Ottaviani en bronze, le retour de Brisson, le Japon cinq fois en or !

Ils étaient quatre légers la veille, deux -60 kg (Sylvain Goulet et Victor Leboedec) et deux -66 kg (Matthias Boucher et Julien Ottaviani) à tenter leur chance dans le contexte explosif d’une confrontation directe entre une jeune délégation japonaise et une jeune délégation géorgienne. Des quatre, c’est Ottaviani qui avait tiré son épingle du jeu. Médaillé national l’année dernière et finaliste cette année, le combattant de Montreuil monte en puissance et obtient sa seconde médaille en quelques semaines après l’Open continental de Tunisie. 94e mondial, le Français bat quatre adversaires pour la plupart mieux classés que lui avec une vraie grosse performance contre le Russe Ardanov, dont le niveau le situe à la lisière des trente meilleurs combattants mondiaux de cette catégorie. Dominé par l’Israélien Flicker, futur vainqueur du tournoi qui, va entrer avec cette victoire dans ce top 30, il réussit un combat pour la médaille de bronze parfait avec un très joli o-soto-gari contre le Géorgien Peikrishvili.

Brisson, un retour (presque) parfait

Le lendemain, ils n’étaient que deux, tous les deux en -90 kg, pour représenter les chances françaises. Axel Clerget réussissait un beau combat contre le jeune n°1 Japonais Masyu Baker, mais ne passait pas. Et c’est finalement le vieux guerrier Nicolas Brisson, 33 ans depuis le mois de novembre, qui faisait un parcours formidable de tranquille maturité et de maîtrise technique face à des adversaires particulièrement copieux. Le champion de France 2008, dont les deux dernières performances en tournois internationaux remontent à 2012 en Espagne et 2009 en Estonie, sélectionné pour deux championnats d’Europe (2007 et 2009) et un championnat du monde (2009), n’est pas classé à la ranking list. Après deux ippons faciles, il rencontrait rien de moins que l’irrésistible Géorgien Gviniashvili, champion du monde juniors 2013 et déjà 9e mondial, à la force colossale. On n’attendait pas le voir résister à la pression géorgienne, pourtant il faisait mieux. Bien installé dans son schéma de longiligne qui réagit peu aux sollicitations adverses et au large spectre technique, il posait des problèmes insolubles au jeune géorgien et finissait par le dérouler sur le dos sur le contre parfait du très fort mouvement de hanche de Gviniashvili. Une domination impressionnante. Il remontait ensuite une situation compromise face au puissant Italien Giovanni Carollo d’un joli ko-uchi-gari avant de se retrouver en finale contre le Japonais Masyu Baker, titulaire japonais des championnats du monde. Encore une fois, il le gérait avec une étonnante facilité, d’abord aux pénalités avant de parvenir à marquer yuko sur un mouvement de hanche bien amené. Malheureusement, le terrible petit -90 kg japonais a une arme absolue : son o-uchi-gari, qui finissait par passer à 41 secondes de la fin. 
Médaillé national 2014 et désormais à nouveau sur un podium international, et avec beaucoup de crédibilité, Nicolas Brisson, désormais assis dans un bureau de l’entrerprise de conseil financier qui l’emploie, n’a pas dit son dernier mot.

Haga is back !

Avec cinq titres, dont ceux des -81 kg, des -90 kg, des 100 kg et des +100 kg, le Japon a enclanché la seconde avec une équipe jeune, mais déjà concernée par les grandes sélections. Pas de Takato, d’Ebinuma ou de Ono dans ce groupe, mais ceux dont on attend demain qu’ils viennent compléter le trio magique. Le -81 kg Goki Maruyama, 22 ans et 2e à Tokyo en 2014, est très impressionnant techniquement. Masyu Baker n’a que 20 ans, quant au -100 kg Ryunosuke Haga, 23 ans, c’est un génie du uchi-mata, coaché par le patron lui-même, Kosei Inoue, qui l’avait privé de sélection mondial pour lui apprendre à être le champion que cette catégorie attend. Qui aime bien, châtie bien. L’avenir devait passer par ce formidable uchi-mata man.