La Canadienne Zupancic numéro un mondiale !

Alain Schmitt en argent au Grand Chelem de Baku 2013 / Emmanuel Charlot

Le Grand Chelem de judo de Baku 2013 ne réunissait que très peu de grands noms du judo international. Les combattants azéris s’y taillent la part du lion chez les hommes avec trois titres. Le Français Alain Schmitt (-81 kg) n’a pas fait le déplacement pour rien : il emporte la médaille d’argent et les 300 points qui vont avec. Sofiane Milous (-60 kg) et Axel Clerget (-90 kg) échouent dans le même exercice.

Que dire de ce Grand Chelem de Baku 2013, premier du genre, sinon qu’il a permis à ses vainqueurs d’emporter une médaille prestigieuse sans trop de difficultés pour certains car le plateau était bien inférieur au Grand Prix d’Allemagne et moins fréquenté que l’Open de Hongrie. Il leur a permis surtout de se gaver de points – presque autant que pour les Jeux olympiques de Londres – au point que certains heureux combattants déjà bien placés à la ranking sont devenus, au mépris de l’équité sportive (mais ce n’est pas leur faute), numéro un mondial ! Ainsi le solide combattant mongol Tumurkhuleg Davaadorj, déjà opportuniste troisième mondial en -66 kg – devant le Japonais Ebinuma 3e des Jeux et vainqueur en Allemagne – vient de passer, en gagnant ce Grand Chelem de Baku, à la première place mondiale, devant le Géorgien Shavduatashvili, vainqueur des Jeux olympiques et des championnats d’Europe ! Pour cette médaille et ces 500 points, le Mongol a battu ce week-end un azéri totalement inconnu, un Russe 65e mondial, un Géorgien 130e et enfin, seul adversaire de bon niveau, l’Azéri Shikalizada, 19e mondial.

Zupancic passe en tête de la ranking

Dans le même ordre d’idée, cela fait un choc de voir le nom de Kelita Zupancic, combattante canadienne, inscrit en tête de liste, au-dessus de celui de la championne olympique Lucie Décosse et au-dessus de celui de la Néerlandaise Kim Polling, la révélation de ce début d’année. Ce n’est pas que la Canadienne soit une mauvaise combattante, elle a même fait de belles performances ces derniers mois et elle a à l’évidence passé un cap depuis sa finale au tournoi de Paris. Mais elle n’avait jusque là gagné qu’un seul tournoi dans sa carrière, l’Open d’Autriche 2013. C’est peu pour une numéro un mondial. Bien sûr, le nombre de points plus important donné aux tournois depuis le début de l’année favorise ces distorsions, mais il est cependant clair que la ranking mondiale a plutôt tendance à valoriser les combattants qui accumulent les tournois plutôt que ceux qui sont performants, mais se font plus rares. Et la FIJ devra aussi s’interroger sérieusement, sous peine de perdre de la crédibilité, sur les disparités de niveau entre les différents Grands Chelems, Grands Prix et Open mondiaux.

Les Azéris dominent à domicile

Dans ce contexte, face à une bonne équipe mongole et brésilienne, et à de modestes équipes russes et géorgiennes, les Azéris à la maison se taillent la part du lion avec trois médailles d’or en -73 kg (Rustam Orujov), en -90 kg (Shahin Gahramanov) et -100 kg (Elkan Mammadov), laissant les autres médailles d’or aux Mongols Dashdava (-60 kg) ey Davaadorj (-66 kg), au Mongol Tsiklauri (-81 kg) et au Brésilien Santos (+100 kg). Chez les féminines, en plus de la Canadienne Zupancic, qui fait son excellente opération en -70 kg, les victoires vont à la Turque Sahin en -48 kg, à la Finlandaise Sunjberg en -52 kg, l’Allemande Roper en -57 kg, l’Israélienne Gerbi (qui devient n°2 mondial) en -63 kg, la Hongroise Joo en -78 kg et la Brésilienne Altheman en +78 kg.

Schmitt passe, Clerget et Milous ne passent pas

Trois Français engagés seulement dans ce distributeur à points. Axel Clerget (-90 kg) était là pour continuer à prendre ses marques dans cette catégorie de poids, il perd d’entrée sur un Azéri. Ça ne passe pas non plus pour Sofiane Milous (-60 kg), battu au second tour, dont l’impuissance répétée commence à inquiéter. Un mélange de « London Blues » et de difficulté à gérer le changement de règles… C’est meilleur pour Alain Schmitt (-81 kg), qui venait se remettre en lumière après avoir laissé de côté le championnat de France, le tournoi de Paris et les championnats d’Europe, et après une première tentative ratée de retour au Grand Prix de Turquie. Cette fois il passe trois adversaires (dont l’ex Moldave Sergiu Toma qui tire maintenant les pour Emirats Arabes Unis), mais échoue en finale devant le solide n°2 géorgien Tsiklauri. Il ramasse néanmois trois cents points précieux qui le ramène de la 18e à une très belle 6e place mondiale, juste devant le vice champion olympique allemand Ole Bischof. Flatteur.