Michaela Polleres, victorieuse en -70kg. 
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

La performance est saisissante. Ce samedi, l’Autriche de la magicienne Yvonne Bönisch, entraîneur en chef de l’équipe depuis le 1er janvier 2021, réalise une journée exceptionnelle : deux titres dans les deux catégories féminines du jour, pour Lubjana Piovesana en -63kg et Michaela Polleres en -70kg, et une médaille d’argent pour Wachid Borchashvili en -81kg, seulement stoppé par le toujours aussi bluffant -81kg japonais Yoshito Hojo. Trois podiums dont deux dorés qui mettent l’équipe de la championne olympique allemande d’Athènes en 2004 en tête du classement, à égalité parfaite avec la Suisse qui s’adjuge un second titre ce samedi avec Nils Stump, son champion du monde en titre des -73kg. Deux pays inattendus à cette première place, mais qui prouvent la qualité du travail mis en place par ces deux pays et leur staff. Rappelons outre le titre mondial de Stump, les deux médailles olympiques autrichiennes à Tokyo (l’argent pour Polleres, le bronze de Shamil Borchashvili en -81kg, le frère de Wachid). 
Piovesana, ex-judoka britannique, s’impose sur un ippon-seoi-nage à gauche qui mettait la Russe Dali Liluashvili sur la pointe d’épaule gauche. Suffisant pour que l’arbitre hongrois mette un waza-ari. Cinquième des championnats d’Europe à Zagreb, la -63kg autrichienne remporte là son second Grand Chelem de l’année, après Bakou. Une belle dynamique à surveiller. À noter dans cette catégorie la médaille de bronze de l’Algérienne Amina Belkadi, triple championne d’Afrique en titre. 
En -70kg, Polleres s’appuie sur ses qualités de contreuse/arracheuse pour battre la Croate Lara Cvjetko en finale. 
Les médaillées de bronze, la Britannique Kelly Petersen Pollard et la Hongroise Szabina Gercsak, furent, elles, les tombeuses en tableau des deux Françaises de la catégorie, Kaila Issoufi (Sainte Geneviève Sports Judo) et Florine Soula (Racing Club de France Judo). 
Un sort que connurent tous les Bleus engagés ce samedi. Une journée blanche pour Mélodie Turpin (RAcing Club de France Judo), contrée deux fois en moins de quarante secondes par la Géorgienne Eter Askilashvili, et Melkia Auchecorne (AS Chelles Judo), piquée au sol par l’Allemande Dena Pohl, en -63kg. 
Dans la catégorie supérieure, Issoufi subit deux ko-uchi-gari de Petersen Pollard alors que Soula se fait surprendre par la même technique par Gercsak. 
Benjamin Axus (AJA Paris XX), seul masculin, s’incline contre le Russe Azamat Kabisov sur un o-soto-gari au corps-à-corps. Une projection guère évidente, tant le Français semble avoir lancé le premier son ma-sutemi-waza. 
Une journée décevante côté tricolore, l’occasion de se montrer à son avantage étant bien là sur un Grand Chelem au niveau plus accessible que bien de ceux de cette année. 

Un samedi marqué, enfin, par la seconde victoire sur le circuit du Japonais Yoshito Hojo en -81kg. On l’avait découvert au Portugal fin janvier. La réussite de l’inconnu porté par ses qualités et son insouciance ? L’étudiant de l’université Nichidai prouve aujourd’hui que non, avec en particulier un travail en ne-waza qui lui permet de se défaire du Russe David Karapetyan en quart de finale et de l’Autrichien Borchashvili en finale. Sa spécialité ? Une sortie de jambe en fixant la ceinture scapulaire de son adversaire tout en restant au-dessus du corps de ce dernier. Le tableau de chasse d’Hojo est certes moins impressionnant ce samedi qu’au Portugal. Reste que ce judoka nippon au style complet prend date, d’ores et déjà, pour la prochaine olympiade. 

Demain, entrée en lice de Teddy Riner vers 9h50, avec une demi-finale possible contre le champion d’Europe 2023 finlandais, Martti Puumalainen. Vivement demain !