2 septembre 2017 – Budapest (Hongrie)
+78kg F et -100kg, +100kg M

Riner remporte son neuvième titre mondial

18h38 / Finale : et à la fin, c’est Riner qui gagne. Il est arrivé ici à Budapest clairement à court d’entraînement. Mais Riner est un champion et il l’a encore démontré. Le Brésilien Davd Moura, en finale mondiale pour la première fois de sa vie à 30 ans, excellent judoka, n’a pas vraiment mis le colosse en danger, moins que l’impétueux Tushishvili en demie. Oui, mais ne pas voir Riner projeter, dominer, écraser, au fil des secondes qui s’égrènent, c’est source de crispation ou d’espoir, selon le camp où l’on se trouve. Sanctionnés tous les deux pour avoir été trop attentistes après une minute quinze secondes de combat, c’est Riner qui lançait un uchi-mata ken ken mais bien géré par le Brésilien. Il y aura aussi cette tentative de sumi en fin de combat, qui se dénoue donc au golden score sur ce sasae du Français, qui trouve la ressource, comme en demi-finale, cette fois après presque deux minutes dans le golden score. La marque des champions. Il est l’homme à battre, toujours plus, mais il a gagné, toujours, cette fois en faisant tomber, ce qu’il s’était résolu à ne pas faire en finale à Rio face au danger Harasawa. Neuvième titre mondial, la légende a encore pris de l’envergure, même si ce championnat aura sans doute été le plus difficile de sa carrière et que ce Riner-là doit de plus en plus s’employer. Rendez-vous en novembre pour les mondiaux Open au Maroc pour un dixième titre.

18h25 / Bronze +100kg – Bor n’aura fait que vaciller Silva… Comme ses compatriotes Laszlo Csoknyai (-81kg) et Krisztian Toth (-90kg) hier et avant-hier, le poids lourd hongrois échoue au pied du podium. Pourtant, alors que le Brésilien, à bout de force, ne proposait plus grand chose d’autre qu’un kumikata verrouillé depuis de longues minutes, le Magyar trouvait la faille par deux fois sur seoi à genoux enchaîné en ko-uchi-gari. Le premier était proche de la marque tandis que, sur le second, l’arbitre allait le sanctionner pour son bras gauche en contact avec la cuisse du Brésilien pour favoriser sa chute. Frustrant pour le public qui ne comprenait pas la décision, stricte application de la règle mais toujours aussi discutée. Troisième podium planétaire pour le Brésilien, qui fait provisoirement passer son pays devant la France au classement des nations, grâce à une médaille de bronze supplémentaire.

18h10 / Bronze +100kg – Naidan fait déjouer Tushishvili. Le double finaliste olympique des -100kg (en or à Pékin, en argent à Londres) aura livré le combat parfait pour se défaire de l’intimidant Géorgien. Deux contres sur son seoi à genoux, pour un waza-ari, avant de lui-même enclencher un mouvement d’épaule, puis un sasae, avant de se jeter sur le champion d’Europe, de plus en plus émoussé au fil des séquences, pour grappiller du temps mais surtout profiter de l’apathie de son adversaire pour conclure en immobilisation. À trente-trois ans, le Mongol montera dans quelques minutes sur son premier podium en championnats du monde. Sixième médaille pour la Mongolie, assurée de finir troisième nation derrière le Japon et le pays du vainqueur de la finale Moura/Riner.

18h / Finale +78kg – Le retour de Yu Song. Championne du monde en 2015 à Astana, la Chinoise s’était avancée favorite aux Jeux, où elle avait été finalement sortie en demies par la Française Émilie Andéol. Aujourd’hui, c’est elle qui termine à nouveau en or, à l’issue d’un combat compliqué contre la figure montante des lourdes japonaises, Sarah Asahina, de dix ans sa cadette. Par trois fois, elle vacillera sur le sasae nippon, avant de faire sanctionner à deux reprises durant le golden score Asahina en étant toujours la première sur l’attaque, quoique la plupart du temps sans réel danger pour la Japonaise. Ce n’est que partie remise pour cette dernière, qui offre une douzième médaille à son pays, dont le tableau affiche finalement sept titres, quatre médailles d’argent et une de bronze à l’issue de ces individuels.

