Christophe Bignon, président du Dojo Costellois au Côteau dans la Loire, incarne une histoire de résilience. Agé de cinquante-huit ans, il pratique le jujitsu depuis près de vingt-quatre ans dans le même club. Passionné, il ne s’est jamais vraiment intéressé à la ceinture noire. « Trop d’exercice, pas envie de passer devant un jury » disait-il. Mais un évènement vient tout changer. Il y a cinq ans, Christophe subit un grave accident du travail. Ses mains étant trop brûlées pour être réparées, il en est amputé. Une tragédie qui va d’autant plus le rapprocher de sa discipline. « A l’hôpital, je rêvais de revoir ma famille, mes enfants. Et la deuxième chose que je voulais absolument faire, c’était de reprendre le jujitsu. » Comme un symbole, il se met quelques temps plus tard en tête de passer son 1er dan. Un défi personnel à la fois dur émotionnellement et gratifiant, qu’il vit en famille. « Je révise beaucoup, et quand les juges me félicitent, c’est une grande satisfaction. Je suis d’autant plus heureux de passer cet examen avec ma fille Nolween. » Ce projet, il en avait besoin, mais il le veut aussi utile aux autres. « J’aimerais beaucoup donner envie à des personnes en situation de handicap de venir pratiquer dans mon club. Je veux leur montrer qu’il ne faut pas avoir peur du regard des autres, et que la vie ne s’arrête pas à notre handicap. » Alors qu’il a réussi avec succès la première partie du passage de grade, il n’en reste qu’une deuxième à Christophe pour atteindre son objectif.