Un nouveau podium en Grand Chelem pour Kilian

La première information de ce premier jour (car ce Grand Chelem a l’étrange particularité de se dérouler du dimanche au mardi), c’est l’impact réjouissant de la jeune classe brésilienne chez elle, bien aidée il faut le reconnaître par un arbitrage un peu « maison ».  Cinq finales en cinq catégories pour les Brésiliens, trois finales perdues chez les féminines, mais deux victoires masculines en -60kg et -66kg. Allan Kuwabara, un 200e mondial, fait un retour extraordinaire en -60kg après plus de trois d’absence à l’international, en se payant trois combattants au dessus du 20e rang mondial, dont le champion d’Europe 2018, le Russe Yashuev, ou son leader national, Eric Takabatake. Il faudra mesurer si il s’agissait d’un « one shot » qui ne marquera que ses propres souvenirs, où une intrusion intéressante dans la perspective des Jeux. En -66kg, c’est l’excellent jeune Daniel Cargnin, 21 ans, qui s’offre en finale sur tai-otoshi le non moins excellent jeune Italien Manuel Lombardo, 20 ans. Une montée en puissance juvénile qui semble pouvoir les amener à prétendre faire partie des favoris logiques pour une place (chère) sur un podium olympique.

Le Blouch s’offre Mudranov

Pour la France, c’est Kilian Le Blouch qui se fait remarquer une nouvelle fois dans un tournoi, un Grand Chelem qui n’était sans doute pas un rendez-vous majeur, mais qui ne manquait pas de consistance tout de même. Après avoir été deux fois déçu aux Jeux Européens et aux championnats du monde, le leader du FLAM n’abdique pas, ne relâche rien, et continue à faire ce qu’il sait très bien faire : résister, exténuer ses adversaires et les faire pénaliser. Il réussit néanmoins à marquer avec son o-uchi-gari après plus de trois minutes au golden score sur l’ancien champion olympique des -60kg, le Russe Mudranov. Une belle pièce à ajouter à son tableau de chasse. Battu aux pénalités rapidement données contre le Brésilien Lima, il prend la sixième médaille en Grand Prix / Grand Chelem de sa carrière face à l’Allemand Seidl. C’est sa troisième levée de ce niveau depuis mars 2019. Un signe encourageant.

Cysique, cinq sur cinq

Chez les féminines, on retrouvait trois Françaises, dont la révélation de Tokyo, la jeune Sarah-Léonie Cysique en -57kg. Moins saignante qu’au championnat du monde, elle s’inclinait par deux fois sur deux attaques arrières. Le o-uchi-gari d’une fille de son âge (21 ans), Ketelyn Nascimento — laquelle s’offrait ausssi le scalp d’une leader en souffrance (elle a perdu sa dernière médaille continentale pour dopage), mais présente sur le tapis et sur le podium final, Rafalela Silva — et le ko-soto / ura-nage de l’Allemande Theresa Stoll, 23 ans, 6e mondiale. C’est la cinquième cinquième place de suite pour Cysique, un constat peu alarmant car il y a dans cette liste une cinquième place au championnat du monde, mais une série frustrante néanmoins qu’il faudra rapidement enrayer…

Pas de retour de flamme au Brésil pour les soeurs Gneto,  Astride (-52kg) et Priscilla (-57kg) malgré deux médailles d’or la semaine dernière à l’Open du Luxembourg. Priscilla en particulier est en panne depuis le début de l’année dans cette catégorie en plein renouvellement en France comme à l’international.