17h45 / Bronze +78kg – Kindzerska à bout de souffle! Avertie d’un premier shido dans la première minute, la néo-Azerbaïdjanaise Iryna Kindzerska, qui combattait auparavant pour l’Ukraine, prenait les devants sur la Néerlandaise Tessie Savelkouls sur ashi-guruma, avant d’enchaîner deux waza-ari en immobilisation. Sauf qu’elle relâchait son emprise quelques secondes trop tôt… Le combat repartait debout et Savelkouls prenait alors clairement l’ascendant sur le plan physique. Le deuxième shido tombait pour Kindzerska à une minute du terme, mais pas le troisième, qui aurait été synonyme de hansokumake… Troisième médaille mondiale pour une Azerbaïdjanaise, après Kifayat Gasimova et Ramila Yusubova en 2009 et 2010.

17h35 / Bronze +78kg – Sayit vaincue par Kim! La Coréenne n’a pas laissé passer sa chance quand la Turque s’engageait de loin sur uchi-mata, alors que le chronomètre annonçait déjà plus de cinq minutes trente de combat, pour un contre qui lui offrait la médaille de bronze. La Corée du Sud termine donc ses championnats individuels avec trois troisièmes places, reléguée au delà du top 10 du classement des nations.

17h20 / Finale -100kg – Le roi, c’est Wolf ! Plutôt attentiste pendant les quatre premières minutes du combat face à Varlam Liparteliani, le Japonais Aaron Wolf résistait solidement aux attaques du Géorgien, avant de s’activer, dos au mur du fait de ses deux pénalités reçues, dès le début du golden score. Feinte d’attaque de hanche sur l’avant, petits pas d’ajustement pour se replacer et finalement o-uchi-gari du gauche pour s’offrir le titre mondial à seulement vingt-et-un ans, succédant au palmarès à son compatriote Ryunosuke Haga pour devenir le cinquième champion du monde nippon de la catégorie, aux côtés des Inoue, Suzuki (sur sa chaise aujourd’hui) et autre Anai.

17h10 / Bronze -100kg – Denisov : pure judo ! Un uchi-mata pour waza-ari, un sasae enchaîné au sol, le Russe Kirill Denisov décroche ce soir à Budapest sa cinquième médaille mondiale, la première en -100kg, lui qui fut, dans la catégorie inférieure, 2e en 2009, 3 en 2010, 5e en 2011, 3e en 2013, 2e en 2014 et 5e en 2015. C’est ce qu’on appelle de la constance au plus haut niveau.

17h / Demi-finales +100kg – Teddy Riner l’a échappé belle ! On savait le Géorgien Guram Tushishvili sans peur au moment d’affronter le Guadeloupéen, qui fut rarement attaqué comme cela depuis sa prise de pouvoir il y a maintenant dix ans. Plus petit, Tushishvili lui rentrait véritablement dedans, parvenant à ne pas trop fléchir face au bras droit français. Un duel de haute lutte que l’arbitrage a failli gâcher, par un premier shido au bout d’1’20 contre le Géorgien, rapidement retiré, puis par un second, cette fois à l’encontre du Français à l’entame de la dernière minute, là aussi annulé par la table d’arbitrage. L’arbitre allait même jusqu’à entamer un moulinet sans désigner de combattant… Le combat pouvait donc continuer avec un tableau vierge de tout score à l’entame du golden score, dans une ambiance de feu et un public ravi de voir l’invincible tricolore poussé dans ses retranchements comme jamais. C’est le moment trouvé par Tushishvili, tout aussi emprunté physiquement que Riner, de placer un sasae en reprise : Riner s’envolait nettement, le bas du corps en pleine rotation tandis que c’est son coude qui touchait terre en premier. Vu le nombre de waza-ari accordés pour moins que ça depuis lundi, ce n’aurait pas été volé pour le Géorgien, convaincu de l’avoir emporté. Mais l’arbitre restait muet et, en grand champion, conscient que le couperet n’était pas passé loin, Riner repartait de l’avant et plaçait aussitôt, et avec autorité, son sutemi à grand renfort de bras pour finalement l’emporter. Le poing serré, il regagnanit sa place, clairement soulagé après ce terrible affrontement. On le sait moins entraîné qu’à l’accoutumée, il sera intéressant de voir comment il va pouvoir récupérer avant sa finale contre le n°1 mondial brésilien David Moura, parfait contre le Hongrois Bor grâce à son uchi-mata limpide.

