Organisés à Bichkek (Kirghizistan) trois jours à peine après la fin du Grand Chelem de Tbilissi, ces championnats continentaux Asie-Océanie sacrent une Corée du Sud venue avec son équipe n°1 et repartie avec ce qu’elle espérait : des titres mais surtout de précieux points pour la ranking list. En effet, avec 195 participants (la catégorie la plus dense fut les -81kg avec 18 judokas), rentrer dans les cinq premiers n’était pas vraiment une gageure.
La Corée du Sud trouve ce qu’elle était venue chercher
Ainsi, la majorité des têtes de série n’ont-elles eu à faire que quatre combats (maximum) pour monter sur la première marche du podium, comme ce fut le cas pour An Changrim le n°3 mondial des -73kg, l’un des quatre judokas du Pays du Matin Calme titrés. Le seul titre masculin d’ailleurs pour la Corée du Sud (les trois autres sont féminins pour Park Da Sol en -52kg, Hee Ju Han en -63kg et Hyunji Hoon en -78kg). À noter la défaite en finale d’An Baul, n°1 mondial des -66kg et invaincu depuis janvier 2020 (vainqueur du Grand Prix d’Israël, du Grand Chelem de Paris l’année dernière et du Masters et de Tashkent cette année). C’est l’excellent Ouzbek Sardor Nurillaev qui rend totalement impuissant le vice-champion olympique, venant le chercher loin dans le dos pour des techniques de sacrifice. La Corée du Sud qui ramènent cinq médailles d’argent et huit de bronze pour un total de dix-sept médaillés sur dix-huit participants (le moins bien classé est cinquième). Une opération comptable positive, en particulier pour les féminines.
Derrière, l’Ouzbékistan d’Ilias Iliadis avait adopté la même stratégie : équipe n°1 et un maximum de sélectionnés(dix-neuf au total). Résultat ? Trois titres pour Nurillaev donc, mais aussi Davlat Bobonov en -90kg et la -70kg Gulnoza Matniyazova, médaillée à Tashkent et Tbilissi.
Et un bilan de dix médailles (deux d’argent et cinq de bronze) pour l’équipe ouzbek. Cinq féminines sur le podium et là encore de précieux points dans la besace pour des judokates qui espèrent ainsi attraper un quota olympique.
Takato facile, Mukai dans le dur
Et le Japon ? Optique radicalement différente choisie par le staff japonais qui n’avait envoyé que quatre combattants : trois déjà présents à Tbilissi (Shoichiro Mukai, Aaron Wolf et Hisayoshi Harasawa) et l’un des deux titulaires olympiques à ne pas être encore sorti : le lutin malin Naohisa Takato. Pas de féminines puisqu’à l’heure actuelle, les sept qui combattront à Tokyo cet été sont classées entre la deuxième et la quatrième place de la ranking-list olympique.
Quel bilan pour les garçons japonais ? Quatre médailles dont trois titres pour Takato (-60kg), qui n’a pas eu du tout à forcer son talent, Aaron Wolf (-100kg), solide sans être souverain (il prend un waza-ari contre le Chinois Erihemubatu en demi-finale) lors de ses trois combats et Hisayoshi Harasawa (+100kg), lui aussi auteur de trois petits combats. En finale, le vice-champion du monde 2019 trouve la solution à une seconde de la fin sur un joli ko-uchi-gari contre le jeune Coréen Kim Minjong. Reste Mukai. Battu d’entrée à Tbilissi, le vice-champion du monde 2019 des -90kg se fait contrer en finale par Bobonov sur un « gaeshi » lancé à l’arrêt avant de se faire dérouler sur trois bons mètres. Le genre d’action « en continu » favorisant les contres et qui fait malheureusement florès depuis maintenant plusieurs années.
Des masculins ippons qui confirment donc, hormis Takato, un état de forme moyen (la faute à la préparation ?) et des sensations pas vraiment là. Pour le -90kg japonais qui sera sur le tatami du Budokan cet été, la séquence n’est vraiment pas positive. Le Pays du Soleil-Levant qui finit à la quatrième place au classement puisque c’est la Chine qui termine troisième.
Peu présente sur le circuit, l’Empire du Milieu sort à tout va depuis quelques mois. Avec une athlète qui se démarque : sa +78kg Xu Shiyan. Vainqueur à Tashkent, deuxième à Tbilissi, elle s’impose aujourd’hui à Bichkek devant sa compatriote Yan Wang sur immobilisation.
L’équipe chinoise qui gagne deux autres titres en -48kg et -57kg. Trois titres pour huit médailles. Un total identique à l’Ouzbékistan, la Chine n’étant devancée que par un chiffre inférieur de place de cinquième.