Résumé de la journée du samedi 27 mai

Pour finir, des sourires…

On a croisé Craig Fallon (-60 kg), champion du monde et champion d’Europe, qui nous a dit qu’il craignait de ne pas être en forme, « parce qu’en ce moment, l’entraînement en Angleterre, ce n’est pas terrible ». Comme quoi il n’y pas que les Français qui savent se plaindre… Et comme quoi on peut aussi tirer partie d’un entraînement moyen : avec deux médailles d’or, l’Angleterre est plutôt bien partie.
Enfin cela fait plaisir de voir que, même si tout le monde n’a pas de médailles, au moins tout le monde a le sourire… Benjamin Darbelet (-66 kg, 2e) bien encadré par Cyril Soyer (-60 kg) et Delphine Delsalle (-52 kg), non classés.

« Il était trop fort »
Alain Schmitt (-81 kg), revient sur sa place de troisième face au Néerlandais Elmont :
« Il était vraiment plus fort que moi, chaque fois que je posais mes mains, il prenait de la distance et il attaquait avant moi. Quand on n’attaque pas, on ne peut pas faire tomber. Mais globalement, j’étais venu pour m’exprimer, pour faire du judo et j’ai pu le faire. En arrivant en demie, j’ai commencé à penser à la médaille. Peut-être que je n’aurais pas dû… »

Vainqueurs du jour
-57 kg :
B. Harel (FRA)
Une compétition de référence pour Barbara qui s’est élevée très haut aujourd’hui.
-63 kg :
S. Clark (GBR)
L’Anglaise a bel et bien supris Lucie. Dommage…
-81 kg :
S. Shundzikau (BLR)
Formidable compétition de Shundzikau. Mené en finale par l’Italien Maddaloni, il le projette pour ippon sur un uchi-mata parti du sol à la façon de l’Est. Un nouveau « client ».
-90 kg :
I. Pershin (RUS)
La « fusée Pershin » a bien eu quelques ratés pour faire face au rythme de l’Espagnol Alarza et il s’est un peu traîné par terre dans la dernière minute. Mais il n’a pas raté l’occasion de planter un waza-ari en uki-waza. Lui aussi est inquiétant pour l’avenir !

« J’ai oublié la finale »
« Je perds rarement en finale et après m’être hissée à ce niveau en battant Scapin, j’ai cru que c’était fait, d’autant plus que je la connaissais bien et que je l’ai battue les dernières fois que nous nous sommes rencontrées. J’ai oublié la finale. Seulement j’avais en face de moi une fille qui voulait la victoire plus que moi. Je me suis fait surprendre…

Cela faisait un an que je n’avais pas perdu. Depuis la demi-finale des championnats d’Europe, l’année dernière… »

Lucie, un ton en dessous
Sarah Clark et son entraîneur. L’Anglaise gagne le championnat d’Europe en -63 kg, à la surprise générale…
On n’aura pas deux médailles d’or pour les féminines françaises aujourd’hui. La faute à une Anglaise bien connue de nos services, Sarah Clark, sans grands palmarès (une médaille de bronze européenne en 2004), mais non sans talent et avec la confiance habituelle des combattantes britanniques. Après une très belle journée, elle vient crânement tenter sa chance, brouillant habilement les cartes avec un kumi-kata bien étudié pour gêner la Française et elle y parvient. La Faute aussi à Lucie décosse, qui ne vit pas venir le danger assez tôt. On pressentait qu’elle ne pouvait pas perdre autrement que de cette façon : un shido attrapé en début de combat et jamais rattrapé. C’est ce qui lui est arrivé. Pas franchement à son meilleur niveau, sans doute tendue d’avoir à gagner une médaille d’or, évidente pour tout ceux qui suivent le judo, l’invincible Décosse n’a pas su faire face à cette pression avec assez de relâchement et de vivacité. On l’a retrouvé un peu attentiste et souvement pénalisée… Malgré tout, elle est deuxième combattante continentale et la leçon n’est sans doute pas perdue.