16h40 / Demi-finales +78kg – Yu et Asahina passent. Elle est favorite, la Japonaise Sarah Asahina et on comprend pourquoi. Championne du monde cadettes et juniors, victorieuse à Tokyo, Paris et Ekaterinbourg, la Japonaise a transpercé la Turque Kayra Sayit sur son seoi-nage pour waza-ari. Quant à la Chinoise Yu Song, c’est sur un enchaînement ashi-guruma / sasae qu’elle a remporté l’autre demi-finale face à la néo-Azerbaïjanais (elle était Ukrainienne jusqu’à cette année) Kindzerska.

16h30 / Repêchages +78kg – Andéol impuissante. Opposée à la Néerlandaise Tessie Savelkouls, qui l’avait déjà battue lors de leurs deux confrontations en 2015 et 2016, la championne olympique n’avait pas son mordant de Rio il y a un an, loin s’en faut. L’allonge et le grand gabarit de la Batave la faisaient pénaliser rapidement, avant qu’un seoi de Savelkouls ne lui donne un waza-ari (pourri, un de plus, qui auront parfois profité aux Français, mais dont on a parfois du mal à comprendre la logique en dehors de celle entendue de la part de certains officiels IJF : « Quand ce n’est pas ippon, c’est waza-ari », sic) d’avance. Un score qui ne libèrera pas la Française, dans le dur jusqu’au bout cette année après une année 2016 incroyable, elle qui se prendra deux nouvelles pénalités, pliée en deux sous l’impact de Savelkouls et sans pouvoir placer son makikomi. Savelkouls ?  3e à Paris en 2016, 1re à Bakou cette année, mais aussi (tiens, tiens, une constante), médaillée européenne et mondiale juniors, championne d’Europe -23 ans. Le calice jusqu’à la lie pour Emilie Andéol. On est triste pour elle.

16h15 / Demi-finales -100kg – Wolf résiste aux Européens, Liparteliani tient sa finale. Seul face à sept combattants d’Europe en quarts de finale des -100kg, le Japonais de 21 ans, finaliste à Düsseldorf en février dernier, est toujours présent suite à sa victoire au golden score sut o-uchi-gari. Pour l’or, il affrontera le Géorgien Liparteliani, transfuge des -90kg et vainqueur du champion d’Europe Elkhan Mammadov aux pénalités, là aussi au golden score. « Captain Lipo » déjà assuré de décrocher sa quatrième médaille mondiale consécutive.

16h10 / Repêchages -100kg – Le duel russe pour Denisov, Gasimov sort Nikiforov. Un double balayage ko-uchi-gari/de-ashi-barai alors que son jeune compatriote Zankishiev tentait de le tracter en bordure, et c’est le renard Kirill Denisov qui sera tout à l’heure en passe de briguer un cinquième podium mondial, le premier dans sa nouvelle catégorie. Pour l’Azerbaïdjanais Emar Gasimov, finaliste des Jeux de Rio qui a dominé le Belge Toma Nikiforov d’un waza-ari vraiment pas évident en kata-guruma, ce sera l’occasion de débloquer le compteur en championnats du monde

Le programme des demi-finales: 
+78kg
KINDZERSKA Iryna (AZE) – YU Song (CHN)
ASAHINA Sarah (JPN) – SAYIT Kayra (TUR)

-100kg
KORREL Michael (NED) – WOLF Aaron (JPN)
LIPARTELIANI Varlam (GEO) – MAMMADOV Elkhan (AZE)

+100kg
MOURA David (BRA) – BOR Barna (HUN)
TUSHISHVILI Guram (GEO) – RINER Teddy (FRA – PSG Judo)

15h40 / Le tirage au sort du par équipes mixtes à retrouver en cliquant ici. Ci-dessous, le quart de tableau de la France, tête de série n°4 :

15h30 / +100kg – Tushishvili détendu en salle d’échauffement. Alors que le staff médical géorgien s’active autour de sa jambe droite, le champion d’Europe géorgien a le sourire avant d’affronter Teddy Riner en demi-finale.

