Yoshito Hojo, après sa victoire contre Vedat albayrak.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

La star du jour, c’est lui. Yoshito Hojo, vingt-deux ans, deux fois médaillé d’argent à la Coupe du Kodokan en 2022 et 2023 en -81kg. Un étudiant de l’université Nichidai, non classé à la ranking-list mondiale jusqu’à ce matin (!) mais qui aura scalpé successivement l’Azerbaidjanais Saeid Mollaei, vice champion olympique 2021, le Coréen Joowhan Lee, vainqueur du Grand Chelem de Tokyo en décembre dernier et n°3 mondial, et le Turc Vedat Albayrak, champion d’Europe en titre ! Un samedi 27 janvier dont ce combattant, en or lors des Jeux mondiaux universitaires l’été dernier, se souviendra. Gaucher mais sachant attaquer à droite pour surprendre – comme lors de cet arraché de face contre Mollaei- , Yoshito Hojo réalise la performance de ce samedi, plaçant très sereinement un tani-otoshi à  Vedat Albayrak en finale, un homme pourtant bien planté sur ses pieds. Avec cette démonstration et cette arrivée tonitruante sur le circuit, la succession de Takanori Nagase après les JO de Paris du côté japonais s’est trouvée un nième prétendant.
Second titre pour le Japon lors ce Grand Prix après celui de Hikari Yoshioka, hier, en -48kg. Un Pays du Soleil Levant qui reprend la tête du classement avec déjà sept médailles dans sa besace puisqu’outre l’or, l’équipe nipponne glane trois nouvelles médailles de bronze aujourd’hui grâce à Riho Saiganji en -70kg, Ryuga Tanaka en -73kg – junior troisième année et champion du monde de cette catégorie d’âge en 2021 – et Naoto Izawa en -81kg.
Naoto Izawa ? Un étudiant de l’université de Meiji, junior deuxième année, vainqueur de la coupe d’Europe juniors de France en mai 2023 et médaillé mondial quelques mois plus tard à Odivelas chez les moins de vingt ans. Un jeune judoka nippon qui fut le bourreau d’Alpha Djalo (PSG Judo) en seizième de finale ce samedi. Le Japonais clouait en effet au sol le Tricolore grâce à son ne-waza, qui avait fait des ravages l’année dernière au Dojo de Paris chez les juniors.
Une journée française une nouvelle fois sans médaille. Si Lucie Jarrot (ACBB Judo) se classe septième en -70kg après deux victoires face à la Néerlandaise Margit De Voogd et l’Israélienne Maya Goshen et deux défaites contre l’Ouzbek Gulnoza Matniyazova – future finaliste – et la Britannique Kelly Petersen-Pollard, les autres Tricolores du jour se font battre très vite dans le tableau.
Le Japon est donc à deux titres. Mais la Russie également. Non comptabilisée sur le site de la FIJ dans le tableau des médailles car les règles internationales imposent que les nations des combattants neutres n’apparaissent pas dans un classement, l’équipe d’Ezio Gamba ajoute une nouvelle médaille d’or ce samedi avec Denis Lavrentev en -73kg, après celle de Yago Abuladze hier en -66kg. Avec demain l’entrée en lice de ses armes les plus puissantes –  Arman Adamian et Matvey Kanikovskiy en -100kg et Tamerlan Bashaev et Inal Tasoev en +100kg -, l’équipe masculine de Khasanbi Taov pourrait bien coiffer tout le monde sur le poteau à l’issue de ce Grand Chelem du Portugal à la densité impressionnante.
Chez les féminines, la Britannique Lucy Renshall en -63kg lance idéalement son année 2024 avec une victoire aux pénalités en finale face à l’Australienne Katharina Haecker, cadrant parfaitement cette dernière pour que le corps arbitral donne une pénalité pour sortie de tapis comme il le fait dans 99% des cas (voir notre article sur les statistiques compilées par la commission coach de l’UEJ). En -70kg, Barbara Matic, tête de série n°1 et médaillée de bronze au championnat continental de Montpellier, remporte le cinquième Grand Prix de sa carrière. Du solide, comme toujours avec la Croate.

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