Barbara Harel, à la sortie de tapis
 » Je suis montée au fur et à mesure cette saison et là c’est l’apothéose. Il y a beaucoup de travail derrière cela, une préparation qui a été très dure pour moi après mon opération. J’avais vu à la télévision les 40 ans de Cantona, et il disait que les moments difficiles sont faits pour être dépassés et pour revenir encore plus fort. Malgré la difficulté, je n’ai jamais douté de mon retour. Cela a été difficile, mais cela m’a construite et fait mûrir de voir les autres partir en tournoi alors que je restais là. J’ai réintégré un groupe de filles très fortes et nous sommes toutes tirées vers le haut par cette qualité collective. Je sais néanmoins que je dois prendre compétition par compétition car l’opposition française est élévée, mais l’opposition aussi cela fait monter le niveau… »

Schmitt, le combat de trop
Il ne sera « que » cinquième. Contre Guillaume Elmont (NED), qui a assez de technique et de maîtrise pour être champion du monde, Alain Schmitt, épuisé et presque un peu perdu, n’a guère de solution. Il n’a plus la force de faire sauter l’obstacle du bras gauche tendu de son adversaire, grand spécialiste des mouvements d’épaule. Il suffira d’un yuko au Néerlandais pour emporter cet accesit de bronze qui ne le satisfait pas et aurait fait déjà très plaisir au « débutant » français. On gardera quand même le souvenir d’une belle compétition d’Alain Schmitt.

Harel, l’or !
Une minute. Il n’aura pas fallu attendre plus longtemps pour que le tomoe-nage souverain de Barbara règle la question. « Coup de patte / coup de patte / tomoe-nage » l’enchaînement en or de Barbara Harel !

FINALES

-57 kg :
Kifayat Gasimova (AZE) / B. Harel (FRA)
Rugueuse et combative l’Azéri, mais on y croit très fort car Barbara paraît intouchable.

-63 kg :
L. Décosse (FRA) / S. Clark (GBR)
L’Anglaise a fait une très grosse journée, mais peut elle surprendre Lucie ?

-81 kg :
S. Shundzikau (BLR) / G. Maddaloni (ITA)
Inattendu le Bielorusse… Il a remonté un tableau d’enfer, battant le champion du monde néerlandais Elmont, le Polonais Krawczik, le Suisse Aschwanden…

-90 kg :
D. Alarza (ESP) / I. Pershin (RUS)
L’Espagnol est de plus en plus fort (depuis qu’il vit avec la Française Borderieux ?), Pershin, le Russe a été monstrueux. Il joue en demi avec Mark Huizinga.

Alain Schmitt cède devant Maddaloni…
Ce fut du grand combat. Le jeune Français, bien qu’entamé, était cependant parti à l’abordage, décidé à s’imposer physiquement à son adversaire. Bientôt, la question ne se posa même plus car l’habile Italien trouva une première faille avec un ippon-seoi-nage, très rotatif pour waza-ari. À la charge, Alain Schmitt tenta de placer ses deux mains en corps en corps, sans cesse repoussé ou décalé par le virevoltant champion olympique 2000. Marqué encore sur koka, il parvint une fois à projeter sur un arraché, mais yuko seulement. Belle empoignade et belle poignée de main entre les deux combattants. Perdant, Alain Schmitt a quand même gagné des galons sur ce combat. Après le champion d’Europe Bischof, le champion olympique Maddaloni, il lui reste à rencontrer le champion du monde Guillaume Elmont (NED) pour espérer une médaille. Dur parcours…

Lucie Décosse aussi !
Bien vu, bien géré pour Lucie, dans une demie-finale piège contre l’excellente technicienne Italienne Y. Scapin, multiple fois médaillée olympique et mondiale. « Je n’aime pas trop poser les deux mains contre cette Italienne car j’ai toujours peur d’être balayé ou contré. Je sais qu’il faut la prendre croisée » expliquait Lucie à sa descente de tapis. De fait, il lui fallut une belle maîtrise pour qu’une de ses accélérations, à 30 secondes de la fin, finisse par « trouer » la défense de l’Italienne dans ce combat mobile et tendu sur le plan mental. Un koka pour la gloire… la finale est ouverte.