13h25 / +100kg – Teddy, voici Tushishvili! Neuf secondes pour tenter un premier seoi à genoux, puis un second dans la foulée pour avoir le privilège de défier le double champion olympique français en demi-finale. On a hâte d’y être!

13h20 / +100kg – Riner ridiculise (encore) Silva, Bor explose Okruashvili. Un premier waza-ari sur son sutemi de secours, puis un scotch sur sasae, duquel Riner se relève pour voir l’arbitre n’annoncer que waza-ari avant de retourner au charbon pour coincer sur le dos le Brésilien, qui n’avait pas pris le temps de se redresser, croyant certainement lui aussi que la messe était déjà dite. De son côté, le Hongrois Bor passe trois waza-ari au Géorgien, avant que ce dernier n’abandonne en début d’immobilisation.

13h10 / +78kg – Andéol battue. C’est toujours un match dans le match entre la Française et l’ex-Française Ketty Mathé-Kayra Sayit qui l’avait déjà battue aux championnats d’Europe 2016, l’année de son titre. Cinquième à Varsovie, Sayit était au-dessus aujourd’hui face à une Emilie Andéol, pas très rapide, mais tout de même mieux qu’à Varsovie en avril. Et alors que la championne olympique lançait un ashi-guruma un peu court, essayant de convertir en uchi-mata, elle était entraînée au sol par la Turque qui se mettait tout de suite en position de contrôle au sol, sur la manche, un appui sur la hanche d’Andéol pour la retourner en enchaîner en osae-komi. Ippon. Une année à oublier.

13h05 / Le programme des quarts de finale :

+78kg
CERIC Larisa (BIH) – KINDZERSKA Iryna (AZE)
YU Song (CHN) – KIM Minjeong (KOR)
ASAHINA Sarah (JPN) – SAVELKOULS Tessie (NED)
SAYIT Kayra (TUR) – ANDEOL Emilie (RSC Champigny)

-100kg
KORREL Michael (NED) – NIKIFOROV Toma (BEL)
WOLF Aaron (JPN) – GASIMOV Elmar (AZE)
LIPARTELIANI Varlam (GEO) – DENISOV Kirill (RUS)
MAMMADOV Elkhan (AZE) – ZANKISHIEV Kazbek (RUS)

+100kg
MOURA David (BRA) – NAIDAN Tuvshinbayar (MGL)
BOR Barna (HUN) – OKRUASHVILI Adam (GEO)
TUSHISHVILI Guram (GEO) – ALLERSTORFER Daniel (AUT)
RINER Teddy (PSG Judo) – SILVA Rafael (BRA)

13h00 / +100kg – Riner toujours sans aucun frayeur. Muselé par le bras droit du Guadeloupéen, l’Équatorien Figueroa aura tenu trois minutes avant de céder en deux temps, sur le ashi-guruma du double champion olympique puis sur l’immobilisation consécutive. Un monde d’écart.

12h55 / +100kg – L’Autriche mate le Japon, acte 2! Après la victoire surprise d’Hegyi sur Harasawa, c’est au tour de Daniel Allerstorfer, 57e mondial sans grande référence, de sortir Takeshi Ojitani, vainqueur à Tokyo puis à Paris la saison passée. Mené d’un waza-ari et avec deux shido dans la musette à une minute du terme, il piégeait le Japonais d’un ko-uchi-gari en réaction à ses coups de patte, avant d’esquiver un dernier uchi-mata pour le dérouler sur les épaules pour un second waza-ari. Et dire que l’AUtriche n’a jamais eu de médaillé mondial de son histoire en lourds, et dont le dernier titre remonte à 1985 avec Peter Seisenbacher en -86kg.

12h50 / -100kg – Made in Azerbaïdjan! En quasi simultané, le sukashi d’Elmar Gasimov sur le Portugais Fonseca et le o-soto-gari du champion d’Europe Elkhan Mammadov ont fait trembler les murs de la Sportarenà. On les retrouve tous les deux en quarts.

