Le Hino Nacional Brasileiro aura résonné deux fois ce dimanche à Linz. Deux plus un vendredi avec Larissa Pimenta (-52kg) et voilà le Brésil qui dépasse au dernier moment le Japon pour finir première nation sur ce Grand Prix d’Autriche 2024, avec trois médailles d’or.
Ce dimanche c’est Leonardo Goncalves en -100kg et Beatriz Souza en +78kg qui font le plein de points.
Le premier, 16e mondial, 28 ans, restait sur cinq compétitions (quatre Grands Chelems, un Grand Prix) sans se classer. Mais à l’image de Maria Perez en -70kg et Adil Osmanov en -73kg, le climat autrichien réussit plutôt bien au Carioca puisqu’il double la mise lui aussi après 2023. Tête de série n°2, Goncalves ne bat pas de cadors avant le bloc final, mais s’impose d’abord à son concurrent national Rafael Buzacarini en demi, ce qui est significatif au plan national. En finale, il perce la défense de Jorge Fonseca sur o-uchi-gari. Le double champion du monde portugais retrouve tout de même un podium pour la première fois depuis le Grand Prix de Croatie à l’été 2023. Une excellente opération pour Leonardo Goncalves qui creuse donc encore l’écart avec Buzacarini au niveau de la ranking-list et dans la course à la sélection.
En +78kg, Beatriz Souza, enfin débarrassée de la concurrence de Maria Altheman, cherchait, elle, à prendre de précieux points pour être tête de série olympique. Une stratégie réussie puisqu’avec ses sept cents points, la voilà qui grimpe au troisième rang mondial ! Aujourd’hui, elle bat en quart de finale Idalys Ortiz, l’éternelle Cubaine qui n’a pas renoncé à faire ses cinquièmes Jeux olympiques, et la Néerlandaise Marit Kamps, troisième aux Europe de Montpellier, en finale.
Belle journée tout de même pour Cuba : Ortiz finira en bronze – sa onzième médaille en Grand Prix -, tout comme le champion du monde 2022 des +100kg, Andy Granda. Mieux encore, en -90kg, Ivan Silva Morales s’adjuge l’or, battant l’Espagnol et ancien Géorgien Tristan Mosakhlishvili en finale. Si l’équipe cubaine n’est désormais plus composée que de quelques individualités – le ratio nombre de combattants/médailles récoltées aura été impressionnant sur cet événement.
En +100kg, le double champion olympique tchèque Lukas Krpalek aura su parfaitement user toute la journée de sa science du ne-waza : c’est un juji-gatame qu’il place à Granda en finale, après avoir arraché la demi-finale au Géorgien Tushishvili, qui se voyait d’abord refuser un seoi-nage « pointe de l’épaule », avant de tenter un contre qui se retournait contre lui.
Enfin, l’Allemagne confirme qu’elle possède une culture exceptionnelle à sortir des -78kg de top niveau mondial. Si Alina Boehm et Anna-Maria Wagner se disputent le ticket pour Paris, Anna-Monta Olek, vingt et un ans, est d’ores et déjà en orbite pour les sommets d’une catégorie qui se sera beaucoup densifiée sur cette olympiade. Aujourd’hui, elle remporte son troisième Grand Prix en quatre participations : Tadjikistan en 2023, Portugal en janvier et ce dimanche l’Autriche. Championne du monde juniors 2021, elle ne se classe pas en 2022 en Equateur (car elle s’incline dès le premier tour face à la combattante japonaise non tête de série), un échec de circonstance qui ne masque pas le fait que cette spécialiste de sankaku-jime incarne dans la nouvelle génération la quintessence des trajectoires de haute performance observées depuis maintenant plus d’une dizaine d’années. Ce soir, elle entre dans le classement des dix meilleures mondiales. Une journée où Olek bat une Française, Ilana Bouvier, en huitième de finale, après un début de combat pourtant à la faveur de la Tricolore.

Les Français justement. Pas de médailles ni de classés ce dimanche, comme hier. Un résultat global d’une seule médaille et elle est pour Cédric Revol, en argent vendredi. Le Brésil coiffe au poteau le Japon pour la première place. Les Pays-Bas sont troisième grâce à la nouvelle femme forte des -63kg Johanne Van Lieshout.