Pas de médaille pour la France aujourd’hui, déjà neuf nations en or

Après la belle réussite hier de Romaric Bouda en -60kg et deux autres médailles de bronze venues par les soeurs Gneto, cette journée sans médaille résonne comme un coup d’arrêt dans les prétentions françaises, d’autant qu’étaient engagés trois titulaires masculins des championnats du monde, les -73kg Benjamin Axus et Guilllaume Chaine, le -81kg Alpha Oumar Djalo. Malgré son style envahissant, Benjamin Axus ne déstabilisait pas le Russe Denis Iartcev – finaliste à Cancun en octobre, mais en difficulté depuis deux ans – qui lui plaçait deux waza-ari sur ura-nage et un contre. Guillaume Chaine commençait bien avec un beau uchi-mata au premier tour, un splendide o-uchi-gari pour dominer l’Israélien Butbul – lui aussi en légère perte de vitesse — et un autre qui aurait pu valoir ippon sur le modeste Moldave Sterpu, tout juste issu des juniors avec un place de cinquième au championnat du monde juniors un mois plus tôt. Le jeune  et puissant Moldave se rebellait, mettait la pression sur le trentenaire français qui perdait pied de façon surprenante, se laissait « coller » et prenait un ko-soto-gake violent. Pour le -81kg Alpha Oumar Djalo, après deux tours à sa main contre un Ukrainien 193e mondial et un Chypriote, il était brutalement arrêté par l’Israélien Sagi Muki, champion d’Europe et vainqueur du Grand Chelem d’Abou Dhabi en octobre, qui l’agressait littéralement dans son style tout en force, avant d’échouer en quart sur un jeune Néerlandais.

Chilard, c’est encourageant

Et c’est finalement le champion de France de la catégorie des -81kg, Nicolas Chilard, qui faisait la meilleure prestation masculine du jour pour les Français. Un joli yoko-tomoe-nage pour se lancer sur un combattant du Suriname, et c’était déjà le premier combat couperet, contre le Géorgien Zebeda Rekhviashvili, 19e mondial. Le puissant Géorgien commençait par montrer son autorité physique et technico-tactique et marquait waza-ari au champion de France. On sentait le jeune Français dominé en expérience et en puissance, mais il montrait aussi de la combativité et du caractère, en plus d’un ensemble technique séduisant. Sans abdiquer, il attaquait de loin le Géorgien sur une sorte de o-soto-gari scabreux qui finissait par mettre l’adversaire sur l’épaule pour waza-ari. Mais on comprenait rapidement que c’est le genou de l’adversaire qui avait cédé. Incapable de tenir en appui, Rekhviashvili se jetait lui-même sur le dos à la séquence suivante. Une belle bataille malgré tout pour Chilard qui confirmait en dominant ensuite l’irrégulier Polonais Damian Swarnowiecki, surprenant cinquième des derniers championnats du monde, qu’il surprenait par un balayage. L’affaire s’arrêtait en quart de finale devant le terrible Neerlandais Frank De Wit, deuxième mondial (car si il est toujours déçu en championnats, il est aussi toujours classé dans les tournois auxquels il participent). Comme à son habitude, le Néerlandais proposait une partie de manivelle dans laquelle le jeune Français tentait de trouver ses marques, sans y parvenir. Une belle « baston » tout de même, notamment dans l’attitude. Malheureusement pour lui, Nicolas Chilard ne parvenait pas à prendre le dessus en repêchage sur le blond Italien Antonio Esposito, qui lui marquait waza-ari sur u seoi / o-soto-gari à l’arrache. Une entrée en matière intéressante tout de même pour le néo-champion de France de la catégorie.

Di Cintio dans le Top30

Et les féminines ? Malgré la présence de la championne de France Maelle Di Cintio (-63kg), avec les deux sélectionnées du championnat du monde juniors 2017, Yasmine Horlaville (-63kg) et Clémence Eme (-70kg), pas de médaille féminine ce samedi pour la France. Pour Maelle Dicintio, vicorieuse de son quart en battant notamment la Mongole Mungunchimeg Baldorj, 11e mondiale, tout se jouait finalement en demi-finale et en place de trois. Elle était d’abord battue par la copieuse Anglaise Schlesinger et cédait encore au combat suivant contre Masako Doi, l’une des « anonymes » de cette sélection japonaise, 203e mondiale. En fait, des combattants japonais, comme Terumi Otsuji en or hier, qui ont obtenu le droit de se rendre sur ce Grand Prix, à leurs frais. C’est le deuxième tournoi de suite sans médaille pour Maelle Di Cintio après le Grand Chelem d’Abou Dhabi. Malgré tout, elle entre dans le Top30 mondial.

Neuf nations en neuf catégories

L’Angleterre se montre impressionnante ce samedi avec l’argent d’Alice Schlesinger, le bronze d’Amy Livesey en -63kg, et l’or de Sally Conway en -70kg. Mais la nation leader, devant les autonomes japonais… c’est la Chine, deux fois finalistes chez les féminines hier, et cette fois en or avec Junxia Yang en -63kg.  Mais pour l’instant en quatre catégories masculines et cinq catégories féminines, neuf nations ont emporté un titre. Concurrence remarquable.