12h45 / +100kg – Les Géorgiens bien présents. Dans leurs styles diamétralement opposés, le molosse Okruashvili, par accumulation de pénalités sur le tableau de l’Ukrainien Bondarenko, et le mobile Tushshvili, d’un seoi contre le Cubain Mendoza, poursuivent leur chemin.

12h40 / -100kg – Denisov a la pêche. Deux waza-ari et un uchi-mata pour le compte et voilà le Russe en quarts contre le Géorgien Liparteliani, sans que la salle ait pu croire une seconde aux chance de leur favori le Hongrois Ohat.

12h35 / +78kg – Andéol a su insister. Malgré les quelques dizaines de kilogrammes de moins que son adversaire l’Ukrainienne Tarasova, 78e mondiale, la Française a su maintenir la cadence pendant plus de cinq minutes, remontant d’abord une pénalité de retard avant d’atteindre le golden score avec deux shido de part et d’autre; lors duquel elle se montrait toujours la première en action. Suffisant pour rallier les quarts, face à sa vieille rivale Ketty Mathé, alias Kayra Sayit, la Turque quatrième mondiale, qui fut longtemps, à l’époque où elles étaient juniors, la championne française la plus prometteuse, devant l’anonyme Andéol. Ce serait un affrontement intense et fort.

12h20 / -100kg – VIDEO – Cyrille Maret : « Une faute professionnelle »

CM Budapest 2017 – Cyrille Maret : « Une faute…by lespritdujudo

12h15 / +100kg – Les Sud-Américains sont bien là! Toutefois, si les uchi-mata de l’Équatorien Figueroa (ippon) et du n°1 mondialle Brésilien Moura (waza-ari), furent des modèles du genre, le succès du Brésilien Rafael Silva contre l’intimidant Roumain Daniel Natea fut plus haché, intervenant après quasiment cinq minutes de combat sur un mouvement de hanche guère élaboré.

12h05 / -100kg – Grand ménage à l’horizon. Après Maret, ce sont l’Allemand Peters, qui voulait terminer sa carrière internationale en beauté en Hongrie, et le tenant du titre Ryunosuke Haga qui prennent la porte en cette fin de matinée, respectivement battus par l’Ukrainien médaillé mondial juniors en 2015 Anton Savytskiy, de deux waza-ari dont le second sur seoi, et le Russe Kazbek Zankishiev, champion du monde juniors en 2011 et troisième des derniers championnats d’Europe, d’un sode en bordure alors que le nippon devait déjà remonter un waza-ari de retard.

12h / +100kg – Riner à sa main. Opposé au champion du monde juniors 2014 (et finaliste en 2013), le Mongol Ulziibayar, le double champion olympique a pris son temps. Deux minutes pour user un peu ce jeune combattant de 23 ans, le faire pénaliser par deux fois, avant un sasae pour ippon. Facile.

11h55 / +100kg – Tushivili déboîte. Quelle entrée en matière du Géorgien champion d’Europe : une séquence avec deux seoi dont il ressort pour placer finalement tai-otoshi sur le Coréen Kim Sungmin, médaillé mondial 2011. Waza-ari suivi au sol en kami-shiho-gatame, assis sur Kim visiblement sonné. Le ton est donné.

11h45 / -100kg – Maret battu ! Exempté de premier tour, le Français retrouvait comme aux Europe 2017 le Letton Borodavko, trentenaire et triple médaillé de bronze continental comme lui (à celle-là s’ajoutent quand même de l’argent européen et surtout du bronze olympque pour Maret), dont le principal fait d’armes remonte à 2004, quand il avait décroché le titre mondial juniors à seulement dix-sept ans et … à Budapest. Cyrille Maret semblait vouloir rentrer posément dans sa compétition, ne pas faire d’erreur. Peut-être pas en rythme comme on a l’habitude de le voir, il faisait pourtant pénaliser le Letton qui subissait par deux fois, lançait une attaque en bordure qui, plus précise, aurait pu payer. Il reste six secondes, le golden score approche, Maret lance son kata-guruma mais, attendu, se fait contrer en sumi-gaeshi. Waza-ari… et zéro seconde au compteur. C’est fini pour le Français, maudit.

