Un premier jour sans podium malgré Annabelle Euranie et Scarlett Gabrielli

Il y a des jours qui ne font pas trop plaisir et ne donnent pas confiance, c’est le cas de ce vendredi, pour le premier jour du Grand Prix de Zagreb, un Grand Prix finalement très attendu, comme l’un de ceux où on pouvait voir les combattants en action à quelques semaines des Jeux Européens et des championnats du monde.
Les deux catégories masculines légères n’ont pas permis aux Français de se montrer. En -60 kg, Adrien Raymond (39e) a été écarté en à peine plus d’une minute par le Mongol Kherlen Ganbold, douzième mondial tout de même, et Vincent Limare (22e), le titulaire du poste en équipe de France pour les Jeux Européens, ne s’est pas donné de bonnes sensations en prenant ippon en fin de combat par le Turc Kaba, 40e mondial.
En -66 kg, Julien Ottaviani (88e) a été actif, mais impuissant à contrôler deux attaques pour yuko de l’Arménien Arsen Ghazaryan (139e).
On notera d’ailleurs que quelques pointures elles-mêmes ont un peu perdu le nord dans ce Palais de Sports de Zagreb, notamment le Russe champion olympique Arsen Galstyan, revenu en toute discrétion se faire battre par le Néerlandais Degen, 90e mondial. 
Deux cadors retrouvent l’or et le devant la scène dans le bon timing : L’Arménien Davtyan (-60 kg), médaillé européen et mondial, dont le dernier podium remontait à une finale perdue (contre Vincent Limare) au Grand Prix de Chine en décembre de l’année dernière. L’Ukrainien Zantaryaya (-66 kg) troisième seulement en Géorgie en mars, désormais bien dans son rôle de super favori à tout.

Buchard, un mauvais signal

La curiosité, c’était le retour d’Amandine Buchard dans sa catégorie, une descente au poids conçue pour lui permettre de se préparer aux suivantes et de combattre une fois en -48 kg avant les événements à venir. Finalement ce ne sera pas le cas, et ce n’est pas très bon signe. Car si, bien sûr, aucun risque n’était à prendre pour cette compétition et que le moindre signe avant-coureur devait sagement entraîner ce retrait, cet échec pour des « problèmes rénaux liés à sa descente au poids » (BFMTV), indique assez bien qu’il faudra très bientôt arrêter de sélectionner Amandine Buchard dans cette catégorie, sous peine de commencer à lui faire prendre des risques avec sa santé d’une part, et le risque de lui faire rater sa montée prometteuse en -52 kg. La question qui peut même se poser désormais, c’est : après les Jeux, ou avant ?

La surprise, c’est Nekoda Smythe-Davis

La France restait bien représentée avec Scarlett Gabrielli, championne de France 2014 en -48 kg, qui monte en puissance depuis un couple de d’années, Annabelle Euranie, la grande dame brune de retour en -52 kg, et Laetitia Blot, l’explosive championne de France en -57 kg. Annabelle Euranie commençait par une grosse performance en dominant par ippon la Mongole n°2 Bundmaa Munkhbaatar. Mais le suite était moins flambante avec deux défaites frustrantes sur trois combats qui la laissaient au pied du podium, défaites contre la Polonaise Perenc (59e), qu »elle n’avait jamais prise, et contre la Kosovar Krasniqi (44e), sans référence contre elle non plus. Une occasion manquée de marquer plus de points et surtout de ne pas laisser deux Européennes sortir avec de bonnes sensations d’un combat contre elle. Tout se jouera à Baku, pour son grand retour en individuel en équipe de France.
Scarlett Gabrielli, elle aussi commençait très bien avec une victoire contre l’une des références européennes de la catégorie, la Roumaine Monica Ungureanu, 12e mondiale. Mais elle perdait la bataille des pénalités contre l’Italienne Moscatt, s’en sortait aux pénalités contre la Néo-Gabonaise Taciana Lima et devait rendre les armes pour le bronze d’un yuko à la Russe Dologova. Des batailles qui se jouent à chaque fois au niveau d’un podium européen et c’est déjà significatif. Plus de victoires sur cette lisière, ce serait encore beaucoup mieux. 
Ce n’est pas son habitude, mais Laetitia Blot n’a pas fait mieux cette fois, et même moins bien avec une défaite sèche devant une Slovène 138e mondiale dans cette catégorie des -57 kg. Le jour totalement « sans ». La catégorie couronne sur ce Grand Prix une nouvelle venue à considérer, l’Anglaise Nekoda Smythe-Davis, une combattante nature, qui s’est taillée un chemin face aux meilleures du monde pour finir avec l’or autour du cou. Un nom à retenir.