Le club isérois remporte le titre masculin devant l’OM Judo

L’équipe victorieuse de l’AL Grésivaudan. Crédit photo : EDJ

Premier acte de ce week-end des « par équipes » cadets et juniors, pour lequel le judo français retrouvait l’Institut du Judo parisien, ce samedi a commencé par une victoire pour finir par une belle surprise. Chez lez filles, les favorites du FLAM 91 deviennent championnes de France même si Eure Judo a vendu chèrement sa peau. Chez les garçons, l’AL Grésivaudan s’offre son premier titre par équipes avec une équipe formée au club, des garçons au judo très plaisant et à l’état d’esprit conquérant. Chapeau !

Nicolas Loiodice, un o-soto victorieux à la « Shohei Ono »

Qui aurait parié ce matin sur cette équipe, formée dans un club situé dans l’une des belles vallées entourant Grenoble ? Hormis eux-mêmes, sans doute pas grand-monde.
Creusant son sillon avec une équipe formée « de gamins au club depuis leur 5 ans », comme le soulignait après le podium, les yeux embués et la voix un tantinet cassée Nicolas Chansseaume, l’un des deux professeurs de ce club, avec Olivier Cano. Une structure dont sort l’élégant -60kg Cédric Revol.
Battant avec autorité le Cercle Paul Bert de Rennes en demi-finale, l’homogénéité de l’équipe fut sans doute la clé de leur victoire en finale contre l’OM Judo. Possédant une vraie « patte » technique commune (kumikata traditionnel, morote-seoi-nage très pur et ne-waza solide), qu’on retrouve d’ailleurs chez Revol, cette alliance iséroise, visiteuse régulière du tatami de Tenri et de son judo si inspirant, n’était pas forcément constituée des meilleurs de leur caté. Mais les qualités judo, couplées à une envie de « le faire ensemble » (sur le mode « aujourd’hui ou jamais ») ont transformé une belle journée en exploit inoubliable. En -55kg, Maxime Manhes étranglait Enzo Cravotta pour remporter un combat bien mal engagé. 1/0. Mais le Marseillais Orlando Cazorla, vainqueur à Limoges et Clermont-Ferrand, se montrait patient et mystifiait Clément Imbert sur un harai-goshi supersonique. 1/1. Puis 2/1 avec la victoire du judoka de l’OM Mathieu Roblin en -66kg sur son spécial, un sode rare très efficace. En -73kg, Maxime Mosio, très en rythme, remettait l’AL Grésivaudan dans la course avec des deux morote comptés yuko. Tout se jouait donc chez les +73kg. Montait alors sur le tapis Nicolas Loiodice, titulaire aux championnats d’Europe cadets en -81kg. Prenant les choses en main, ce gaucher lançait deux tentatives d’uchi-mata, qui donnaient plus l’impression d’avoir été lancés pour tester son adversaire. Et alors qu’on l’attendait encore sur ce mouvement, il plantait sa jambe gauche dans le sol derrière celle de son adversaire marseillais, pour ensuite engager totalement son corps et enfoncer son adversaire dans le tatami ! Un o-soto à la « Shohei Ono » qui offrait la victoire à cette bande de copains, 100% fabrication maison. Superbe, et rafraîchissant !
En bronze on retrouve le FLAM 91 de Kilian Le Blouch, battu en demi-finale par l’OM Judo lors de ce qui fut sans doute l’opposition la plus âpre, tendue et judo de toute la journée. Mention spéciale au combat étouffant entre Nicolas Biffot et Mathieu Roblin en -66kg. Joli spectacle et sacrée tension ! Une équipe menée par Eniel Caroly, qui a offert un véritable récital ce samedi. « Facile », insolent de talent parfois même, ce garçon, formé au club, est, mais on le savait, une vraie pépite. Le Cercle Paul Bert de Rennes finit lui aussi 3e en battant le Stade Bordelais dans l’ultime combat avec un retournement à la « Akimoto » réalisé par le lourd de l’équipe. Inattendu mais bluffant ! Dans cet affrontement, à noter la prestation très intéressante du -66kg bordelais. Belle posture, attaques variées et changements de rythme déroutants.

Les filles du FLAM 91, logiquement

Les noms qui composaient l’équipe du club de l’Essonne en faisaient les favorites logiques. Car avec Boukli et Romane Dicko, en double/licence pour l’occasion, cela avait de quoi impressionner entre une demi-finaliste des championnats de France 1ère division et…une championne de France seniors ! Avec Justine Roulet, Nouhaila et Soukaina Harachi, issues du sérail via le club de Chetanys-Maalbry, et Noa Nolesini, FLAM 91 était tout simplement l’équipe à battre. Un défi qu’Eure Judo a bien failli relever en finale ! Composée de Jade Desbuis (-48kg, Bacqueville), Maëlys Saint-Etienne (-52kg, Saint Marcel), Jade Kays (-57kg, Pitres), Perrine Saint-Etienne (-63kg, Saint Marcel), Lorine Hary (+63kg, Gisors) et, le collectif d’une structure mise en place il y a quatre ans avec à sa tête Olivier Mélicine a failli réaliser un vrai beau « coup ». En effet, alors que le score est de 2-2, Shirine Boukli offre le titre au FLAM d’un court shido dans l’ultime combat. La vice-championne de France aura pourtant maîtrisé son combat, notamment avec un travail sur la manche qui annihilait toute tentative d’attaque dangereuse de Jade Desbuis. Auparavant, Romane Dicko marquait en 19 secondes sur son désormais classique harai-goshi, Perrine Saint-Etienne s’imposait au sol un peu confusément après un « sono-mama » pour cause de blessure à l’oreille et à la bouche de Soukaina Harachi, Nouhaila Harachi gagnait sur un joli mouvement de hanche et un o-uchi-gari et Maëlys Saint-Etienne offrait le premier point à Eure Judo au golden score sur un ko-uchi-gari.

Sur le podium, le Stade Bordelais et le Cercle Paul Bert de Rennes (bis).
FLAM 91 et le CPB Rennes finissent donc double médaillé sur la journée.
Si c’était attendu pour le club du président Stéphane Nomis, le club breton repart avec deux médailles de bronze, ce qui est une petite surprise. Mais une nouvelle preuve de la qualité du travail de formation réalisé par Jean-Paul Levrel et Nadia Benabdelouahed.