Le petit poucet héraultais

108 licenciés pour 8939 habitants – Président : Jean-Marie Morlot – Secrétaire : Pierre Maler – Trésorier : Jean- Louis Rouquette – Directeur technique : Michel Casse – Professeurs : Florent Gourdin et Fabien Lorenzo.

© JC Saint-Gély – L’Esprit du Judo / L’équipe du Judo Club Saint-Gély-du-Fesc au complet.

Parmi les trente-sept équipes engagées le week-end dernier dans le tableau masculin des championnats de France seniors par équipes de première division, la majorité d’entre elles fait partie des meubles par une présence régulière parmi l’élite depuis de nombreuses années. On citera par exemple l’équipe essonnienne de Sainte-Geneviève Sports, qui s’est hissée en finale pour la quatrième année consécutive en Vendée. Un parcours sans faute que les hommes de Celso Martins ont débuté en fin de matinée face à une formation inconnue du bataillon de la D1 jusque là : Le Judo Club Saint-Gély-du-Fesc.

« Ce fut une première à tous les niveaux, explique Michel Casse, directeur technique du club depuis sa création en 1975. Toutes catégories confondues, personne n’avait jamais été champion de ligue au club. » Car si les Florent Gourdin, Fabien Lorenzo, Fabien Guiseppi, Fabien Ferrier (licencié au JCK Frontignan) et Julien Talineau, tous âgés entre 22 et 26 ans, ont eu le privilège de se mesurer aux Gobert, Bonvoisin & co, c’est que « les petits », comme les surnomme affectueusement Michel, ont d’abord brillé à l’échelle régionale en novembre dernier. En dominant le Montpellier Judo Olympique à Mende en finale des championnats régionaux seniors deuxième division, ils se sont offert une virée à Paris début janvier à l’occasion des France 2e division. « Pour une équipe qui s’est montée de façon anodine entre cinq amis au début de la saison alors que deux d’entre eux préparaient le CQP, on était déjà loin de penser à gagner les « Ligue », souligne Michel. Alors passer un, puis deux tours aux « France » deuxième division et se retrouver qualifiés pour la D1… »

Une performance qui a suscité un engouement sans précédent dans cette localité situé à dix kilomètres au nord de Montpellier. « Les enfants ont suivi ça de près, d’autant plus que Florent et Fabien sont leurs professeurs, savoure le directeur technique. On a aussi reçu des mails de soutien et d’encouragements de la part des clubs du coin. » Pour une préparation qui n’a pas subi d’aménagements en particulier en vue de l’échéance nationale. « On a continué avec nos trois séances hebdomadaires, en disposant du temps libre des gars qui sont quatre à avoir passé leur CQP pour pouvoir enseigner le judo. »

Si possible dans « ce club de village, convivial et familial », qui a vu le jour par hasard. « Dans les années 70, j’enseignais au JC Montpellier quand Marielle Rio, mère d’un jeune licencié et habitante de Saint-Gély, m’a demandé pourquoi l’on n’ouvrirait pas de club dans le village, se remémore Michel. J’ai dit OK, du moment de récupérer une salle pour débuter les cours. Elle m’a mis à disposition un local de 50 m2 dans son cabinet d’infirmière et le tour était joué. » Sept ans plus tard, la structure déménageait dans la salle polyvalente de la commune, avant d’obtenir en 1995 un dojo spécifique, baptisé en la mémoire de celle qui a lancé l’aventure vingt ans plus tôt pour les jeunes du coin. Depuis, une adhésion sans faille des locaux a permis au club de dépasser la centaine de licenciés dans un club qui n’effectue « aucun recrutement externe ». « Nous faisons avec nos moyens pour former de bons éléments et obtenir de bons résultats, précise Michel. Mais nous n’avons pas d’orientation précise à faire uniquement de la compétition, étant donné que nous n’avons pas de réservoir pour cela. »

Il n’empêche que le JC Saint-Gély est reconnu à l’international puisque Florent Gourdin et Fabien Lorenzo font partie de l’équipe de France kata, qu’encadre un certain … Michel Casse. Cinquième des championnats d’Europe en 2012 et quatrième l’an passé, le binôme compte bien s’inviter sur le podium fin mai à Lignano (Italie). « Cela fait partie des grands objectifs de l’année pour le club, qui tord le cou par la même occasion aux idées reçues selon lesquelles ceux qui pratiquent le kata sont ceux qui ne savent rien faire d’autre, expose Michel. A côté de cela, on espère bien recommencer la belle aventure par équipes. Et pourquoi pas dès l’an prochain… Mais c’est une toute autre histoire. »

Les cinq larrons pourront tout de même s’appuyer sur la formidable expérience qu’ils viennent de vivre à Mouilleron-le-Captif et sur l’énorme ambiance qui s’est créée entre eux, pour le plus grand plaisir de Michel et de toute une commune.

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