Un choc Europe – Asie avant les mondiaux
Comme c’est le cas désormais à chaque fois, les catégories de ce Grand Prix de Chine inaccessible, dans cette ville inconnue (de ce côté du monde), Hohhot, qui fait tout de même trois millions d’habitants, n’avaient pas attiré les combattants à la pelle. Seize engagés en -66kg, c’est bien peu pour une catégorie traditionnellement très peuplée. Mais à la différence du Grand Prix du Mexique la semaine dernière, la densité et l’intérêt des affrontements qui ont commencé ce vendredi méritent toute l’attention. Par ailleurs, c’est le dernier rendez-vous avant la grand fête de l’été, les championnats du monde 2017, qui sont organisés à la fin du mois d’août à Budapest. Après Hohhot, c’est le temps de la préparation qui commence.
Les forces en présence ?
Les Chinois en force, avec vingt-cinq combattants et seize combattantes. Les meilleurs sauf un chez les garçons, le formidable Cheng Xunzhao, vainqueur du dernier tournoi de Paris et médaillé olympique. Pas non plus de Yu Song chez les lourdes, la seule médaillée olympique de Rio pour les Chinoises, et championne du monde en titre.
Face à la Chine, le reste de l’Asie avec une grosse équipe mongole, dont une bonne partie des leaders masculins et féminins, une équipe japonaise de six garçons et cinq filles, dont le -100kg médaillé olympique Ryunosuke Haga à la recherche d’un bon test avant les championnats du monde. La Corée, du Sud comme du Nord, avec onze féminines du côté de la Corée du Sud en quête d’enseignements pour les championnats du monde à venir, et une délégation forte de huit combattant(e)s du côté du Nord. On retrouvait aussi le Kazakhstan et même une délégation des cinq meilleurs combattants iraniens.
Les Russes avec leurs leaders
Face à cette concentration de combattants d’Asie, l’Europe et le reste du monde sont venus le plus souvent en ordre dispersé, avec par exemple la présence d’un Serbe, mais c’est le champion d’Europe en titre en -90kg, Aleksandar Kukolj, de quatre Suédois, mais tous prétendants à une médaille mondiale, d’une discrète, mais intérressante équipe d’Italie. C’est la Russie qui relève vraiment le gant avec treize hommes et dix femmes, la meilleur équipe du moment, dont presque tous les médaillés européens. Vingt-sept heures épuisantes entre Sotchi, le centre d’entraînement russe et Hohhot, la ville hôte, mais ils ne sont pas venus pour jouer.
La première journée ses promesses
Cinq catégories, deux masculines, trois féminines… Le Japon n’est pas venu pour rien avec déjà deux titres en poche en -60kg et en -57kg. Chez les masculins Toru Shishime, le si prometteur champion du monde junior 2009 à Paris, est désormais troisième homme de la catégorie au Japon. Mais à 25 ans, il a désormais acquis une belle maturité et ses victoires toutes en élégance contre le Russe Oguzov et le Mongol Dashdaava en finale, démontrent qu’il a peut-être encore une carte internationale à jouer. Troisième Japonaise elle aussi dans sa catégorie des -57kg, Momo Tamaoki, 22 ans, championne du monde junior 2014, ne perd pas beaucoup depuis un an. Un combat seulement en quatre tournois… Elle l’emporte en finale dans un combat serré de presque neuf minutes face à l’ancienne numéro un mondiale, la finaliste olympique mongole Sumiya Dorjsuren. Le Japon a de la réserve.
Il en a aussi manifestement en -66kg avec un excellent Yuuki Hashiguchi, finaliste du tournoi de Tokyo, mais il devait baisser pavillon par ippon devant le troisième Russe de la catégorie, Yakub Shamilov, qui était rejoint en finale par l’Ukrainien Zantaraya, champion d’Europe en titre, lequel battait de son côté le meilleur Mongol, Dovdon Altansukh. C’est le Russe qui s’imposait en finale sur un sode-tsuri-goshi efficace.
Des hommes dont on va entendre parler dans les mois à venir.
Deux Coréennes qui vont compter
Chez les féminines, la leçon du jour est moins la victoire d’une Japonaise, que celle de deux Coréennes, l’une venue du Sud en -48kg, Kang Yujeong, 20 ans, qui bat en finale l’excellente jeune Russe Irina Dologova, l’autre venue du Nord, une totale inconnue, Rim Song Sim, nouvelle prétendante à une médaille mondiale dans cette catégorie copieuse. Une liste à laquelle on pourrait d’ailleurs ajouter en joker la finaliste, la Canadienne Ecaterina Guica, qui parvient à dominer la terrible Mongole Urantsetseg Munkhbat, habituellement en -52kg.