8 août 2016 – Rio de Janeiro (Brésil)
-57kg F et -73kg M

17h35
-73kg / Finale : Et à la fin, Ono gagne

Il faut rendre pleine justice à Rustam Orujov, il n’est surtout pas monté pour faire de la figuration sur cette finale et n’avait manifestement pas le syndrôme Ono. Ce grand gaucher envahissant à la posture latéralisée bien campée, une bonne tête de plus que le petit taureau japonais, se sentait de taille à gêner le génie, et cela se voyait dans son attitude. Ce fut le cas. Mais entre gêner Ono et lui poser de réels problèmes, il y a une marge galactique. Acceptant parfois le corps à corps imposé par ce terrible lutteur, Ono a su parfaitement s’ajuster, marquant très vite un uchi-mata sukashi à voir au ralenti (pour comprendre comment l’Azéri avait pu se retrouver sur le dos). Ensuite, prudent et tranquille il concéda une pénalité et laissa l’Azéri s’exprimer. Mais à l’entrée de l’avant dernière minute, alors que le grand Orujov saisissait sa ceinture avec son bras gauche, Ono en profita pour engager sa hanche en garde emboîtée. Enchaînant sur l’esquive de l’Azéri, il le clouait au sol sur ko-uchi-gari. Sublime.
Rustam Orujov, et c’est à son honneur de combattant, affichait sa déception en frappant le tapis. Il avait vraiment espéré être champion olympique. Mais aujourd’hui personne d’autre qu’Ono ne méritait de l’être.

17h24
-73kg / Place de trois : Shavdatuashvili et Van Tichelt en bronze

En battant l’Isréalien Muki sur l’un des forts ko-uchi-gake dont il a le secret, Lasha Shavdatuashvili, le météore de Londres, s’est offert une place à part dans le panthéon des grands du judo. Il est en effet l’un des seuls doubles médaillés olympiques à n’être jamais monté sur un podium mondial. Champion olympique venu de nulle part en 2012, on sait par où il est passé en 2016. Une longue patience et un art personnel de surgir au bon moment, au championnat d’Europe de Kazan pour cette nouvelle catégorie des -73 kg. Battu seulement aujourd’hui par le maître Ono, il a montré qu’il était au dessus des autres, des autres Européens notamment, Iartcev, Muki, qu’il domine pour atteindre le bronze. Et à 24 ans, il a bien le temps d’aller chercher cette médaille mondiale qu’il n’a encore pas.

Van Tichelt est l’un des champions les plus discrets de sa génération. Celui qui était déjà champion d’Europe en 2008 boucle sa carrière, à 32 ans, avec un palmarès pourtant bien impressionnant. Un titre européen et quelques médailles, deux médailles mondiales (2009, 2013) et finalement, en 2016, cette médaille de bronze olympique qui ne doit rien à personne. C’est lui notamment qui sort le second épouvantail de la journée, le Coréen An Changrim. Et en place de trois, contre le redoutable vétéran hongrois Miklos Ungvari, finaliste il y a quatre ans en -66 kg contre le Géorgien Shavdatuashvili, c’est sur un juji-gatame absolument parfait qu’il conclut sa belle journée. Un champion sobre et classique, une carrière atypique qui se déploie sur deux olympiades et un très beau point d’orgue final.

17h09
-57 kg / Finale : Enfin le Brésil !

Qui de la fille des favelas et de tout un peuple ou de la star mongole montante tombeuse de Matsumoto ? Qui allait finir en force cette catégorie monstre ? Qui allait finir en or ? Pour le public la cause était entendue. Pour Silva aussi. Sur l’une des premières tentatives d’attaques de la Mongole, elle lançait de toute sa force une sorte de sumi-otoshi, une action de bras tout en conviction qui jetait la Mongole sur le dos. Waza-ari annonçait l’arbitre, soit encore trois minutes de patience avant de succéder à Menezes, la première championne olympique de l’histoire du judo brésilien à Londres en 2012, alors qu’elle n’était sur aucun des deux derniers podiums mondiaux depuis son titre mondial 2013, à Rio. Rafaela Silva ? La fille d’ici et de nulle part ailleurs. Championne du monde et championne olympique à domicile devant les enfants de Rio.

