La Mongolie reste maîtresse chez elle
Traditionnellement la « world Cup » judo d’Ulan-Bator est l’occasion pour les Coréens d’aller tester la dynamique mongole. Qu’elle soit devenue « Grand Prix » d’un coup de baguette magique n’a pas modifié fondamentalement la logique sportive de cette rencontre de judo au coin de la steppe à Ulan-Bator. Intéressante parce que la Mongolie est désormais un grand pays de judo et que la plupart des meilleurs étaient là – 56 combattant(e)s étaient engagés – elle a attiré une nouvelle fois en opposition une délégation coréenne complète et de bon niveau une petite équipe masculine russe… douze combattants masculins chinois et des cohortes incomplètes venues d’un peu partout en Asie (et quelques unes d’Europe et d’Amérique) dont les six mercenaires moldaves des Emirats Arabes Unis, avec à leur tête l’ancien médaillé mondial Sergiu Toma.
Chez les garçons, la première journée montra la force de frappe de la cavalerie légère mongole avec trois victoires en -60 kg, -66 kg et -73 kg, de quoi renforcer encore le classement élevé des guerriers de la Horde d’Or. En -60 kg, Ganbat Boldbaatar, déjà 2e du Master, s’élève désormais à la troisième place mondiale. Un classement certes flatteur, mais qui exprime quelque chose de la dynamique actuelle des Mongols dans cette catégorie : à trois combattants différents, ils ont gagné les Grand Prix d’Allemagne, de Turquie, des Etats-Unis et de Mongolie, ainsi que le Grand Chelem de Bakou. L’homme fort de la catégorie des années 2010-2012 Miyaragchaa Sanjasuren, vainqueur du Master 2012, revient bien avec une victoire, alors qu’il est complètement éclipsé cette année par le n°1 mondial Tumurkhuleg Davaadorj, mais le plus intéressant enseignement vient de la catégorie des -73 kg où Sainjargal Nyam-Ochir, lui aussi n°1 mondial est parvenu à reléguer dans un gros combat le vieux leader au cuir tanné, Tsaganbaatar Khashbaatar. Une opposition du meilleur niveau mondial. La deuxième journée a offert des opportunités aux étrangers, avec une victoire pour Sergiu Toma (-81 kg), mais aussi le Russe Alexander Grigorev (-90 kg), le Tchèque Michal Horak (-100 kg), et un autre excellent poids lourd coréen Kim Soo-Whan.
Pour les féminines, le face à face Mongolie – Corée tourne en faveur de la Mongolie pour une médaille d’or – quatre titres mongols contre trois coréens. Des affrontements serrés avec les meilleurs de la catégorie de chaque catégorie. Le plus spectaculaire, et le plus significatif, voit la victoire en -52 kg, d’une adolescente coréenne de 17 ans, Da-Sol Park, face à la révélation mongole, finaliste au Master (et au Grand Chelem de Bakou) Tsolmon Adiyasambuu. Le premier frémissement du réveil des féminines coréennes ?