11h25 / +78kg – Andéol sérieuse. Face à la Kenyane Muragu, 112e mondial et septième des derniers championnats d’Afrique, la championne olympique française a fait le job en amenant son opposante pour la coincer en immobilisation. Pas de grosse dépense d’énergie avant de retrouver l’Ukrainienne Galyna Tarasova, qui a dominé une Ma Sisi étonnamment aux abonnées absentes pour parer son seoi puis se sortir de l’osaekomi.

11h10 / +100kg – Hegyi es-tu pour sortir Harasawa d’entrée? Le mouvement de foule en tribune de presse ne pouvait que résulter d’une énorme surprise : ce fut le cas sur le tapis 3 lorsque le vice champion olympique des lourds, le Japonais Hisayoshi Harasawa, que beaucoup d’observateurs attendaient face à Riner en finale en fin d’après-midi, recevait un deuxième shido après plus d’1’45 de golden score pour passivité. L’Autrichien Stephan Hegyi, médaillé mondial cadets en 2015 (!), cinquième des Europe juniors et -23ans l’année denrière, signe la grosse perf’, suffisamment mobile pour réchapper des o-uchi-gari du nippon, pas réveillé mais il est vrai pas non plus verni sur les deux shido reçus.

11h / VIDEO – Les trois dernières armes françaises en salle d’échauffement : 

CM Budapest 2017 – Les dernières armes françaisesby lespritdujudo

10h55 / +78kg – Et Asahina déclencha… La dernière combattante japonaise démarrait sa journée contre la Camerounaise Mballa Atangana, championne d’Afrique l’an passé et en bronze cette année. Un premier uchi-mata, puis un autre harai pour s’ajuster, qu’elle remettait ça en bordure pour envoyer sur le dos son adversaire. Aucun souci pour l’une des favorites aujourd’hui.

10h35 / +100kg – Riner lance la machine. Un premier ashi-guruma pour jauger Maisara Elnagar, Egyptien de 24 ans, au bout de trente secondes, puis quelques montées de bras pour finir de se chauffer, avant un sasae pour waza-ari suivi en kami-shio-gatame. Place au Mongol Duurenbayar Ulziibayar, numéro quatre mondial de23 ans, solide petit droitier, mais au gabarit moyen et plutôt orienté sur un judo tactique qui a peu de chance de gêner le grand droitier « non classé » qu’il s’apprête à rencontrer.

L’état d’esprit d’Émilie Andéol la semaine dernière à l’INSEP : 

CM Budapest 2017 – Émilie Andéol : « Hâte de…by lespritdujudo

10h / Dernière journée en individuels ce samedi avec, comme hier, trois catégories en lice : +78kg chez les féminines, -100kg et +100kg chez les masculins.

Notre analyse du tirage au sort :

+78kg : Andéol, le quart impossible

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / La Japonaise Asahina, nouvelle impératrice des lourdes en approche…

Les têtes de série
1. CERIC Larisa (BIH)
2. ASAHINA Sarah (JPN)
3. SAYIT Kayra (TUR)
4. ALTHEMAN Maria Suelen (BRA)
5. KIM Minjeong (KOR)
6. ANDEOL Émilie (FRA – RSC Champigny)
7. SAVELKOULS Tessie (NED)
8. PAKENYTE Santa (LTU)

