Cysique, Revol et Jean restent au pied du podium

Timide première journée pour le groupe français pour le début de ce Grand Prix de Chine. Une compétition à la densité moyenne et marquée logiquement par une grosse présence asiatique, dont le retour seur le circuit international de la surdouée Uta Abe, championne du monde en titre en -52kg, que l’on avait plus vu depuis le Grand Chelem japonais fin novembre.
Pas de médaille tricolore ce vendredi alors que les deux Corée frappent forts : le pays du Matin Calme s’adjugent les deux titres masculins du jour alors que son voisin du Nord s’impose en -48kg et -57kg. Aucune suprise en -52kg avec la promenade d’Abe.

Klimkait prive Cysique de podium

On l’avait quittée sur une superbe journée sur le tatami de l’AccordHotels Arena où elle avait fini en bronze lors du Grand Chelem parisien. Absente depuis, Mélodie Vaugarny faisait son retour sur le circuit mondial. Un premier combat positif avec une victoire contre la Chinoise Liu, 7e à Paris. Mais en huitième, la Génofévaine était gênée par la garde croisée à droite de l’Israélienne Rishony, vainqueur du GP d’Israël et 14mondiale, qui lui marquait un o-uchi-gari fatal. Pas de -52kg française mais deux -57kg. Priscilla Gneto, future titulaire des championnats d’Europe tombait dès le premier tour face à la Nord-Coréenne Jin A Kim, 33e mondiale et vice-championne d’Asie 2018. Une judokate un peu mystérieuse puisqu’elle n’a jamais combattu hors d’Asie. La médaillée olympique de Londres tenait bien le choc face à la rugosité de son adversaire. Mais alors que les deux adversaires étaient à deux pénalités partout, la Tricolore prenait un troisième shido éliminatoire. Une défaite face, on le saura plus tard, à la future vainqueur de la catégorie. De son côté, Sarah-Léonie Cysique, médaillée de bronze au Grand Chelem allemand, se qualifiait pour la demi-finale suite à ses victoires face à l’Américaine Holguin et à l’Israélienne Nelson Levy sur un sasae-tsuri-komi-ashi à la dernière seconde du temps réglementaire. Mais la championne de France en titre butait face à la Russe Mezhetskaia en demi-finale puis face à la puissante Canadienne Klimkait pour le bronze. Cette dernière trouvait finalement la faille après plusieurs tentatives, sur son morote-seoi-nage qui montait haut la Française pour waza-ari. Seconde cinquième place de suite pour Cysique après la Géorgie. Un résultat frustrant mais la combattante de l’ACBB montre une vraie capacité à être régulièrement classée sur ses sorties internationales. Seule Paris cette saison (où elle est battue par une Japonaise) fait exception.

Revol et Jean au pied de la boite

Côté garçon, Luka Mkheidze sautait un tour pour être directement en 1/4 de finale contre le Coréen Won Jin Kim. Un judoka de tout premier plan mais seulement 74e mondial à ce jour. Un classement trompeur donc pour celui qui était le n°1 mondial aux JO de Rio et pour qui c’était seulement la seconde compétition de l’année et le Grand Chelem japonais (où il avait fini en bronze). Beau combat du Français qui prenait pourtant très vite un waza-ari sur un contre. Revenant très vite à égalité sur un mouvement d’épaule, Mkheidze ne lachait rien jusqu’à un gros o-goshi du Coréen au golden score. Repêché, le 35e mondial s’inclinait à nouveau contre le Nord-Coréen Yong Gwon Kim, là encore au golden score. Cédric Revol, de son côté, débutait bien avec une victoire contre le Chinois Bu, sans référence internationale, par ippon. Battu par le Taiwanais Yang en 1/4 de finale, le Français, qui avait terminé 5e au GP de Tel-Aviv, battait à nouveau un judoka du cru, Su, mais ne trouvait pas la solution face au Russe Oguzov pour le bronze. Tentant le coup dur sur ses mouvements d’épaule, Revol subissait un premier ko-uchi-makkikomi à droite (waza-ari) puis un ippon-seoi-nage à droite (waza-ari/awasete) et finissait au pied du podium. Même déception pour Daniel Jean en -66kg, qui battait joliment le Mongol Yondonperelei sur son uchi-mata à gauche et filait en demi. Battu rapidement par le Russe Grigoryan, 3e à Osaka, sur un sode ultra-rapide, il commettait une grosse faute d’inattention pour le bronze : en position quadrupédique, pensant sans doute que l’arbitre allait donner matte, il se relâchait. Il n’en fallait pas plus pour que le Taiwanais Yang engage un étranglement qui fera taper le Marseillais.

Abe au petit trot

Les cinq premiers titres de ce GP chinois sont donc tous asiatiques. En -52kg, Uta Abe n’a pas eu à forcer pour remporter sa deuxième compétition internationale de la saison après Osaka. Jamais en danger, elle a transpercé ses adversaires avec son uchi-mata, dont la Suissesse Tschopp en finale. L’étudiante de l’nuniversité Nittai-Dai, depuis début avril, qui n’est rappelons-le que junior 2e année, est invaincue à l’international depuis fin 2016 et une défaite en finale à Tokyo. En -57kg, Kim Jin A, finale très engagée entre la Nord-Coréenne Kim Jin A et la Russe Mezhetskaia. La première l’emporte sur un très joli tai-otoshi en bordure. Chez les garçons victoires de Won Jin Kim en -60kg et Kim Limhwan en -66kg. Un combattant qui monte de plus en plus, lui qui avait fini 2e à Düsseldorf.