La championne convalescente a peut-être gagné son ticket pour Chelyabinsk.
Deuxième belle journée à Tyumen, avec la suite de la bagarre entre le Japon et le Brésil sur les terres de la Russie, légèrement distancée. Mais pour la France, c’était l’aventure de Gévrise Emane qui était l’enjeu du jour. Seule avec Martine Dupont, la championne du monde 2007 et 2011, blessée aux championnats d’Europe de Montpellier où sa performance individuelle n’avait pas été à la hauteur de son statut, avait à Tyumen, comme on dit, son destin en main. Elle devait faire face à un tirage au sort délicat. Un premier tour abordable face à la Brésilienne Barbara Timo, victoire obigatoire, avant d’aborder son « juge de paix » : l’Allemande Laura Vargas-Koch, vice championne du monde et n°2 mondiale. Avec un waza-ari sur la Brésilienne, la Française se mettait dans le bon axe. La bataille était plus compliquée contre l’Allemande, qui gérait assez tranquillement la championne française, pénalisée une, puis deux fois… jusqu’à 15 secondes de la fin du combat où Gévrise Emane trouvait l’ouverture pour marquer un petit yuko ! Petit, mais peut-être bien suffisant, vu la personnalité de l’adversaire, pour l’amener à Chelyabinsk. La question sera néanmoins difficile à trancher pour le comité de sélection qui devra, pour amener Gévrise, sortir de l’équipe nationale la championne de France, finaliste de Paris et 5e du championnat d’Europe, Fanny-Estelle Posvite. Pour Gévrise Emane, c’était le service minimum à Tyumen. Au tour suivant en effet, la jeune Japonaise Chizuru Arai, vice championne du monde juniors et superbe pourvoyeuse de uchi-mata, la sortait aux pénalités. Repartie en repêchages avec une victoire par ippon sur la Russe Ekaterina Denisenkova, 30e mondiale, la Française butait sur le podium en laisant passer d’une pénalité pour la 3e place la Coréenne du Sud Kim Seongyeon, 6e mondiale et médaillée à Rio. Un beau test tout de même pour la convalescente, qui a encore quelques semaines, en cas de sélection, pour hausser encore un peu le niveau. À suivre !
Japon – Brésil 5-5, avantage Japon
Alors que la Russie restait plantée à une médaille d’or, avec une nouvelle finale masculine perdue par Alan Khubetsov, le n°1 russe au classement mondial devant Ivan Nifontov en -81 kg, et deux médailles de bronze en -90 kg pour Magomed Magomedov et Grigorii Sulemin, c’est finalement le Japon qui allait sortir vainqueur, avec son équipe d’excellents seconds – les « laissés pour compte » de la sélection de Chelyabinsk – devant l’équipe une brésilienne, en pleine forme. Chez les garçons, c’est d’ailleurs le Brésil qui se montrait le plus fort avec deux médailles d’or de plus aujourd’hui, pour l’excellent Victor Penalber en -81 kg et le très volumineux Rafael Silva en +100 kg, malgré le gros combat du « léger » Takeshi Ojitani, vainqueur surprise du « zen nihon », très injustement pénalisé en finale face à Silva alors qu’il était le seul à tenter contre son dangereux adversaire. Encore une fois, l’arbitrage fut souvent incompréhensible, avec des arbitres obsédés de la pénalité, décalant systématiquement les combattants, souvent sans le discernement nécessaire. Sur ce plan-là, le championnat du monde 2014 sera aussi un test…
Un Canada en argent qui va compter à Chelyabinsk
Le Brésil sortait donc de ce Grand Chelem avec trois médailles masculines très convaincantes, tandis que le Japon ajoutait aujourd’hui sa deuxième médaille d’or par Yuya Yoshida, champion du Japon en -90 kg, mais supplanté en sélection par le finaliste Masyu Beiker. Il battait en finale sur un contre le rugueux Ouzbek Choriev. Mais chez les filles, malgré la victoire de la -78 kg brésilienne Mayra Aguiar (par forfait en finale sur l’Américaine Kayla Harrison, parfaitement revenue dans « sa » catégorie), la victoire de la +78 kg japonaise Yamabe sur la Coréenne Lee Jung-Eun (le Pays du Matin Calme a montré à Tyumen que, chez les filles, il ne fallait pas l’oublier pour les pronostics de cet été) a suffit pour assurer le même nombre de médailles d’or, cinq, au Japon qu’au Brésil. C’est d’une médaille d’argent de plus que le Japon supplantait le Brésil. Quatrième nation juste derrière la Russie chez elle, le Canada a continué à impressionner ce dimanche. Le tout jeune Kyle Reyes a montré son meilleur visage et ses foudroyantes attaques de jambe, en se hissant en finale, battu par le dangereux Azéri Elmar Gasimov, n°1 bis derrière le champion du monde Elnur Mammadli. Quant à Kelita Zupancic, 4e mondiale en -70 kg, elle s’est montrée une nouvelle fois très combative face à la la grande n°1 mondiale néerlandaise Kim Polling, qui lui marque waza-ari sur son ura-nage, mais subit sa forte attaque en o-uchi-gari pour yuko.
Somme toute, une belle répétition générale pour des combattants dont on devrait retrouver certains sur les podiums de Chelyabinsk, face à une très belle opposition mondiale.