Les Japonaises et les Russes dominent les Françaises
La championne de France Mélanie Clément (-48kg) les internationales Amandine Buchard (-52kg), Lola Benarroche et Priscilla Gneto (-57kg) chez les filles, le champion d’Europe Walide Khyar (-60kg) et son challenger Cédric Revol, le champion de France Alexandre Mariac (-66kg)… Ce sont a-priori les meilleurs Français qui sont à Dusseldorf en ce premier jour, face à une opposition internationale plutôt jeune, dont une équipe japonaise « bis » (ou « ter »). Il en sortira deux finales féminines françaises, deux finales perdues.
Aucune médaille chez les garçons
Cédric Revol (-60kg) échappait une première fois à la sanction en gagnant par disqualification (pour un pont sur la tête peu évident) sur un adversaire 283e mondial qui lui avait marqué deux waza-ari. Il s’inclinait ensuite aux pénalités face au Géorgien n°1, Amiran Papinashvili, membre du « top 10 ». On attendait Wlaide Khyar plus en forme, c’est l’impression qu’il a eu le temps de donner, manifestement dans une phase ascendante depuis Paris. Malheureusement pour lui, il se blessait à la cheville à mi-combat, son second du jour, contre le Mongol Boldbaatar Munkhbat, 12e mondial, contre lequel il donnait jusque là le sentiment de mener le jeu. Encourageant sans doute, mais une sérieuse entorse qui ne va pas contribuer à le mettre sur orbite pour les grands rendez-vous à venir.
Pour les -66kg, les compétitions se suivent et se ressemblent depuis Paris. C’est une nouvelle journée sans victoire. Défaite au premier tour pour Sacha Flament, comme pour Alexandre Mariac, lequel prend hansokumake devant le futur finaliste, le Japonais Isoda, cinquième à Tokyo, pour un waki-gatame sans doute sévère.
Gneto et Benarroche démarrent fort, mais…
Les -57kg françaises partaient bien avec notamment une victoire de Lola Benarroche, 18e mondiale, sur la Japonaise de la catégorie, Megumi Ishikawa (63e), cinquième à Tokyo. Mais elle était battue ensuite par la Serbe Rogic, n°25 mondiale, et se faisait surprendre sur un beau uchi-mata de la Russe Mezhetckaia (35e), médaillée européenne et mondiale junior en 2013 et 2014. Quant à Priscilla Gneto, qui avait séduit à Paris, elle réussissait elle aussi un bon début de compétition, en dominant la jeune Allemande Sapho Coban, championne du monde junior 2013, et aussi en posant de gros problèmes au kumikata à la Mongole Sumiya Dorjsuren, n°1 mondiale tout de même, qui finissait néanmoins par la sanctionner sur un fort uchi-mata en contre. Mais elle montrait ensuite ses limites du moment face à une Russe encore, Anastasiia Konkina, 23 ans et 22e mondiale qui dominait leur rencontre d’un waza-ari.
Clément apprend vite
C’est la championne de France Mélanie Clément qui sortait par le haut de de ce Grand Prix allemand en -48kg. Tandis que Mélodie Vaugarny – après un parcours très intéressant où cette 87e mondiale sortait la Roumaine Violetta Dumitru (51e), la Gabonaise Taciana Cesar (9e), et l’Israélienne Rishony (20e) – restait au pied, joliment projetée pour la place de trois par la Roumaine Monica Ungureanu (16e), Clément se hissait jusqu’en finale en battant la Serbe Nikolic (8e) et la Roumaine Ungureanu, un parcours de très bon niveau pour la Française 32e mondiale, qui paraît s’adapter vite à cette dynamique de tournois fréquents, nouvelle pour elle, et qui marque beaucoup de points aujourd’hui pour la place de numéro un – que peut encore lui disputer aussi la très jeune Anais Mosdier. Elle rate néanmoins sa finale, incapable de faire face au niveau de ne-waza affiché par la jeune Funa Tonaki, troisième du Grand Chelem de Tokyo, qui dégage sa jambe en quelques secondes.
Uta Abe stoppe Amandine Buchard
C’est la catégorie des -52kg qui attirait peut-être le plus les regards avec la prestation attendue d’Amandine Buchard. De fait, son parcours confirmait que la jeune Française, championne du monde junior 2014, est de la classe des toutes meilleures. Encore un peu en difficulté pour faire la différence en attaque, sa maîtrise générale, sa lucidité, sa précision sur les mains, l’amenaient tout de même rapidement au dessus de ses adversaires, y compris l’Israélienne Gili Cohen, 9e mondiale. Mais la transition était brutale en finale. Elle y retrouvait la jeune… cadette 3, Uta Abe, petite soeur d’Hifumi Abe, victorieux des Grand Chelem de Tokyo et Paris. Cette toute jeune combattante qui avait fait briller son sode pour parvenir en finale à Tokyo (battue en juji-gatame par Natsumi Sonoda, laquelle est aussi finaliste à Paris) avait commencé sa journée par un énorme uchi-mata sur sa compatriote Ai Shishime. Et c’est ce mouvement qu’elle plaçait par deux fois à Buchard. Une très belle copie rendue par la Française qui marche vers le leadership dans cette catégorie, mais aussi la prise de conscience que les dernières places seront chères sur un podium mondial. Uta Abe ? Une pointure manifestement aussi considérable que son frère. Et quand on pense que, pour l’instant, aucun des deux n’est n°1 de la catégorie…
Stoll, jusqu’où ?
En attendant la suite, c’est le Japon, comme il en a pris l’habitude, qui prend le leadership, à la fois dans les résultats et dans la manière. Trois finales en quatre catégories (aucun -60kg n’était présenté) et deux médailles pour l’instant pour les féminines.
La jeune allemande Theresa Stoll (-57kg), 21 ans, finaliste en 2016 au Grand Chelem d’Abou Dhabi, championne d’Europe moins de 23 ans, très forte sur ses attaques arrière, réjouissait le public local en surprenant la n°1 mondial Dorjsuren. Une montée en puissance à surveiller.