Rares sont les personnes qui ont vu le report des JO comme une bénédiction ou une seconde chance. Mais Margaux Pinot est de celles-ci. Promise à un statut de remplaçante au printemps 2020 derrière la championne du monde Marie-Eve Gahié, la Franc-Comtoise ne laissa pas passer l’opportunité de « revenir dans le game » avec le report de l’évènement, d’abord en devenant championne d’Europe fin 2020 à Prague. Finalement retenue après sa médaille d’argent aux championnats continentaux d’avril à Lisbonne, la judokate de l’ESBM Judo sera ce mercredi tête de série n°2. Tour blanc donc pour la Tricolore qui rentrera dans l’évènement pas de la plus simple des manières puisqu’elle pourrait retrouver, d’entrée, la Grecque Elisavet Teltsidou. Une combattante contre laquelle ce n’est jamais simple pour la Française. La preuve par les chiffres : Teltsidou mène 2-1 contre Pinot. La Française s’était inclinée à Paris en 2020 et l’avait emporté très péniblement aux pénalités à Prague fin novembre. Attention donc au combat piégeux par excellence…
En ¼ de finale, elle retrouvera sans doute la Brésilienne Maria Portela (vainqueur à Tbilissi et septième aux championnats du monde 2021) ou la Russe Madina Taimazova. Double médaillée de bronze continentale (2020 et 2021), cette vice-championne du monde juniors 2019 n’a jamais croisé la route de la Française. Méfiance, méfiance.
Dans une logique idéale, la demi-finale opposera Pinot à la Japonaise Chizuru Arai, double championne du monde (2017 et 2018) mais dont la suprématie sur la catégorie s’est clairement étiolée depuis maintenant deux ans. Leur dernière rencontre remonte au Grand Chelem de Düsseldorf, où la Nipponne avait pris le dessus sur un gros uchi-mata. Mais la configuration, demain, sera bien différente.
Un tableau qui, sur le papier, s’annonce loin d’être tranquille pour celle qui est en interview dans le dernier magazine de l’Esprit du Judo (n°93).
Retrouvera-t-elle la Néerlandaise Sanne Van Dijke pour une quatrième finale de rang après les Europe 2019, 2020 et 2021 ? Barbara Matic, si difficile à manœuvrer et qui vient d’offrir il y a peu le premier titre mondial en judo à sa chère Croatie ? Quid des outsiders suédoise (Anna Bernholm) ou autrichienne (Michaela Polleres) ?
Il aura été le seul médaillé mondial de l’olympiade avec Teddy Riner. En bronze à Bakou (2018) et Tokyo (2019), Axel Clerget a prouvé qu’il savait être un homme de grands rendez-vous. Se connaissant mieux que jamais, le judoka de Sucy Judo, à l’instar d’un Guillaume Chaine, sait que ces JO représentent l’apogée d’une carrière qui l’aura vu devenir tardivement le patron de sa catégorie. Ça sera donc demain ou jamais. Une catégorie des -90kg, qui à l’instar des -81kg, -100kg et +100kg propose une densité effrayante. Un état de fait que Clerget connaît et auquel il va être une nouvelle fois confronté avec un premier combat face au Tadjik Komronshokh Ustopiriyon. Cinquième des championnats Asie-Pacifique 2021, l’Asiatique, dont il faudra tout de même se méfier, fera figure d’entrée en lice idéale pour se mettre dans le bain. Car le tour d’après, Clerget devra déjà être à 100% (au minimum) puisqu’il aura en face de lui Noel Van T End, le champion du monde 2019, vainqueur du Masters en janvier (mais septième aux Europe 2020 et 2021). Attention grosse « baston » en perspective ! En ¼ de finale, le Tricolore affrontera probablement ou le Cubain Ivan Silva Morales (vice champion du monde 2018 mais non classé depuis sa victoire aux championnats panaméricains 2020) ou le Turc Mihael Zgank (qui a retrouvé son patronyme originel de lorsqu’il était encore slovène). Inutile d’essayer de faire de pronostics pour la suite tant les surprises sont habituelles aux JO et que, dans cette catégorie si homogène, la forme du jour (avec le soupçon de chance qui va bien) fera sans doute la différence. Quels noms proposer, tout de même, pour la victoire finale ? Outre Clerget, il y a bien sûr le n°1 mondial, le double champion du monde espagnol Nikoloz Sherazadishvili. Mais celui-ci est dans le même quart de tableau que le diamant russe Mikhail Igolnikov, champion d’Europe 2020. Un seul pourra rêver de l’or olympique après trois combats. Il y a aussi l’incroyable combattant géorgien Lasha Bekauri, le combattant ultime. Mais dans quel niveau de forme sera celui qui s’est blessé lors de l’épreuve par équipes à Budapest ? Mais également le Hongrois Krisztian Toth, le Japonaise Shoichiro Mukai, le Serbe Nemanja Majdov, etc. La liste est longue, le suspens d’autant plus exaltant.