Lasha Bekauri, vainqueur en -90kg.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/FIJ

Ils nous habituent régulièrement à ce genre de scénario. Encore une fois, c’est au finish, grâce à leurs catégories «stars» que les Géorgiens finissent en tête de leur Grand Chelem. Une apothéose inaugurée royalement par Lasha Bekauri, l’incroyable combattant des -90kg, champion olympique à Tokyo. En finale, il se défait de son compatriote Luka Maisuradze sur un hikikomi-gaeshi compté waza-ari au début de la deuxième minute. En -100kg, Ilia Sulamanidze perce la défense du Mongole Gonchigsuren Batkhuyag, 26e mondial, médaillé de bronze sur les Jeux d’Asie 2022, sur un o-uchi-gari ken-ken classique et imparable.
Enfin en +100kg, Gela Zaalishvili clôt parfaitement le show des judokas du cru avec une victoire sur le jeune et très prometteur Turc Munir Ertug, vice champion d’Europe juniors et -23 ans l’année dernière. Un combattant qui passait l’obstacle de l’une des stars du jour, Guram Tushishvili. Comment ? Ce dernier lançait un uchi-mata et sa tête touchait la première le sol. Sanction immédiate avec un hansokumake (voir les explications d’Olivier Desroses dans cette situation précise).
Une équipe masculine pourtant revenue lessivée d’un long stage au Japon, entre les universités de Kokushikan et de Tenri.

Seule bémol pour le pays à la Croix de Saint Georges, une incapacité à faire émerger un groupe féminin, en particulier une -70kg et une +78kg, pour l’épreuve par équipes mixtes. Le ocnstat est implacable : douze engagées féminines mais aucune classée ce soir.
En tête du classement depuis lundi et son doublé féminin en -48kg (Milica Nikolic) et -57kg (Marica Perisic), la Serbie se fait coiffer au poteau par le pays hôte.
La Mongolie termine à la troisième place avec une équipe où numéros un et outsiders se mêlaient. On a pu ainsi découvrier hier Erdenebayar Batzaya, 157e mondial (!) et vainqueur en -73kg, une catégorie qu’il a rejoint lors du Grand Chelem de Tel Aviv. Coup de maître, même si le champion du monde en titre est également mongol, Tsogtbaatar Tsend-Ochir, présent mais battu par le Géorgien Kote Kapanadze en huitième de finale sur un uchi-mata incroyable de volonté.

Et la France dans tout cela ? Pas de médaille pour les vingt judokas présents. Quatre septièmes places seulement avec Kaila Issoufi (-70kg), Léa Fontaine (+78kg), Arnaud Aregba (-81kg) et Alexandre Iddir (-100kg). Une compétition ouverte aux clubs pour les masculins et à un groupe jeune pour les féminines. Une compétition féminine marquée par une catégorie des -78kg qui commence à présenter une densité terrifiante : si la finale entre l’Italienne Alice Bellandi, n°1 mondiale, et Anna-Maria Wagner, champion du monde 2021, ne restera pas dans les annales, le podium et la septième place de la médaillée mondiale ukrainienne Yelyzaveta Lytvynenko – qui est encore juniors – prouve que le chemin vers le podium se montra ce dimanche particulièrement escarpé. Idem en -52kg où l’Ouzbèke Diyora Keldiyorova, qui aura surclassé Distris Krasniqi, vient s’ajouter aux quatre-cinq combattantes très fortes de la catégorie.

Doha approche à grands pas et ce Grand Chelem, sans doute comme celui d’Antalya le week-end prochain, a servi de répétition générale pour les têtes de série présentes. La course à la médaille mondiale est clairement lancée !