Madeleine Malonga en bronze, la France à cinq médailles

La championne d’Europe Madeleine Malonga (-78 kg) termine sur le podium des championnats du monde juniors de judo 2013 / Photos © IJF Media Team by G. Sabau

Après les tours préliminaires, seules les deux -78 kg, les deux finalistes des championnats d’Europe 2013, étaient encore en piste pour une médaille française. À la pause, c’est Samah Hawa Camara qui était en meilleure position, en demi-finale, parce que Madeleine Malonga avait rencontré un tour plus tôt la combattante Japonaise Shiori Yoshimura. Victorieuse de Malonga d’un yuko, la Japonaise allait battre Camara par ippon en demi-finale, la renvoyant elle aussi en bataille pour la place de trois avant d’aller gagner la compétition devant la Brésilienne Samanta Soares.
Madeleine Malonga battait en repêchage la Slovène Gracner, comme Samah Hawa Camara l’avait fait en tableau et concluait brillamment sa journée par un victoire nette sur la Canadienne Laura Ana Portuondo Isasi avec un waza-ari et un ippon sur ko-soto-gake. Malheureusement pour elle, Samah Hawa Camara ne pouvait pas conclure aussi bien sa journée et restait au pied du podium, battue en 72 secondes par l’autre Matic du championnat, Brigita, soeur de Barbara, la Croate championne du monde la veille en -70 kg. Une famille précieuse pour le judo croate ! Madeleine Malonga apporte à la France sa 5e médaille sur ce championnat, un beau résultat en volume  – qui place la France en quatrième position sur le nombre de médailles, derrière le Japon, l’Allemagne (à égalité) et le discret Brésil avec sept médailles, mais aucune en or. Un score français honorable donc, surtout du côté masculin avec un nouveau champion du monde français, Vincent Manquest (-55 kg), mais un peu frustrant tout de même du côté du groupe féminin dont le potentiel paraissait supérieur aux trois médailles de bronze – et une dixième place mondiale des nations chez les féminines – finalement récoltées. Il aura manqué de l’or.

Le Japon, à la fin du compte

Habituellement monstrueusement dominant sur les juniors, le Japon était apparu jusque là bien pâle, avec un seule médaille d’or masculine et des féminines incapables d’attraper la moindre médaille d’or alors qu’elles en avaient engrangé sept lors de la dernière édition. Mais si les garçons restent limités à cette unique médaille d’or en -66 kg (trois finales et cinq médailles en tout), les Japonaises prennent les deux médailles d’or en jeu aujourd’hui (la +78 kg Inamori Nami immobilise l’Allemande Weiss en finale) ramenant sur le gong le Japon en première nation devant la Russie, pourtant victorieuse chez les masculins en +100 kg avec le champion d’Europe en titre Anton Krivobokov – la seule médaille d’or masculine pour des Russes pâlichons chez les hommes. La Russie termine à trois médailles d’or, le Japon aussi, mais avec quatre médailles d’argent, et douze médailles en tout. Un total finalement comparable à ce que le Japon avait fait dans les années 2008 et 2009 à l’époque où la France avait fortement « challengé » le pays dominant. La différence cette fois c’est qu’il n’y a pas de grand rival. En effet sur huit médaille d’or distribuées aux masculins, huit nations ont été couronnées ! La dernière du jour, après celle emportée par le Russe Krivobokov allait au Canadien Kyle Reyes – quatre ippons en cinq combats, dont un beau tai-otoshi en finale – un garçon dont nous vous avions parlé parce qu’il avait gagné le championnat universitaire… japonais, un pays dans lequel il vit depuis ses deux ans. Si le Japon peut être insatisfait de ses résultats masculins, il peut se consoler en se disant que cette médaille candienne est à mettre à l’actif de l’excellence de son modèle. Néanmoins, dûment estampillé Canada, cette belle médaille d’or permet au judo canadien très en forme de coiffer la France au poteau juste devant les tricolores et derrière Japon, Russie et Allemagne, très à son avantage cette année avec cinq médailles, un titre et une médaille d’argent.

Kyle Reyes, un champion canadien au judo japonais dont on devrait reparler rapidement / Photos © IJF Media Team by G. Sabau