La Principauté a accueilli un plateau de qualité ce dimanche

Traditionnel événement masculin de fin d’année, le XXe tournoi international de Monaco s’annonçait comme une compétition excitante un mois après les championnats de France 1re division de Marseille. En effet, deux champions de France, Loïc Korval (-66kg) et Maxime Clément (-100kg), un vice-champion de France, Alexandre Cheval (-100kg) et plusieurs médaillés marseillais foulaient les tatamis monégasques.  Bilan ? De beaux combats, des confirmations, des retours en force et la présence dans les travées d’une championne olympique, Lucie Décosse, qui clôturera cette journée en animant un entraînement collectif pour le plus grand bonheur des enfants.

De notre correspondant, Thomas Rouquette

En -60kg, c’est le très élégant sociétaire de Maisons-Alfort, Kevin Azema, qui l’emporte. Précis sur les mains, tranchant dans ses attaques, l’ancien médaillé national juniors se rappelle aux bons souvenirs de ses adversaires, suite à sa suspension liée aux évènements des juniors français au Japon l’année dernière. En demi-finale, il étrangle l’international libanais Damien Ziade sur un superbe travail en sankaku-jime avant de terrasser Victor Leboedec (RSC Montreuil) en finale, là encore en ne-waza. Un garçon qu’il faudra à coup sûr suivre sur les prochains tournois nationaux. Antoine Bidault d’Orléans et Ziade (licencié au club de Donzère dans la Drôme) complètent le podium.

En -66kg, Hugo Fonghetti (Sucy Judo) a découpé tout ce qui lui passait entre les mains aujourd’hui, à l’image de l’énorme ura-nage sur lequel il placarde Farid Ben Ali (JC Chilly-Mazarin Morangis), monté de catégorie, en demies. En finale, il retrouvait Aurélien Chausson du JJJ Poissy, qui lui aussi avait sorti les chevaux en battant respectivement Alexandre Le Boucher (Clermont Auvergne Judo), Vincent Vallée (US Métro), Julien La Rocca (Sainte-Geneviève Sports) et Alister Ward (Sucy Judo), qu’il punira d’une grosse prise de l’ours en demies.  La finale ? Il n’y en a pas vraiment eu : toujours le premier sur l’attaque, Fonghetti trouvait finalement l’ouverture sur un amour de morote inversé pour ippon. Sur la chaise, Darcel Yandzi avait le sourire, son poulain (Fonghetti fait partie du groupe « Jeunes » à l’INSEP dont s’occupe l’ancien champion d’Europe) réalise en effet une journée pleine.

© Yakazur – L’Esprit du Judo / Alister Ward (Sucy Judo, en bleu) dans ses oeuvres.

Chez les -73kg, catégorie des plus attrayantes avec 29 combattants dont Jordan Amoros (RSC Montreuil), G. Khutsichvili -ex-Lakoba- (Franche-Comté Judo Besançon) et Julien El Faiz (RSC Montreuil) et avec un intérêt particulier, la présence de Loïc Korval, champion de France à Marseille dans la caté inférieure il y a à peine un mois. Une journée que le pensionnaire de l’AC Boulogne-Billancourt aura bien géré pour finalement s’imposer en finale contre El Faiz. La première surprise dans cette caté viendra de la défaite au 1er tour d’Amoros contre l’Anglais Gosiewski, 5ème de la Coupe Européenne de Glasgow il y a peu. Ce dernier finira finalement 3ème aux côtés de sa 1re victime, Amoros remontant tous les repêchages pour finalement battre Ludovic Cavallera (Sucy Judo) pour le bronze. De son côté, El Faiz faisait son petit bonhomme de chemin pour arriver tranquillement, mais sûrement, en finale. En bas de tableau, Korval, après un 1er tour réglé facilement au sol suite à un tai-otoshi, devait s’arracher pour battre Geoffrey Rollin (FLAM 91) dans un combat qui dura plus de huit minutes trente. Suivait des victoires sur Laurent Emilien, le « K. Nibale » de Sainte-Geneviève et sur Ludovic Cavallera. En finale, Korval étouffait El Faiz par ses attaques incessantes. Mais ce n’est que dans la dernière minute que le champion de France des -66kg prenait l’avantage au score avec deux yuko dont le deuxième sur un sode très enroulé.