Barbara, c’est fait !
Ça y est ! Barbara Harel est en finale, et de quelle manière ! Face à cette adversaire de gros calibre, qui l’a souvent battue, l’Autrichienne Sabrina Filzmoser, longiligne et bien en position, Barbara Harel ne se laisse pas dominer physiquement et mentalement. Au contraire, elle profite d’une attaque un peu faible en uchi-mata pour lui marquer un yuko en contre. Dès lors, c’est l’hallali ! Toujours avant elle, enroulant la grande Filzmoser qui ne contrôle plus le combat sur ses yoko-tomoe-nage, elle marque waza-ari sur un magnifique de-ashi-barai, puis encore un sur yoko-tomoe-nage. Même l’arbitre est un peu perdu, qui donne osae-komi pour elle alors que le combat est terminé. Du Barbara de haute volée !

Deuxième surprise du jour après la sortie prématurée de l’Allemande Bonisch en tableau, la défaite de l’Espagnole Fernandez devant l’Azéri Kifayat Gasimova. Le titre pour Barbara ?

DEMI-FINALES
-57 kg :
Kifayat Gasimova (AZE) / I. Fernandez (ESP)
S. Filzmoser (AUT) / B. Harel (FRA)

-63 kg :
L. Décosse (FRA) / Y. Scapin (ITA)
S. Clark (GBR) / E. Willebordse (NED)

-81 kg :
S. Shundzikau (BLR) / S; Aschwanden (SUI)
G. Maddaloni (ITA) / A. Schmitt (FRA)

-90 kg :
K. Weglarz (POL) / D. Alarza (ESP)
M. Huizinga (NED) / I. Pershin (RUS)

On patiente…
Tandis que certains Français travaillent encore — n’est-ce pas Patrick Vial ? — d’autres patientent sans stress, comme Lucie Décosse (avec un supporter de choc, Daniel Fernandes, médaillé d’argent en -73 kg), qualifiée pour les demi-finales comme sa camarade Barbara Harel. Bien concentrée Barbara Harel promet du combat : « Jusque là, ça va. Le plus gros commence. Ça va être la « baston ».

Alain Schmitt, sortie de tapis
Concentration immédiate, dès la sorte de tapis, pour Alain Schmitt et son heureux entraîneur, Franck Chambilly. Même Christophe Brunet, le responsable de l’équipe féminine, vient prendre des nouvelles dans les tribunes ! Bonne chance pour la suite, dans moins d’une demi-heure maintenant…

« Avec Azizov, cela a été dur ! On s’était rencontré en Russie, il avait marqué waza-ari d’entrée et je n’avais pu remonter qu’au yuko. On se connait bien. En plus, le premier combat est très important pour moi, cela me permet d’évacuer le stress et de prendre confiance. Bishof ? Je me sentais bien.
Pour la demie, cela va être la « baston » avec Maddaloni. Il faudra que je sois très vigilant pour l’empêcher au maximum de poser ses mains. »

Schmitt, l’exploit !
Étonnant combat d’Alain Schmitt, face au favori numéro un et tenant du titre, l’Allemand Bischof. On l’attendait fatigué et un peu en retrait, il tient la dragée haute à cet adversaire qui est l’un des tout meilleurs mondiaux et lui inflige une punition, avec deux waza-ari sur kushiki daoshi ! Le voici en demi-finale, face au toujours tonique et très expérimenté Maddaloni. Cela se précise.

Demontfaucon éliminé
Ruminant sans doute encore son court échec contre le Néerlandais Huizinga, quelques minutes auparavant, Frédéric Demontfaucon devait faire face en repêchages au solide Estonien Budolin. À sa main, manifestement, mais son adversaire saisissait sa chance en se lançant dans une danse étourdissante, entraînant Demontfaucon dans plusieurs rotations de suite avant de lancer une sorte de uki-waza pour waza-ari ! Réveillé le Français allait montrer qu’il était largement au dessus en infligeant deux pénalités et un yuko à son adversaire, mais sans remonter le score. Dommage… Il était tout près.

En toute petite forme, le Grec Iliadis le rejoignait dans l’élimination, battu sans gloire. Manifestement une compétition qui n’était pas son objectif.

