Lee Joonhwan. Il faut retenir ce nom. Ce samedi, ce Coréen de vingt ans, vainqueur à Tbilissi pour le premier Grand Chelem de sa carrière naissante, a une nouvelle fois bluffé son monde. En gagnant ce Grand Chelem de Mongolie. Mais surtout – surtout ! – en battant le champion olympique de la catégorie, Takanori Nagase. Une victoire propre, qui ne souffre pas de contestation. Si le Nippon revenait sur le circuit depuis son sacre tokyoïte il y a presque un an, son premier tour démontrait qu’il n’était pas dans un jour sans avec un o-soto-gari magnifiquement imparable contre le Mongol Batzaya. Mais il subissait beaucoup jusqu’à prendre un mouvement d’épaules qui faisait rouler l’ancien capitaine de l’université de Tsukuba sur le dos. En demi-finale, c’est le pieux Néerlandais Frank De Wit qui subissait le ko-soto-gari très malin du judoka du Pays du Matin-Calme sur une action où il était pourtant mal embarqué.
En finale, Lee Joonhwan trouvait la faille face au bloc autrichien Shamil Borchashvili, médaillé de bronze à Tokyo l’année dernière.
Deux médaillés olympiques (dont le champion en titre), un médaillé mondial 2021. Le tableau de chasse du Coréen aura été impressionnant aujourd’hui. Un nouveau venu dans la catégorie des -81kg, déjà incroyablement dense, qui arrive comme une astéroïde.
Gaba, Chilard et Djalo à la septième place
Côté français, ils étaient quatre engagés masculins : Luca Otmane (-73kg), Joan-Benjamin Gaba (-73kg), Alpha Djalo (-81kg) et Nicolas Chilard (-81kg). Le premier avait incontestablement le tirage le plus compliqué avec un premier tour contre la tête de série n°1 de la catégorie, le Mongol Tsogtbaatar Tsend-Ochir (médaillé olympique 2021) et qui restait sur trois podiums en Grand Chelem (Bakou, Abou Dhabi et Paris). Si il resistait bien dans le temps réglementaire, Otmane se faisait amener au sol sur un ko-uchi-gari avant d’être immobilisé.
Pour Chilard et Djalo, même parcours : deux victoires en éliminatoires avant une défaite en quart de finale, contre Borchashvili pour Chilard (trois shidos), contre De Wit pour Djalo (ippo sur un shime-waza). Gaba, lui, gagnait son premier combat aux forceps contre le Coréen Kang (champion du monde juniors 2015), avant de connaître le même sort face à l’Israélien Butbul en quart puis l’Ouzbek Nomonov en repêchages. Chilard et Djalo, eux, s’inclinaient contre le Kazakhstanais Zhubanazar (uchi-mata suivi en juji-gatame) et le Japonais Nagase (immobilisation en yoko-shiho-gatame).
Trois place de septième donc pour la France ce vendredi. C’est 260 points de marqués dans la course olympique (qui débute à l’occasion de ce Grand Chelem) mais aussi l’impression qu’il y avait peut-être mieux à faire lors d’un Grand Chelem où la densité n’était pas celle qui pourrait par exemple être attendue à Budapest bientôt.
Taimazova et Makhmadbekov à la fête
Ils sont de la même génération. L’une est déjà médaillée olympique, l’autre se positionne, de plus en plus, comme l’un des hommes à surveiller chez les -73kg. Madina Taimazova et Makhmadbek Makhmadbekov, jeunes judokas russes ont fait retentir l’hymne de la FIJ cet après-midi puique combattant sous bannière neutre. La première dispose de la Japonaise Yoko Ono pour la victoire alors que le -73kg bat le Mongol Tsend-Ochir. Une première place qui est déjà la troisième consécutive en Grand Chelem après Kazan et Bakou l’année dernière pour lui. Taimazova, faisait elle son retour sur le circuit après le bronze olympique de Tokyo. Une judokate aux airs déguingandés mais redoutable de détermination et très à l’aise en ne-waza. Margaux Pinot ne l’a jamais affrontée alors que Marie-Ève Gahié reste sur une défaite face à elle (c’était au Masters 2021). Une cliente face à laquelle les deux Françaises savent déjà qu’elle fera partie des filles à battre en octobre à Tashkent.
Le dernier titre du jour va à Nami Nabekura en -63kg. Victorieuse à Paris en février, la judokate nipponne de l’entreprise Ryotokuji se défait de l’Israélienne Sharir en finale. Un titre qui permet au Japon de continuer à dominer la situation, devant la Mongolie et la Russie.