17h05
-57kg / Place de trois : Matsumoto repart au front

Ipponisée par la Mongole Dorjsuren en moins de vingt secondes en demie, elle avait vu s’envoler ses espoirs de devenir la quatrième nippone à réaliser le doublé olympique… Mais la louve ne pouvait quitter le Brésil sans médaille entre les dents. Sa remobilisation contre la combattante de Taipei Chen-Ling Lien mettra du temps à se dessiner, la faute peut-être aux huit minutes passées sur le tapis en quarts contre Automne Pavia. Mais c’est bien la Louve qui, d’un ko-uchi-gari incisif à l’entame des trente dernières secondes, forçait la décision d’un yuko. Le Japon poursuit son sans-faute d’une médaille par catégorie, mais c’est à nouveau du bronze. Et à la voir remettre sa couette à l’issue du combat, le visage mi-rieur mi-désabusé, on se doute bien qu’elle n’était pas venue pour ça…

16h55
-57kg / Place de trois : Monteiro, la récompense

On vous avait prévenu dans ce hors série de L’Esprit du Judo Spécial JO actuellement en kiosque : la Portugaise Telma Monteiro est une machine à médailles : 37 sur le circuit mondial depuis ses débuts hors championnats officiels… auxquelles il faut ajouter quatre finales mondiales et cinq titres continentaux notamment. Sauf que, sauf que la Portugaise s’était rompu les ligaments d’un genou il y a quelques mois et qu’elle a du cravacher dur. Pour pouvoir monter dans l’avion pour Rio d’abord, et donc pour aller chercher sa première médaille olympique, peut-être son dernier baroud d’honneur. C’est avec un sutemi pas très joli mais terriblement important qu’elle enlève donc le bronze à la Roumaine Caprioriu, vice championne olympique en titre. La récompense d’années d’abnégation.

16h46
-73 kg / demi-finale : Ono, pur génie

Sur cette demi-finale, Shohei Ono a encore montré non pas une nouvelle facette de son talent – car on sait depuis son titre mondial 2015 d’Astana qu’il sait absolument tout faire – mais que celui-ci s’est encore approfondi, enrichi au point d’en faire un judoka désormais génial. Tranquille, en seigneur du tapis, en prédateur puissant, il prend son temps pour poser les mains, sentir le vent. Les mains bien posées, il lance ses grandes attaques comme une évidence. On l’avait connu hyper-spécialiste de uchi-mata, on ne peut même plus vraiment dire que c’est le cas. Il fait ce qu’il faut avec une précision parfaite dans tous les cas. Pourtant le Belge Van Tichelt fut un adversaire à la hauteur. Bien campé sur ses appuis, il tenta plusieurs fois de prendre le dessus au kumikata sur son génial adversaire et ne lui offrit jamais la bonne sensation pour son uchi-mata, ni pour le o-soto-gari sur lequel il s’était envolé au championnat du monde 2013. Mais Ono sortit alors de son chapeau un sobre et parfait yoko-tomoe-nage sur lequel il marquait d’abord waza-ari. Il s’offrait ensuite un eri-seoi-nage en prise de garde sur lequel il jetait littéralement son adversaire au sol comme sur une série de nage-komi rapide, pour yuko. Et finale, comme en répétition de gammes il se plaçait une nouvelle fois pour un magnifique pivot sur yoko-tomoe-nage. Ippon. Ce gars-là est juste le dieu vivant du judo.
Celui qui aura l’honneur de l’affronter en finale sera le champion d’Europe en titre l’Azéri Orujov, vainqueur sur un eri-tai-otoshi pour yuko de l’Israélien Muki.

17h30
-57kg : Rafaela Silva tout près du but

Dans une baston de plus de sept minutes, la Brésilienne Rafaela Silva tient sa finale chez elle à Rio, à quelques tout petits kilomètres de son quartier de Rocinha, l’une des plus grande favela d’Amérique Latine, un quartier très chaud de Rio où un certain Flavio Canto est allé la chercher (lire : Silva, le judo ou la mort ici). Une grosse baston donc, dure, tête contre tête face à Caprioriu, rien de moins que la vice championne du monde et vice championne du monde en titre, une combattante toujours très dangereuse en contre. La Brésilienne, portée par son public, trouvait la faille après trois minutes de golden score : ashi-guruma lancé de très loin, une Caprioriu bien placée pour le contre, qui tente, mais s’écroule et que la championne du monde 2013 plaque sur le dos. Voici Rafaela Silva en finale. Déjà magnifique. Elle a rendez-vous avec son destin dans quelques minutes.

