Troisième titre depuis juillet pour le champion japonais

Les yeux français étaient surtout braqués sur la catégorie des -73kg avec la présence de Guillaume Chaine, le titulaire actuel, et le retour de Benjamin Axus en outsider. Mais ce dernier quittait la compétition d’entrée face au Brésilien David Lima, 22 ans, non sans avoir mené par deux pénalités. Le contre qu’il subissait à la dernière seconde sonnait comme un coup du sort. D’autant que le jeune Brésilien, après ce premier obstacle bien franchi, s’offrait le champion d’Europe en titre, le Suédois Tommy Macias, et se hissait jusqu’en finale.
Du côté de Guillaume Chaine, on espérait un bon début de parcours qui irait jusqu’à un excitant défi en quart avec le n°2 japonais, le prestigieux Soichi Hashimoto. Ce fut le cas, avec notamment une jolie confusion en sode / o-soto-gari putôt originale contre le Brésilien Barbosa. Mais la route s’arrêtait là : Chaine se faisait expédier par la Japonais sur un seoi-nage à gauche supersonique et subissait en repêchages le bel uchi-mata de l’Allemand Zingg, 25 ans et 24e mondial.

Mogushkov n’a pas dit son dernier mot

Le héros de la catégorie n’était finalement ni le Japonais Hashimoto, ni le Brésilien Lima, mais celui qui les battait en demie et en finale, le Russe Mogushkov. Un -73kg d’expérience désormais qui jette ses dernières cartouches après la médaille de bronze mondiale de son compatriote Iartcev pour tenter encore d’aller aux Jeux. C’est plutôt réussi à Brasilia avec une victoire aux pénalités en huit minutes contre le Japonais — un peu fébrile dans l’idée de briller —  et un énorme mouvement de hanche en trente secondes contre le Brésilien pour conclure. Il n’est pas dit que tout soit joué dans cette catégorie pour les Russes.

Nagase, maître du jeu

En -81kg, le Japonais Takanori Nagase, champion du monde 2015, éclipsait rapidement tout le monde dans son style tout en nonchalance apparente. Patient et tranquille, mais mortel quand il a les deux mains posées, avec des accélérations dosées à la précision létale. Vainqueur de son troisième grand tournoi de suite depuis juillet, seulement battu au Grand Chelem de Russie en mars pour son retour aux affaires en 2019 par le futur champion du monde, l’Israélien Muki, le Japonais Nagase a toutes les caractéristiques du futur titulaire aux Jeux de Tokyo, à la place du n°1 actuel, Sotaro Fujiwara, décevant lors des derniers championnats du monde.

Alvear, la légende

Chez les féminines, le Brésil s’offrait sa première finale en -63kg, avec la première victoire en Grand Chelem de Ketleyn Quadros, 32 ans, sur sa rivale dans la catégorie, Alexia Castilhos, 24 ans. En -70kg, la triple championne du monde colombienne Yuri Alvear prouvait que sa légende peut encore la porter jusqu’à Tokyo, à 33 ans. Elle sera dangereuse.