivili) ou le dernier vainqueur du Masters et double champion du monde juniors (Lasha Bekauri). Une équipe qui visera clairement la première place du classement des nations. Il y aura, ensuite et bien évidemment la Russie avec un champion du monde juniors 2019 (Konstantin Simeonidis), une championne d’Europe juniors 2019 (Irina Khubulova), junior 2e année, et annoncée comme LA pépite féminine de ce pays. S’ajouteront , entre autres, à ce petit monde plusieurs nouveaux champions d’Europe juniors : les Serbes Andrea Stojadinov et Marica Perisic ou la Slovène Metka Lobnik, le Hongrois Richard Sipocz et la Tchèque Renata Zachova.