L’empreinte d’Alain Bini

135 licenciés pour 46 632 habitants  – Président : Thomas Rouquette – Secrétaire : Florence Carré –Directeur technique : Alain Bini – Professeurs : Alain Bini (7e Dan) et Florence Carré (3e Dan) – Budget : 30 000 euros – CN : 21.

Le JC Cagnes fête cette année ses soixante bougies. Pour l’occasion, le club organisera fin juin une belle fête : démonstration technique, entraînement commun entre toutes les générations, et un grand buffet. Mais c’est surtout l’occasion de se réunir. Être ensemble, un « moment privilégié » pour Alain Bini, professeur du club depuis 1970. « C’est un club convivial, j’espère qu’il y aura un maximum d’anciens élèves du club, mais aussi des hauts gradés, comme Jean-Claude Brondani ». Si le professeur y tient tant, c’est qu’il a fait son possible pour transmettre sa passion et son exigence durant toutes ces années. Leur présence serait donc « une vraie fierté. Je crois  que le judo est ce qui guide ma vie. Ça me donne une raison de penser que je ne suis pas passé pour rien sur cette chienne de terre », plaisante Alain.

« Je me suis occupé simplement de ce que je savais faire : du judo »

Cagnes ? Un club qui prospère aujourd’hui, mais qui a dû se reconstruire après le départ de Raoul Flori, l’enseignant de l’époque, en 1970.  « Quand il y a eu le changement de professeur, on a perdu la moitié des licenciés, il a fallu tout reconstruire ». Et tout cela a été rendu possible, en partie, grâce à M. Yaiche, le président, qui avait alors pris intégralement à sa charge l’administration, et qui remis le club à « flot ». Mais d’autres présidents ont marqué ce club, comme Alain Vincent-Carrefour, qui a été un pilier du club pendant douze ans. « Il était extraordinaire, il avait beaucoup d’influence sur le club, grâce à lui nous avions deux cent vingt licenciés à une période » raconte Alain Bini, avec émotion. Il poursuit « Pendant qu’il gérait le club, moi, je me suis occupé simplement de ce que je savais faire : du judo ». 

« La transmission, l’étude et le partage »

Quand on parle de judo à Alain, lui vous renvoie à la transmission, l’étude et le partage. « On ne consomme pas le judo, on apprend à le faire ».  Au JC Cagnes, les valeurs sont celles enseignées par Jigoro Kano. Un judo sincère et traditionnel défendu aussi par Thomas Rouquette, actuel jeune président et brillant universitaire. Le code moral a une place, plus qu’essentielle, dans ce petit club des Alpes-Maritimes rassemblé autour d’un professeur respecté. Quand il parle de ses élèves, Alain Bini voit aussi en chacun le chemin parcouru, en dehors du tapis surtout. C’est même avec beaucoup de plaisir qu’il raconte comment certains sont allés s’entraîner partout dans le monde, de Hong Kong, à l’Australie en passant par l’Espagne. Comme s’il les avait poussés à (se) découvrir. Avec un message : se donner les moyens, tout le monde a sa chance. « Il faut être travailleur, et s’accrocher comme un malade, mais en fin de compte, nous avons tous les moyens de bien pratiquer le judo et d’avancer en tant qu’homme.»

« La confrontation c’est l’épreuve ultime (…) »

Et la compétition dans tout ça ? « La confrontation, c’est l’épreuve ultime dans la formation d’un judoka, d’un individu. Tant que nous ne sommes pas passés par là, on ne sait pas ce que l’on vaut », explique le sensei. Alors, dès qu’ils sont en âge, les petits Cagnois vont s’affronter dans des petites compétitions régionales. Le JC Cagnes compte ainsi de nombreux compétiteurs de bon niveau, mais « bizarrement ou pas » ils ont très souvent fait le choix des études de haut niveau. « Je perds mes compétiteurs quand ils ont dix-huit/vingt ans, mais ils reviennent un dizaine d’années plus tard, quand leur vie est stabilisée ». Une fidélité qui prouve à ce professeur qu’il a réussi à transmettre sa passion. Peut-être, un petit regret : n’avoir jamais créé une équipe, « Je n’y suis pas arrivé. Mais parfois, j’envoie certains de mes compétiteurs à Nice Judo, avec Michel Carrière, pour qu’il aient la chance d’aller plus loin ». Un club accompli, et un professeur heureux, qui ne souhaite qu’une chose « Pourvu que ça dure ! »