Nathan Petit, Helios Latchoumanaya et Sandrine Martinet.
Crédit photo : Clémence Roger/France Judo

Organisés à Birmingham (Angleterre) quelques semaines à peine après les championnats d’Europe, ces championnats du monde parajudo restront comme un bon cru pour l’équipe de France. Parmi les 235 combattants présents (92 féminines, 143 masculins) venus de 42 pays, les Tricolores repartent avec trois médailles : l’or pour Helios Latchoumanaya en -90kg et le bronze pour Sandrine Aurières-Martinet en -48kg et Nathan Petit en -73kg, tous les trois dans la catégorie J2. À noter que Jason Grandry termine à la cinquième place en +90kg chez les J1. Une huitième place au classement des médailles dominé par la Chine (trois titres, une médaille d’argent et une de bronze), devant l’Iran (trois titres) et l’Ukraine (deux titres, une médaille d’argent et deux de bronze).

Judoka de vingt-trois ans licencié à l’AS Bourg la Reine JJJ de Cédric Margalejo, Helios Latchoumanaya remporte sur la terre anglaise son second titre mondial consécutif après Bakou l’année dernière. Déjà champion d’Europe au début du mois à Rotterdam (Pays-Bas), le -90kg gagne ses quatre combats du jour, dont deux par ippon. En finale, face au Kazakhstanais Zhanbota Amanzhol, tête de série n°2, le Français s’impose aux pénalités.
En -48kg, Sandrine Aurières-Martinet, du PSG Judo, ne s’incline qu’une fois, en demi-finale, face à la Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek, sacrée d’ailleurs avant-hier. Une judoka très précoce puisqu’elle faisait partie des meilleures juniors au niveau mondial en 2018-2019. Aux championnats du monde juniors 2018 à Nassau (Bahamas), elle se fait éliminer par une certaine Daria Bilodid. Pour le bronze, la Parisienne s’impose à la Suissesse Carmen Brussig – championne olympique à Londres – avec son arme favorite : le ne-waza.
Enfin, Nathan Petit (Dojo Romanais) clôt ce mosi d’août avec une seconde médaille de bronze, après celle acquise au début du mois en terre batave. Tête de série n°4, le Romanais après deux victoires en éliminatoires voyait l’Ouzbek Feruz Sayidov le dominer en demi-finale. Mais le Français ne laissait aucune chance au Lituanien Osvaldas Bareikis pour s’offrir sa seconde médaille mondiale après le bronze en 2018 à Lisbonne. Directeur du secteur parajudo au sein de la fédération française de judo, Antoine Hays, dresse le bilan de cet événement : « je le trouve mitigé, explique-t-il. Nous étions revenus des championnats d’Europe avec cinq médailles. Nous espérions le même chiffre ici. Nous repartons finalement avec que trois même si nosu savions qu’avec la présence des Asiatiques, le niveau allait devenir logiquement plus dense. Sandrine, Nathan et Helios valident avec leur médaille leur parcours et leur progression depuis les Jeux de Tokyo. Helios confirme qu’il est bien le numéro 1 mondial. C’est de très bon augure à un an des Jeux de Paris mais il ne faut évidemment pas se relâcher. Sandrine n’est pas loin, elle a manqué un peu de jus. Elle a eu un contrôle antidopage matinal le jour de la pesée, ce qui n’est pas optimal, surtout durant une journée où l’on perd les derniers grammes. Cela fait bien entendu partie de notre sport, mais j’espère que la prochaine fois ce contrôle aura lieu un peu avant. Pour Nathan, enfin, il tombe sur des nouveaux combattants dans une catégorie assez relevée. Il doit montrer plus d’efficacité dans les attaques mais nous sommes très satisfaits de son engagement depuis plusieurs mois. Un peu déçu pour Jason (Grandry NDLR) qui se blesse à l’épaule contre le Chinois. C’était dur de repartir derrière. Cyril Jonard, contre le n°1 mondial, se blesse lui aussi mais à l’acromio-claviculaire. Nous allons faire en sorte de le préserver un maximum pour qu’il soit à 100% le jour J. »
Début septembre, aura lieu un débriefing au sein du staff, avec une planification personnalisée qui comptera cinq Grands Prix par combattants d’ici Paris 2024. Prochain rendez-vous pour certains : Bakou (Azerbaidjan), dans un mois.