Maret confirme son nouveau statut, Iddir sur le podium

Cyrille Maret, résolument l’homme fort des -100 kg depuis quelques mois / Photo Officiel IJF

Si l’Allemagne confirme son impact d’hier en ajoutant la victoire de Luise Malzahn en -78 kg, les médailles de Marc Odenthal (-90 kg) et de Karl-Richard Frey (-100 kg) la France peut être satisfaite de ce Grand Prix de Samsun 2014 en Turquie, qui va sans doute poser quelques problèmes aux sélectionneurs, mais qui amène aussi un joli panier de bonnes nouvelles. Hier et avant-hier c’était les perfomances de Raymond (-60 kg) et Pinot (-70 kg), qui venait complexifier les données dans leurs catégories respectives en vue des sélections aux championnats d’Europe de Montpellier (voir par ailleurs), aujourd’hui c’est le renversement de tendance en -90 kg qui bouscule les avis pré-établis. En effet après des prestations encourageantes à Paris et en Allemagne, on pouvait attendre de Romain Buffet qu’il renforce avec ténacité cette perspective qui l’amenait dans un fauteuil à Montpellier, tandis que les contre-performances d’Alexandre Iddir dans les mêmes tournois semblaient le condamner. Mais c’est cette fois Iddir qui fait la performance, quand Buffet cale dès le second tour sur l’Ukranien Synyavsky. Iddir battait notamment le Russe Sulemin, vice champion d’Europe 2012, par waza-ari et ippon et, en place de trois, expédiait dans les nuages avec sa hanche magique le même Synyavsky en quelques secondes. Un petit « twist » de la jambe gauche pour figer une demi-seconde l’adversaire sur ses appuis et l’attaque était imparable. Joli ! Son vainqueur sur la journée ? L’étonnant jeune champion du monde géorgien Beka Gviniashvili dont le tsuri-goshi est terrible. Mais Iddir lui avait marqué waza-ari avant de prendre ippon. Il serait bon qu’il apprenne à maîtriser les combats dans lesquels il mène, mais la démonstration est néanmoins très probante et et de nature à recharger sa confiance et celle que lui accorde depuis longtemps les sélectionneurs. 

Cyrille Maret le plus fort ?

Si la démonstration de Paris était impressionnante, il est toujours bon de remettre le couvert pour que le message soit clair. C’est exactement ce qu’à fait Cyrille Maret à Samsun, emportant une deuxième très belle médaille d’or en quelques semaines. Pas de tchèque Krpalek, ni de Néerlandais Grol, mais les Russes, avec Sergei Samoylovich, battu d’un waza-ari, et Adlan Bisultanov, celui qui avait failli le priver de sa victoire parisienne en lui marquant waza-ari. Cette fois, le Français a tout contrôlé, marquant deux très beaux yukos sur un fort harai-makikomi et un harai-goshi subtil sur recul dans la tentative de contre adverse. De quoi vraiment lui donner beaucoup de vibrations positives pour Montpellier !

Camara en bronze

C’était la cerise sur le cake français, la jeune Sama Hawa Camara ne restait pas en retrait en -78 kg et réussissait elle aussi une belle journée. Dans un tableau assez ouvert, elle saisissait sa chance et ne s’inclinait que devant la solide Anglaise Natalie Powell, celle-là même qui avait finit par contrer Madeleine Malonga en Allemagne. Une défaite donc, mais trois victoires contre des filles aux classements modestes, avec une très jolie attaque de jambe en deux temps pour le bronze contre l’Algérienne Ouallal, 44e mondiale tout de même. Troisième d’un Grand Prix, Camara entre dans le classement mondial de belle manière.

Paskevicius ?

Absent depuis son échec au premier tour du championnat du monde 2013 à Rio, le grand Lithuanien Marius Paskevicius, 34 ans, a montré qu’il était en pleine forme. Mené waza-ari par le grand Russe Saidov, il trouve le moyen de renverser le score en gagnant cette demi-finale par ippon, avant de projeter comme un gros bébé en finale le Géorgien Okroashvili sur un magnifique uchi-mata en rotation. Jolie perf’ aussi en poids lourd pour la Tunisienne Cheikhrouhou, qui se permet de planter deux yuko à la Brésilienne Altheman, n°2 mondiale.