Treize finales, neuf médailles d’or pour les Nippons !

Pas de Français, ni filles ni garçons pour ce rendez-vous de Budapest, dernier grand tournoi avant les championnats du monde de septembre (et les Jeux d’Asie, dix-huitième édition, fin août). En revanche de nombreux judokas de premier plan avaient fait le déplacement, notamment européens et russes. L’Allemagne avait amené vingt-deux combattant(e)s, dont son champion du monde 2017 Alexander Wieczerzak (-81kg), et le vice-champion du monde 2015 Karl-Richard Frey (-100kg) – lequel, en pleine forme, allait faire un beau deuxième. Mais aussi chez es filles la très impressionnante Theresa Stoll (-57kg), puissante et confiante, facile en demi-finale sur la Japonaise Udaka Nae. Elle perd en finale, non sans avoir marqué waza-ari, sur la championne olympique de retour dans le bon timing, la Brésilienne Rafaela Silva, laquelle met aussi fin à la série de victoires de la Canadienne Christa Deguchi, sur son irrésistible contre. Deguchi sera tout de même troisième en dominant elle aussi la Japonaise Udaka Nae. Une grosse catégorie dont la hiérarchie semble s’organiser.

Treize Japonais en finale

Autre grand retour réussi : celui de la championne du monde 2013 et 2014,  championne olympique 2012, la toujours redoutable Cubaine Idalys Ortiz. Les deux grandes dames des Amériques seront les seules à surnager dans un océan de soleils rouges sur fond blanc. Le Japon ramasse en effet cinq médailles d’or chez les féminines, en sept finales, généralement avec des combattantes classées troisièmes ou quatrièmes au niveau national, et engagées dans quinze jours aux Jeux d’Asie à Jakarta en Indonésie, ce qui peut expliquer aussi l’aisance avec laquelle elles ont dominé des adversaires dont les enjeux sont plus lointain.
Les garçons font à peine moins bien avec quatre médailles d’or en six finales. Une sélection un peu différente cependant, avec notamment l’entrée en lice pour la première fois depuis son titre mondial 2017 du -100kg Aaron Wolf, sélectionné pour les prochains championnats du monde. Retour dans l’arène réussi ! Dans son style assez particulier, avec sa garde qui vient chercher le col adverse par-dessous l’aisselle, le jeune homme de 22 ans a affiché beaucoup de confiance et d’efficacité, notamment sur ses arrachés en avant-arrière sur ko-soto-gake. Spectaculaire ! En voici un qui s’affirme en favori pour se succéder à lui-même.  On remarque aussi le « lourd-léger » Kokoro Kageura, un +100kg très séduisant  par sa mobilité et sa vivacité d’esprit, désormais le mieux placé au classement mondial des lourds japonais avec cette deuxième victoire en suivant après le tournoi de Paris. Petit à petit, l’oiseau fait son nid. On reparlera de ce Kageura.

Ebinuma battu ?

Paradoxalement, le champion japonais le plus attendu, le plus en vu sur ce tournoi… finit en argent. Le triple champion du monde en -66kg Masashi Ebinuma était de retour en -73kg, catégorie dans lequel il vient de battre Shohei Ono au championnat du Japon. Ce magnifique combattant tout en élégance, encore un peu « léger » pour la catégorie, mais toujours aussi virtuose – son seoi-nage debout contre le Canadien Antoine Bouchard va passer en boucle sur les réseaux pendant longtemps — réussit une journée parfaite… ou presque. En finale, il surclasse pendant trois minutes le vétéran hongrois Miklos Ungvari, 37 ans, devant son public, mais alors qu’il s’engage dans un morote-seoi-nage superbe, le Hongrois parvient à résister au déroulé et à sortir de l’axe, le Japonais se jette lui-même sur le dos en prolongeant son mouvement et, tandis que le clan hongrois se lance dans une « intox » de bonne guerre, la table d’arbitrage donne sans sourciller un ippon très sujet à caution. A-priori, on n’a pas vu l’action de projection du Hongrois. Mais nous ne sommes pas arbitres… Miklos Ungvari n’avait plus rien gagné depuis le Grand Prix de Budapest 2015. La Hongrie particulièrement à l’honneur en Hongrie – fief de la Fédération mondiale — avec aussi la victoire du -90kg Krisztian Toth, tenant du titre.