L’entraîneur de l’équipe helvétique se projette vers le Swiss Open

Vice champion d’Europe et médaillé de bronze mondial en 1991 (-86kg), Giorgio Vismara est aujourd’hui « head coach » de la sélection suisse. Un poste qui offre à l’Italien une vue imprenable sur l’état des forces en présence, ainsi que sur le Swiss Open, qui aura lieu à Zurich ce week-end.

Quelques mois après les derniers mondiaux et alors que se profilent les Jeux olympiques, où en est votre équipe ?
J’ai été satisfait de la performance de mes athlètes à Chelyabinsk, pas forcément des résultats obtenus. Ils se sont bien battus, mais ils n’ont pas gagné ! Cependant, ils ne cessent de s’améliorer. À l’heure actuelle, nos meilleurs éléments sont Ciril Grossklaus (-90kg) et Flavio Orlik (-100kg). Tous les deux sont bien classés à la « Ranking List » mondiale (respectivement 17e et 23e, NDLR). Juliane Robra (-70kg), qui vient de reprendre la compétition, a un bon potentiel, et il y a également Ludovic Chammartin (-60kg). A priori, ces quatre-là feront partie de l’aventure à Rio.

On sent une dynamique nouvelle autour de cette sélection…
Je pense que la discipline progresse, en premier lieu grâce à la fédération. Maintenant, tout est plus professionnel qu’avant. Nous avons un système composé de centres régionaux et nationaux, un peu comme en France avec les pôles même si c’est à une échelle plus modeste. Nous essayons de faire quelque chose de similaire, les cadets et les juniors peuvent s’entraîner dans des centres régionaux, répartis équitablement sur le territoire suisse.

© Raphaël Brosse – L’Esprit du Judo – Giorgio Vismara, Head Coach suisse était à l’INJ en début de semaine.

Justement, le Swiss Open, seule compétition internationale à se dérouler sur le sol helvétique cette saison et qui se tiendra le week-end prochain (7-8 mars), dispose désormais du label « European Cup ». En quoi est-ce important ?
C’est le commencement de quelque chose de nouveau, l’ouverture d’un passage vers ce qui sera peut-être, plus tard, un Open européen. Bien sûr, il nous faut encore apprendre au niveau fédéral, cela va durer un certain temps. Mais notre but est, à terme, de faire de cette compétition un Open continental.

Pour cette édition 2015, on annonce environ 300 participants. C’est plutôt intéressant, non ?
Oui, pour notre projet futur de devenir un Open continental, c’est d’ailleurs important d’avoir un grand nombre de participants, car si personne ne vient, ce n’est évidemment pas bon signe ! Nous aurons donc des Italiens, des Allemands… Mais pas de Français ! Je sais que c’est à cause des championnats de France par équipes, qui ont lieu au même moment (à Toulouse, NDLR). Je comprends tout à fait leur absence et j’espère qu’ils seront de retour l’année prochaine !

En revanche, vous pourrez compter sur la présence d’une délégation japonaise venue du Kansai emmenée notamment par Shinji Hosokawa, professeur à Tenri et membre de la fédération japonaise…
Ce fut une grande surprise de l’apprendre ! Je ne sais pas encore qui fera partie de cette délégation, mais cela engendrera des combats intéressants, c’est certain.

Il faudra donc être à la hauteur de l’événement, le public suisse va attendre des performances…
Je pense que nous pourrons faire aussi bien, voire mieux que l’année dernière (douze médailles, dont trois en or, NDLR). Flavio Orlik, blessé, ne sera pas là, Ludovic Chammartin ne participera pas non plus. Fabienne Kocher se remet doucement de sa rupture des ligaments croisés du genou gauche, mais Larissa Csatari et Emilie Amaron assureront en -57kg. Evelyne Tschopp, qui a choisi de descendre en -52kg, disputera sa première compétition dans cette catégorie. Tous les autres seront aussi au rendez-vous. Le Swiss Open est une étape marquante dans leur saison, bien qu’il ne rapporte aucun point au niveau mondial. Mes athlètes seront évidemment très motivés à l’idée d’évoluer devant leur public, comme moi lorsque je combattais en Italie !

Pour revoir, en vidéo, les meilleurs moments de l’édition 2014 du Swiss Open, cliquez ici !