La Française
Émilie Andéol (RSC Champigny), 29 ans / 9e mondiale

Après son triomphe absolu de Rio, Emilie Andéol a donné deux signaux contradictoires : une troisième place à Paris après une médaille d’or à l’Open de Bulgarie, et un championnat d’Europe totalement raté avec une sortie au premier tour contre une adversaire de 18 ans. Ces championnats du monde diront si les deux compétitions réussies étaient le chant du cygne d’une compétitrice allée au bout de son destin et de sa faim, ou si ce sont les championnats d’Europe qui étaient un accident sur un chemin qui se prépare à ouvrir sur encore quelques belles étapes. Pas de chance pour la championne olympique, malgré son activité de l’hiver, elle est sortie des quatre premières têtes de série et se retrouve opposée dès le deuxième tour à l’énorme Chinoise Ma Sisi et, à la sortie du quart, sans doute à sa vieille rivale Ketty Mathé, alias Kayra Sayit, la Turque quatrième mondiale, qui fut longtemps, à l’époque où elles étaient juniors, la championne française la plus prometteuse, devant l’anonyme Andéol. Ce serait un affrontement intense et fort. Dans l’hypothèse d’une sortie par le haut, malgré ses genoux récalcitrants, elle tomberait alors, selon toutes probabilités, sur la jeune Japonaise Sara Asahina, 20 ans, victorieuse des trois derniers Grands Chelems sur lesquels elle était engagée. La grande favorite. De l’autre côté, il reste en réserve sa rivale olympique chinoise Yu Song, la désormais Azerbaïdjanaise Irina Kindzerska, victorieuse à Düsseldorf devant la Japonaise Tachimoto, la grande Brésilienne Altheman, la Coréenne Kim Minjeong, troisième à Paris et vice championne d’Asie. Bref, un parcours impossible. Juste ce qu’il faut à Andéol pour sortir ses meilleures compétitions.

-100kg : Maret peut le faire

© Patrick Urvoy – L’Esprit du Judo / À tout juste trente ans, Cyrille Maret n’a pas caché que seul l’or mondial le motive encore au quotidien. L’heure va bientôt sonner…

Les têtes de série
1. KORREL Michael (NED)
2. MARET Cyrille (FRA – AC Boulogne-Billancourt)
3. MAMMADOV Elkhan (AZE)
4. CIRJENICS Miklos (HUN)
5. GASIMOV Elmar (AZE)
6. ZANKISHIEV Kazbek (RUS)
7. DENISOV Kirill (RUS)
8. RAKOV Maxim (KAZ)

Le Français 
Cyrille Maret (AC Boulogne-Billancourt), 30 ans / 2e mondial

On peut poser avec Cyrille Maret le même diagnostic positif qu’avec Axel Clerget : quand on est n°2 mondial, on s’épargne la rencontre potentielle avec le n°1 avant la finale. Malheureusement pour le médaillé olympique 2016, le numéro un actuel, c’est un Néerlandais de 23 ans ambitieux, mais dominé par le Français en demi-finale du championnat d’Europe. Les plus dangereux se baladent ailleurs, et certains dans le tableau de Cyrille Maret, dont le Russe Kirill Denisov, un multi-médaillé mondial qui a changé avec efficacité de catégorie… et battu le Français en finale à Tokyo. Avant cette éventualité, il faudra une nouvelle fois réussir l’exploit (comme au championnat d’Europe où il l’avait pris au sol) de battre le leader du groupe géorgien, Varlam Liparteliani, de plus en plus à l’aise dans sa nouvelle catégorie, un compétiteur né. Deux obstacles franchis qui pourraient l’amener à une demi-finale contre trois adversaires potentiels : le Japonais Haga, qui l’a battu aux championnats du monde, le Russe Zankhishiev – ces deux-là se rencontrant au deuxième tour – ou le vainqueur du championnat d’Europe contre lui, le vétéran azerbaïdjanais de trente-cinq ans, Elkhan Mammadov. Pas gagné d’avance… C’est ouvert dans l’autre demi-tableau, où on devrait retrouver dans les derrniers affrontements le Japonais Aaron Wolf, le Néerlandais Korrel, le Belge Nikiforov ou l’Azerbaïdjanais Elmar Gasimov. Pour être clair, c’est tout à fait jouable… mais il faudra aller la chercher. Cette fois, pas d’erreur !

+100kg : Teddy Riner, deux Japonais pour finir ?

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / Et si c’était lui le tombeur de Teddy Riner? Guram Tushishvili, champion d’Europe en l’absence du cador guadeloupéen en avril dernier, pourrait se dresser sur le chemin de l’octuple champion du monde au stade des demi-finales. On en salive déjà !

