CQP ? BPJEPS ? DEJEPS ?… Formations, mode d’emploi !

Image d’illustration : FFJudo

L’ancien vice-champion de France des -100kg (2005, face à Ghislain Lemaire), désormais directeur des formations au sein de la ligue de Normandie, décrypte les formations actuelles. CQP ? BPJEPS ? DEJEPS ? Et Quid des BE ? Explication de texte avec un acteur et une ligue engagés, dans la formation… mais aussi dans l’information en amont.

Olivier, quelle synthèse peut-on faire des diplômes actuels qui permettent d’enseigner le judo ?
Suite à la refonte des diplômes, les ancien Brevets d’État (BE) ont laissé place à des Diplômes d’État, dont le DEJEPS (Diplôme d’État, de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport), le DESJEPS étant réservé à l’entraînement de haut niveau et Conseiller Technique Fédéral. Dans le même temps, a été créé le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport (BPJEPS) alors que le CQP APAM mention judo-jujitsu existe, lui, depuis plusieurs années. Concrètement, le BP permet d’animer, d’enseigner et de préparer des cycles d’apprentissage, de préparer aux grades et d’entraîner jusqu’au premier niveau de compétition contre rémunération pour tous publics. Le DE, lui, se situe au niveau supérieur. Il permet aussi d’enseigner le judo contre rémunération dans tout type de structure, mais également de coordonner une équipe technique de club, de devenir formateur au sein  d’une équipe technique départementale ou régionale.

Quid du certificat de qualification professionnelle ?
Le CQP Assistant Professeur des Arts Martiaux, qui devrait connaître des évolutions à la rentrée prochaine (voir par ci-dessous), est un diplôme de la branche professionnelle du sport. Il autorise l’enseignement du judo-jujitsu contre rémunération pour une durée maximum annuelle de 300 heures jusqu’ici il ne devrait bientôt plus y avoir de limite d’heure. Le CQP convient donc bien aux petits clubs. Il constitue souvent une première étape dans un parcours pour celui qui souhaite faire ses premiers pas dans l’enseignement, ce qui n’exclue pas des BE, des DE ou des BP dans les mêmes structures évidemment.

Reste qu’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver…
C’est vrai, souvent par manque d’information précise. Or, en tant que ligue, nous proposons des formations, mais aussi, et j’ai envie de dire surtout, de l’information en amont sur les cursus possibles en fonction des projets des uns et des autres. Les aspirants professeurs ont désormais une offre qui peut répondre aux différents projets. Le problème est que, depuis quelques années, c’est-à-dire depuis la refonte des diplômes, il n’existait rien entre le CQP et DE. Le BP est venu combler ce manque et propose une alternative de formation très adaptée pour les professeurs de judo. Clairement, cela correspond davantage au métier de professeur de judo.

Doit-on comprendre que le professeur qui s’engage sincèrement, financièrement et prend du temps pour sa formation a davantage intérêt à viser tout de suite le BP ?
Pas forcément. Quand on enseigne deux heures par semaine, ce qui correspond au besoin de certaines structures et aux envies et aux disponibilités de certains enseignants, le CQP est adapté. Il représente 150 heures de formation. C’est beaucoup et peu à la fois, mais il faut avoir conscience qu’il requiert beaucoup d’autonomie. Certains font d’autres choix, avec davantage d’encadrement et un BP par exemple : en Normandie, nous proposons un cursus intense de huit mois de formation. Après quoi les professeurs peuvent se consacrer à leur club.  Mais je le redis : nous sommes à la disposition des futurs enseignants pour les accompagner, les aider à s’interroger sur leur véritable projet, les renseigner sur les financements et les congés de formation, les orienter…

Concrètement, cela signifie que tous ceux qui vous sollicitent n’entrent pas forcément chez vous ?
C’est très clair. Selon les profils justement, les projets, le type de formation, présentielle ou à distance… Nous sommes également là pour définir l’employabilité. Selon que l’on se trouve  en Normandie, en Aquitaine ou en Lorraine, les territoires sont différents. Disons qu’il existe aujourd’hui un vrai besoin de BP et de quelques DE pour pourvoir les demandes des clubs ou celles des groupement d’employeurs –notamment dans les zones rurales- avec lesquels nous sommes aussi évidemment en relation. Sur la dernière promotion, l’emploi en sortie de formation est de 83,5%, les deux personnes qui n’ont pas trouvé d’emploi ayant pour l’un fait le choix de poursuivre ses études et pour l’autre tenté une aventure professionnelle à l’étranger.

Existe-t-il un profil type de celui ou celle qui entre en formation ?
Difficile d’établir une généralité qui vaudrait pour le national sur la base de notre expertise en Normandie, mais sur la quinzaine de personnes actuellement en formation, on peut distinguer quelques très jeunes qui sortent du lycée ou arrivent un an après l’obtention de leur Baccalauréat, des « petits » trentenaires  qui ont fait des études qui s’orientent vers un DE dans le cadre d’une démarche de perfectionnement personnel et enfin des profils en totale reconversion professionnelle, plus ou moins subie, qui s’impliquent aussi très fort. Ils ont des motivations différentes mais l’emploi reste un point commun à tous.

Les différents diplômes et certificats de qualification professionnelle

Le récapitulatif en .pdf de ces informations : diplomes-cqp-bpjeps-dejeps.pdf