En -81kg, c’est le triple champion de France (2007, et 2 fois en 2010) orléanais Antoine Jeannin qui tire les marrons du feu en Principauté. Un tournoi que l’ancien sociétaire du RCF apprécie visiblement puisqu’il y avait gagné sa première médaille il y a dix ans exactement. Il bat en finale Dimitri Gomes-Tavares (CO Sartrouville), vice-champion de France 2012, sur un enchaînement o-uchi-gari/eri-seoi nage de très belle facture. Auparavant, Jeannin aura dû batailler 8 minutes pour venir à bout de Mehdi Tobrouki (Sucy Judo), en bronze à Marseille, en demi-finale, alors que Gomes-Tavares ipponisait Khalatian (RSC Montreuil) sur un très joli o-soto-gari. Benoît Collin ( JC Chilly-Mazarin Morangis) et Arthur Aspaturian (JJJ Poissy) complètent le podium.

En -90kg, Ludovic Gobert s’impose très logiquement dans une caté qu’il aura dominé de la tête et des épaules. Le titulaire de Rio, médaillé à Marseille après une demi-finale au couteau contre Romain Buffet (US Orléans Loiret), traverse la journée sans avoir été vraiment inquiété. En finale, le Génofévain retrouvait un habitué des 1re div’, Lloyd Soetens (JC Chilly-Mazarin Morangis). Sur la première attaque du combat, Soetens tentait un tani-o-toshi sur lequel Gobert tombait sur le ventre et remontait aussi sec sur le sociétaire de Chilly-Mazarin pour l’immobiliser en yoko-shio-gatame pour le compte. Antoine Lamour (SGS) et Alexandre Lhomme (Franche-Comté Judo Besançon) finissent 3ème.

© Yakazur – L’Esprit du Judo / Finaliste à Marseille, Alexandre Cheval réchappera cette fois des attaques de Lagourde pour s’imposer à Monaco.

En -100kg, peu de combattants – huit – et la présence d’Alexandre Cheval, vice-champion de France 2013, pour une compétition en deux temps, initiés par une phase de poules. A l’issue de celles-ci, les demi-finales opposaient Cheval à Jack Kelly, qu’il ipponisait en 20 secondes sur un uchi-mata ken-ken très propre, et Renaud Carrière (Nice judo) à Cédric Pons (OJ Nice). Mené d’un yuko jusqu’à 20 secondes de la fin, le premier nommé trouvait finalement son salut dans un retournement à la « Mathieu Bataille ». En finale, A. Cheval réglait le jeune niçois sur un harai-makkikomi compté yuko à la mi-combat.

Enfin en +100kg, c’est Emre Sanal (Nice Judo) qui rafle la mise. Dans une caté peu chargée – 11 combattants – mais très intéressante au point de vue des engagés (Messie Katanga (FLAM 91), vice-champion de France juniors, Mael Le Normand (Sainte-Geneviève Sports), Cédric Médeuf (JC Chilly-Mazarin Morangis), Pierre Cavaletti (ADJ 21) et Maxime Clément (Franche-Comté Judo Besançon), beau champion de France des-100kg). Le champion de France juniors aura offert une prestation solide tout au long de la journée, en battant notamment Adrien Pin (Sucy Judo), l’une de ses bêtes noires, en finale. Alors qu’il était mené d’une pénalité dans un combat très tactique, le multiple médaillé aux championnats de France mettait la main sur la jambe du niçois. Le verdict tombait…hansokumake.  Avant cela, le protégé de Michel Carrière avait joliment projeté en demi-finale Jérôme Laulan (Vallée d’Oise et des Impressionnistes) sur un ko-soto-gake tout en puissance. De son côté, Pin battait Clément d’un shido. Pour le bronze, Cavaletti satellisait Laulan sur un bijou de harai-goshi, alors que le marocain El Malki, vainqueur des Jeux de la Francophonie il y a quelques mois à Nice, battait le Franc-Comtois Clément sur harai-makikomi.

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