Jusqu’au bout de l’idée !
Il fallait y croire contre le colosse Azéri Mehman Azizov ! Malmené physiquement, Alain Schmitt paraissait petit dans les mains du lutteur que rien ne semblait fatiguer. Malgré tout, malgré l’acide lactique qui semblait de plus en plus lui encombrer les veines, le « nouveau » de l’équipe de France rendait coup pour coup, cherchant à faire tomber sans y parvenir. Golden Score, tentatives en reprise et enfin un sukui-nage qui passe… pour un modeste koka, mais le droit de jouer son va-tout contre le champion d’Europe, l’Allemand Ole Bischof pour accéder en demi-finale !

Pour un shido de trop…
Malin et expérimenté Huizinga… En se jetant plusieurs fois sur le dos et dans des attaques peu efficaces, le Néerlandais champion olympique 2000 s’assure à mi combat un shido d’avance — sévère et agaçant dans ce championnat un peu flou au niveau de l’arbitrage. On ne le reverra plus. Frédéric se reprendra même un yuko imaginaire sur un yoko-tome-nage du néerlandais sur lequel il arrive à plat ventre.

Et de deux pour Barbara
Franchement efficace, le yoko-tomoe-nage de Barbara. Un déplacement fluide et un enroulement parfait qui laisse la solide Suédoise Lindberg impuissante. Voilà déjà les demies ! Harel et Filzmoser (AUT) face à face. Quand on sait que la Française et l’autrichienne se sont rencontrés trois fois en finale d’un tournoi A cette année et que l’Autrichienne mène par deux victoires à une…

Solide Demontfaucon…
Il paraît très bien aujourd’hui, Frédéric Demontfaucon, « remplaçant » de luxe du malheureux Meheddi Khaldoun. Montant son rythme progressivement, il a « mouliné » son rude adversaire Biélorusse, le martyrisant par séquences au sol. Menant d’une pénalité à mi-combat il finit sur une clé à deux secondes de la fin. Un quart terrible s’annonce contre Mark Huizinga !

Dans la catégorie, l’Italien Meloni fait des folies avec son ashi-guruma en cercle. Le champion olympique grec Iliadis, en revanche, paraît poussif, ne gagnant que par pénalités.

Barbara expéditive !
Pas de temps à perdre pour Barbara Harel. Une pénalité contre elle (qui aurait dû être partagée) et un superbe enchaînement ko-uchi-gari / Yoko-tomoe-nage pour ippon. L’obstacle de la Néerlandais Libosan est écarté.

Alain Schmitt (-81 kg) s’impose aussi par ippon en osae-komi au Chypriote Christodoulides. Les choses sérieuses arrivent juste après pour lui avec l’Azéri Azizov.

Super Lucie !
L’Espagnole ALvarez, vice championne du monde en 2001, est une adversaire dangereuse. D’autant qu’après deux minutes d’observation, l’arbitre décide de lui donner une pénalité… bientôt transférée à Lucie par intervention des juges. Menée, Lucie reste dans son rythme. Il lui faut juste l’une de ses accélérations fulgurantes en o-uchi-gari, finit en uchi-mata ken-ken pour en finir. Les amateurs français se disputent doctement dans les tribunes : uchi-mata ou o-uchi-gari finalement ? N’importe, il y a ippon et Lucie paraît bien lancée.

C’est maintenant Barbara Harel qui devrait entrer en piste.
Demontfaucon, à sa main
Le Slovaque Anton Minarik n’a pas posé de problème à Frédéric Demontfaucon qui n’aura eu besoin que de deux tentatives pour marquer ippon sur son yoko-tome-nage. Derrière, le Biélorusse Kazusionak, vainqueur d’un tournoi de Minsk, l’attend de pied ferme.

Lucie, premier tour
Et de un. Laborieux, mais sans trop d’angoisse, ce premier tour contre l’Israélienne Schlesinger, brouillonne et peu efficace, mais active. La Française se contente d’un shido à 30 secondes de la fin.

Ça commence !
C’est parti !
Iliadis (GRE, -90 kg) et Grekov (UKR), c’est le premier bras de fer du jour au tapis 4. Golden Score et victoire à l’instant du Grec, d’un shido au bout de neuf minutes. On attend Lucie Décosse qui se prépare…

Les engagés de ce samedi : Barbara Harel (-57kg), Lucie Décosse (-63kg), Alain Schmitt (-81kg) et Frédéric Demontfaucon (-90kg).

10h 10 heure locale.