Alyssia Poulange en démonstration en ne-waza.
Crédit photo : L’Esprit du Judo

Un tournoi conforme aux hiérarchies actuelles. Telle pourrait être la conclusion, en condensé, de ce tournoi juniors d’Aix-en-Provence 2023. Retour sur cet événement du circuit national juniors, le seul tournoi Super Excellence de la saison.

1) Quatre-cent-vingt-quatre judokas (303 masculins, 181 féminines) ont participé à ce tournoi organisé désormais par la ligue PACA Judo et non plus par l’Aix Université Club Judo, dans un même lieu – complexe sportif du Val de l’Arc – et une salle à la température très – trop – fraîche lors du début des combats le samedi et dimanche.
Pas de combattants japonais une nouvelle fois cette année – qui constitue d’ailleurs l’un des nucléotides de l’ADN de cet événement depuis la fin des années 2000 -, des délégations « clubs » venus d’Italie et des Pays-Bas et des judokas ukrainiens installés depuis quelques mois en France.
Une présence étrangère réduite aux acquêts : un problème une nouvelle fois de budget pour les Japonais ? En effet, le renchérissement du yen vis-à-vis de l’euro et le budget limité de la fédération lycéenne nipponne avaient déjà pesé dans l’absence des jeunes judokas japonais depuis deux ans. Encore le cas cette saison ? Quoiqu’il en soit, dommage, quand on sait que cinq champions olympiques 2021 (Chizuru Arai, Naohisa Takato, Shohei Ono, Takanori Nagase et Aaron Wolf) ont combattu sur les tatamis aixois.
Pour les autres délégations (Canada, Italie, Allemagne, Pays-Bas), il faut y voir soit l’organisation de championnats nationaux soit, surtout, la nouvelle organisation européenne du circuit junior avec mise en place d’European Cup et d’une ranking-list. Des événements privilégiés par les équipes nationales juniors du Vieux Continent désormais, au détriment d’Aix-en-Provence, qui avait accueilli par exemple il y a quelques années Fabio Basile, champion olympique transalpin en 2016.
En un mot comme en cent, l’opposition étrangère est bien moins forte que les années précédentes. Une situation dommageable mais imputable à une évolution conjoncturelle indépendante de l’organisation.

2) Côté Français, plusieurs absents parmi les leaders. Certains pour blessure (Zacharie Dijol en -60kg pour une commotion, Jason Okoye en -81kg blessure au coude et Alya de Carvalho en -57kg), d’autres pour cause de participation et/ou de stage au Japon (Pauline Cuq en -48kg, Melkia Auchecorne en -63kg, Eliot Prève en -73kg), d’autres enfin avait décidé de faire l’impasse (Lila Mazzarino en -70kg). Ce qui n’empêche que plusieurs titulaires aux championnats d’Europe et/ou du monde juniors de septembre et octobre étaient eux bien présents : Alyssia Poulange et Celia Cancan, toutes deux désormais junior première annéee pour les féminines ou Kelvin Ray, Kylian Noël ou Maxence Bordin chez les masculins.

3) Un tournoi où la très grande majorité des leaders/favoris auront tous atteint le bloc final avec beaucoup de tranquillité. Jusqu’à la victoire finale pour certains : notons dans ce cas Kelvin Ray (PSG Judo) en -60kg qui s’impose après une journée très bien maîtrisé, Maxence Bordin (Arts martiaux Asnières) en -100kg ou Mathéo Akiana-Mongo (Sainte Geneviève Sports Judo) en +100kg. Junior première année, le vice champion du monde cadets 2023. Pour les féminines, Morgane Annis (Alliance Grésivaudan Judo), médaillée de bronze nationale en mars dernier, internationale et à l’Insep depuis septembre, joue de son magnifique uchi-mata pour s’offrir une seconde victoire en un mois après Poitiers. En -52kg, Alyssia Poulange (SO2J Saint-Ouen), championne d’Europe et vice championne du monde cadette et déjà troisième aux CF 1re division seniors à Caen, gagne avec sereinement, battant en finale Alicia Marques, pour un remake de la finale des CF cadets 2023. Elle est aussi vient d’ailleurs de rentrer à l’INSEP. En +78kg, Celia Cancan (Judo 83 Toulon) gagne le combat le plus dur de sa journée contre sa meilleure adversaire, Léonie Minkada-Caquineau, en demi-finale. Victoire pour la Toulonnaise contre la Belge Gabrielle Bouvier pour l’or.
Victoires également pour certains n°2-3 de la saison dernière : en -63kg, Doria Boursas (Arts martiaux Asnières) encaisse en tout pour un tout un shido dans la journée. En -70kg, Marie Desangle (La Couronne Grand-Angoulême Judo), fait le doublé Clermont-Ferrand/Aix-en-Provence, battant en finale comme en Auvergne Sandra Darbes-Takam – troisième des CF seniors à Caen – sur un magnifique harai makikomi. Chez les masculins, Dayyan Boulemtafes (SO Givors), monté en -73kg à la mi-octobre, poursuit une dynamique intéressante après son succès à Clermont-Ferrand et Poitiers. Et avec style !
À noter la victoire de la cadette Manon Agati-Alouache (FLAM 91) en -57kg, une précoce au ryhthme effréné.
Deux victoires étrangères enfin, avec la Néerlandaise Linde Hanstede en -78kg. Rien de surprenant tant les Bataves se font une spécialité de cette catégorie. L’autre est pour le Suisse Stevan Maintin en -66kg qui bat coup sur coup Antonin Elion Gambou et Zackaria Belfouel durant le bloc final.