Les têtes de série
1. MOURA David (BRA)
2. TUSHISHVILI Guram (GEO)
3. ULZIIBAYAR Duurenbayar (MGL)
4. BOR Barna (HUN)
5. BONDARENKO Stanislav (UKR)
6. NATEA Daniel (ROU)
7. OJITANI Takeshi (JPN)
8. HARASAWA Hisayoshi (JPN)

Le Français
Teddy Riner (PSG Judo), 28 ans / 14e mondial

On le disait avant ce championnat, privé du statut de « tête de série », Teddy Riner n’avait plus tout à fait son destin en main. Mais, comme tous les grands champions, le Français a aussi un peu de chance. Ce ne sera pas la disposition la plus redoutable pour lui, même si il aura quelques vrais adversaires à gérer. Le premier ? Un Egyptien de 24 ans, Maisara Elnagar, qui doit se frotter les yeux de plaisir et d’appréhension à l’idée de prendre Riner himself au premier tour. Le deuxième ? Le Mongol Duurenbayar Ulziibayar, un numéro quatre mondial dans son tableau, 23 ans, solide petit droitier, mais au gabarit moyen et plutôt orienté sur un judo tactique qui a peu de chance de gêner le grand droitier « non classé » qu’il s’apprête à rencontrer. Ensuite ? Peut-être le très grand Brésilien Rafael Silva, qu’il a déjà rencontré et battu au point d’imprimer sa marque dans la tête de celui qui fut longtemps l’un des meilleurs poids lourds de la planète, ou plus probablement le colossal Roumain Daniel Natea, 25 ans et huitième mondial, un combattant qui avait impressionné au Masters 2016 en sortant le Japonais Harasawa et l’Israélien Sasson. Ils ne se sont jamais rencontrés, mais on peut faire le pari que contre le Français, l’avantage de masse et de puissance du Roumain ne jouera pas. Ses adversaires les plus intéressants sont dans l’autre quart de tableau : le Coréen Kim Sungmin, bien revenu à son meilleur niveau, l’Ukrainien Khammo et ses ura-nage, mais avant tout le Géorgien Guram Tushishvili, incroyable champion d’Europe et deuxième mondial, dont on attend l’effet de ses plongées entre les jambes sur la tour de contrôle française, et le massif de Tokai, Takeshi Ojitani, un pilier japonais au judo talentueux et au ventre de Bouddha, qui avance continuellement. Qui sera l’opposant ? Tushishvili a pris o-soto-gari, le spécial d’Ojitani, au Tournoi de Paris. C’est une indication. Dans ces conditions, il se pourrait que sortant d’un combat « moelleux » face à l’énorme Roumain, Teddy aborde une demi-finale contre Ojitani, pour rencontrer en finale, c’est le plus probable, le second Japonais, finaliste des Jeux contre lui, Hisayoshi Harasawa. Une belle revanche en perspective, dans laquelle Teddy devra sans doute changer d’approche pour ne pas être dans le collimateur des juges. S’ils se mettent à deux, ce ne sera peut-être pas aussi simple que d’habitude ?

Repères

Les podiums des Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016
+78 kg
1. ANDEOL Emilie (FRA – RSC Champigny)
2. ORTIZ Idalys (CUB)
3. YAMABE Kanae (JPN)
3. YU Song (CHN)
-100kg
1. KRPALEK Lukas (CZE)
2. GASIMOV Elmar (AZE)
3. MARET Cyrille (FRA – AC Boulogne-Billancourt)
3. HAGA Ryunosuke (JPN)
+100 kg
1. RINER Teddy (FRA – Levallois SC)
2. HARASAWA Hisayoshi (JPN)
3. SASSON Or (ISR)
3. SILVA Rafael (BRA)

Les podiums des mondiaux d’Astana 2015
+78kg

1. YU Song (CHN)
2. TACHIMOTO Megumi (JPN)
3. ORTIZ Idalys (CUB)
3. YAMABE Kanae (JPN)
-100 kg
1. HAGA Ryunosuke (JPN)
2. FREY Karl-Richard (GER)
3. NIKIFOROV Toma (BEL)
3. PETERS Dimitri (GER)
+100 kg
1. RINER Teddy (FRA – Levallois SC)
2. SHICHINOHE Ryu (JPN)
3. KHAMMO Iakiv (UKR)
3. OKRUASHVILI Adam (GEO)