50 ans de judo morbihanais, ça se fête !

240 licenciés pour 10 899 habitants – Président : Philippe Geslin – Directeur technique : Lionel le Dorze – Budget : 40 000 euros

Le 9 avril 2013 marquait les 50 ans du club de la ville d’Auray. Ce n’est que le 1er juin dernier que la commémoration a eu lieu, afin qu’une majorité de licenciés, actuels ou anciens, puissent être de la partie. Une fête en forme d’hommage, au judo, au club mais surtout à son emblématique professeur, Michel Pautler. Sur les 50 ans d’existence du Dojo Alréen, Michel a enseigné pendant 40 ans. Il y a quelques jours, au centre culturel Athéna plein à craquer, l’ancien professeur a assisté, ému, au défilé des ceintures noires qu’il a formées. Quatre-vingt d’entre eux (sur les cent cinquante formées au total) étaient présents pour lui montrer leur amitié et leur reconnaissance. Parmi eux, Lionel le Dorze, protégé de Michel et actuel directeur technique du dojo d’Auray. « Je suis arrivé en 2008, mais je suis licencié au club depuis plus de 30 ans, raconte-t-il. Au départ je donnais un coup de main et puis j’ai passé mon Brevet d’État. Michel m’a laissé le club à son départ, comme un leg ». La soirée s’est poursuivie par des démonstrations de judo, jujitsu et un koshiki no kata. « J’ai eu de très bons retours de cet évènement, les gens étaient contents, ça leur a permis de se remémorer leurs souvenirs dans le club » ajoute Lionel le Dorze.
Lui-même connait bien l’histoire du dojo. « Quand je suis arrivé, c’était déjà un vrai dojo, mais mon professeur et les autres anciens du club m’ont raconté qu’au tout début, en 1963, ils s’étaient entraînés dans une salle de dépôt SNCF puis une ancienne caserne de pompiers. Les tatamis côtoyaient des bâches et des cartons ». Aujourd’hui, plus rien de tout cela, même si, de l’avis général, le dojo est un peu petit. Lionel organise des cours pour les écoles primaires et il lui est impossible d’accueillir les élèves au club. « On installe les tatamis dans l’école, ils ne se rendent pas compte de ce qu’est un vrai dojo et c’est dommage » déplore le professeur. Des locaux qui ne sont pas réservés exclusivement au judo. « On le partage avec les autres sports de la ville. On a bien mis une vitrine avec nos coupes mais la salle reste impersonnelle », regrette Lionel. D’autant que les licenciés alréens sont fiers de leur petit palmarès. Cette année, six de leurs juniors étaient qualifiés pour les championnats de France. Club le plus performant du Morbihan depuis trente ans, Lionel le Dorze estime que « ce qui compte avant tout, c’est la cohésion ». Et pour cela, plusieurs actions sont mises en place : une journée de rencontre en début de saison ; « on ne fait pas de judo mais on est entre judokas. L’année dernière, nous avions testé la plongée et celle d’avant, le kayak » ; une coupe de Noël où les plus petits ouvrent leurs cadeaux. Pour 2012, ils ont reçus des sacs frappés du logo des 50 ans du club ; une partie de paintball ou encore la fête de fin de saison. Mais cette cohésion, bien qu’appréciée, a parfois besoin d’être relativisée. « Certains anciens voudraient reprendre le judo, raconte Lionel, mais pas avec les jeunes. Ils sentent qu’ils ne tiendraient pas la mesure. Du coup, il leur faudrait un cours à part entière ». Un nouvel axe de développement pour lequel il faudra trouver un peu de budget et surtout des nouveaux créneaux horaires. Alray est une ville où coexistent divers sports, dont le rugby et le basket. « On partage les subventions, c’est chacun son tour » sourit Lionel. Peut-être pour le prochain.