De retour du stage post-Grand Chelem d’Antalya (Turquie), Christophe Gagliano, responsable de l’équipe masculine seniors, revient sur les les choix effectués en vue des championnats d’Europe seniors (29 avril-1er mai) à Sofia (Bulgarie).

La sélection masculine pour les championnats d’Europe est désormais complète. Pouvez-vous nous rappeler les critères de sélection mis en place ?

Il y en a trois. Le premier critère est assez logiquement celui des résultats et/ou médailles obtenus. Le deuxième est fondé sur le parcours des judokas lors des événements auxquels ils ont participé. En clair, qui ont-ils battu ? Combien de combats ont-ils réalisé ? Comment ont-ils gagné ? Le dernier critère, enfin, est celui de la marge de progression de chacun en vue des JO de Paris.

C’est donc sur cette base que vous avez choisi les derniers noms…
Tout à fait. En -60kg, Cédric Revol remplace Luka Mkheidze blessé. Nous avons hésité entre Cédric Revol et Romain Valadier-Picard. Nous avons finalement choisi le premier, médaillé de bronze au Grand Chelem d’Abou Dhabi. Romain a un vrai potentiel mais nous avons fait le diagnostic qu’il avait encore un déficit physique à combler qui le pénalise contre des adversaires plus expérimentés. Ce fut le cas par exemple contre le Belge Verstraeten lors du dernier Grand Chelem de Paris. Voilà pourquoi nous avons mis en place pour lui un travail de prise de masse musculaire. Un travail que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir faire après dans l’olympiade, avec des JO dans déjà deux ans. Ont été programmées huit semaines de travail, réparties sur trois mois, à raison de trois séances de musculation hebdomadaires. L’idée est que Romain se stabilise à 63-64kg.
En -73kg, nous avons opté pour Théo Riquin, médaillé d’argent au Grand Chelem de Paris d’octobre dernier où il bat le Russe Denis Iartcev, médaillé mondial 2019, et le Tadjik Somon Makhmadbekov, souvent classé en Grand Chelem.
En -81kg, le choix fut difficile mais nous avons finalement décidé de sélectionner Nicolas Chilard. Ce dernier termine cinquième au Grand Prix du Portugal, pour sa reprise. Il bat là-bas le Brésilien Guilherme Schimidt, vainqueur à Antalya. En Turquie, il fait par ailleurs un bon combat contre le Belge Casse, champion du monde en titre et médaillé olympique.
Enfin, en -100kg, nous avons fait le point avec Alexandre Iddir, savoir quelles étaient ses intentions pour cette olympiade. L’idée est de prendre son temps, de ne rien précipiter. Du coup, nous avons choisi Cédric Olivar. Si sa prestation à Paris en octobre a été très intéressante, il a eu du mal à confirmer depuis. Notre message est clair et il le sait : il doit prendre ses responsabilités et s’affirmer comme un véritable leader potentiel dans cette catégorie.

Comment allez-vous préparer cette compétition ?
Après le stage en Mongolie, nous avons participé au stage post-Grand Chelem d’Antalya. Là, nous allons avoir un stage d’une dizaine de jours à l’INSEP.
À noter que le calendrier post-championnats d’Europe ne nous aide pas en termes de planification puisqu’aucune compétition véritablement pertinente, pour nos jeunes seniors en particulier, n’a lieu au mois de mai. Du coup, nous devons attendre juin/début juillet : certains iront en Chine pour les Universiades (29 juin-2 juillet), d’autres aux Jeux méditerranéens (25 juin-5 juillet à Oran, Algérie). Le Grand Chelem de Mongolie (24-26 juin) pourrait être, lui, ouvert aux clubs. En espérant que le Grand Chelem de Tbilissi (3-5 juin) puisse avoir lieu, nous pensons officialiser au moins une partie de la sélection pour les championnats du monde (6-13 octobre, Tashkent, Ouzbékistan) après le Grand Chelem de Budapest (8-10 juillet), en nous appuyant notamment sur ces deux événements.