La championne du monde tombe au premier tour

Pour la France, la deuixième journée de ce Grand Prix de Chine se réduira à un très court passage de la championne du monde 2015 Gévrise Emane, manifestement peu inspirée par ce tournoi de retour à la compétition. Opposée au premier tour à la Russe Gazieva, coachée par le Français Patrick Roux, elle s’est laissée contrôler au kumikata, amenée plusieurs fois dehors pour autant de pénalités contre elle, avant de prendre un waza-ari sur un balayage. Engagée la semaine prochaine sur le Grand Prix de Corée dont elle est tenante du titre, l’expérimentée Gévrise Emane aura l’occasion de se montrer plus à son avantage, pour rester sur la crête de la confiance accumulée à Astana. D’autant qu’elle ne sera pas à Tokyo pour le Grand Chelem.

Matic et Yang Junxia                     

Dans cette catégorie des -70 kg, c’est la Croate Barbara Matic, championne du monde juniors 2013 et 2014, qui l’emporte. À 20 ans, à quelques mois des prochains Jeux olympiques, elle est dans un excellent timing avec cette victoire dans un tournoi seniors. Puissante, précise techniquement et sûre d’elle, la Croate sera un outsider dangereux pour les prochains Jeux.
En -63 kg, la Chinoise Yang Junxia refait surface en or après avoir gagné trois tournois en 2014, pour sa première année internationale, dont le Grand Prix de Mongolie. Avec cette médaille d’or obtenue devant ses compatriotes, elle a sans doute gagnée aussi son billet pour Rio l’été prochain. 

Le tsuri-komi-goshi « énorme » de Shoichi Hashimoto sur Rustam Orujov, n°1 mondial, en -73 kg. / Officiel IJF

Au secours, Wang revient !

Il y a bien sûr la victoire impressionnante en -73 kg de Shoichi Hashimoto, 74e mondial, dont les tsuri-komi-goshi lui ont permis de marquer quelques ippons, dont le dernier en finale contre Rustam Orujov, n°1 mondial. Présent à l’international depuis octobre dernier, il n’a perdu que deux combats en quatre tournois. De quoi faire de lui un espoir très précieux… dans n’importe quelle autre équipe que celle du Japon. Derrière Shohei Ono, Riki Nakaya ou Hiroyuki Akimoto, respectivement 4e, 5e et 7e mondiaux à l’heure actuelle, il aura bien du mal à s’exprimer.
Mais ce n’était pas lui l’attraction de samedi, ni même son camarade d’équipe dans la catégorie des -81 kg, l’excellent Goki Maruyama, mais son vainqueur en finale, l’illustre Wang Ki Chun. Champion du monde 2007 et 2009, finaliste des Jeux 2008, ce formidable combattant coréen avait dévissé progressivement dans la catégorie des -73 kg jusqu’à sa cinquième place des Jeux en 2012. Le voici qui renaît de ses cendres en -81kg avec deux victoires successives en tournoi en 2015. En concurrence avec Lee Seungsu, cinquième des championnats du monde, Bang Gui-Man, un ancien n°1 mondial convaincu de (et suspendu pour) dopage il y a quelques années, mais aussi et surtout avec son ancien frère d’arme en génie, le double champion du monde et champion olympique Kim Jae-Bum, lui aussi de retour en vue de Rio, mais pour l’instant en difficulté, Wang Ki Chun est pour l’instant celui qui surprend et qui est peut-être en train de réussir l’atterrissage parfait. Quand on pense que ce « vieux guerrier » n’a en fait que… 27 ans depuis deux mois, on se dit que l’hypothèse de sa victoire aux Jeux est crédible. Ce serait assez beau. Loïc Pietri, qui attendait Kim Jae-Bum, aura peut-être à faire face à Wang Ki-Chun. Méfiance ! Le champion coréen a en tout cas dominé en Chine l’Allemand Wieczerzak, 11e mondial, et a fait faire un soleil au Japonais en finale sur son toujours aussi dangereux tai-otoshi, avant de le prendre sur un mouvement de hanche. On attend avec intérêt de le revoir sur quelques-uns des tout meilleurs mondiaux. À Tokyo ?