16h04
-57 kg : Matsumoto à la trappe !

Il n’y a pas que Pavia à avoir eu du mal à digérer le terrible combat des quarts. Kaori Matsumoto paraissait tranquille sur cette demi-finale, après cette victoire majeure sur la Française. On abordait aussi des combats décisifs dans lesquels elle ne perd jamais, elle qui a concédé cette année quelques défaites de premier tour. Et puis la Mongole Dorjsuren, estampillée favorite à quasi égalité avec elle, s’était montrée peu efficace en fébut de journée. Autre signe favorable, Matsumoto n’avait perdu qu’une fois sur elle en cinq rencontres sur l’olympiade. Mais les Jeux son les Jeux. En vingt secondes, sur un dégagement de bras de la Japonaise au kumikata, la Mongole soudain transformée s’engageait dans un seoi-nage précis et rapide qui plaquait la championne olympique sur le dos en un éclair – juste le temps d’une grimace de désespoir pour la Japonaise, et peut-être celui de voir défiler les quatre dernières années où elle rêvait de faire le doublé. Cruel, terrible et beau.

15h53
-73 kg : Shavdatuashvili, une nouvelle chance de médaille olympique

Il était pourtant battu à vingt secondes de la fin par le Russe Iartcev aux longs segments. Mais à force de vouloir verrouiller, celui-ci s’est mis lui-même en difficulté et se fait contrer. Il avait pourtant une occasion en or d’amener une nouvelle médaille à la Russie. Quand au Géorgien, il a l’occasion de monter une nouvelle fois sur le podium olympique après son hold up de Londres et quatre ans de patience. Ce serait beau.

15h32
-57 kg : Pavia battue !

Elle avait à faire à forte partie avec Telma Monteiro, cinq médailles mondiales (dont quatre finale), onze médailles européennes, une fille qui la connaît – et qu’elle connaît – par coeur. Mais on pouvait être confiant sur ce qu’on avait vu : une Automne Pavia forte et présente, une Telma Monteiro à peine remise de son opération du genou et tirant le maximum de sa volonté de vaincre, mais loin de son niveau. En outre, depuis 2013, Automne Pavia menait par quatre victoires à une, la dernière au championnat du monde d’Astana.
Epuisée mentalement et physiquement par le combat de Matsumoto ? En difficulté pour se remettre dedans avec la pause qui fait ruminer les espoirs déçus ? Pavia n’est pas active sur ce début de combat. Telma Monteiro, convalescente, n’est pas très rapide et ne cherche pas les seoi-nage, comme d’habitude, mais des sutemis sans trop de préparation. On se dit, et c’est probablement ce que Pavia a en tête, que c’est sa planche de salut, avec son état de forme, pour faire monter les pénalités. Mais la Portugaise se jette une première fois sur le bras de la grande Française, qui n’entend pas l’avertissement. Quelques secondes plus tard, sous les yeux effarés du clan français, elle tapait compulsivement, Monteiro, rageuse, accrochée à son bras. Monteiro, cette guerrière, qui ne l’a pas laissé se remettre en selle au fil des secondes. Telma Monteiro a pris sa chance pour aller voler, sous le nez de Pavia, le combat de sa vie, elle qui n’a toujours pas de médaille olympique. Automne Pavia était là pour l’or, elle part sans même le bronze après deux médailles mondiales successives. Un échec.

Les demi-finales des -57kg
Sumya Dorjsuren (MGL)– Kaori Matsumoto (JPN)
Corina Caprioriu (ROM) – Rafaela Silva (BRA)

Les finales de repêchages des -57 kg
Automne Pavia (FRA) – Telma Monteiro (POR)
Hedvig Karakas (HUN) –  Lien Chen-Ling (TPE)

Les demi-finales des -73kg
Dirk Van Tichelt (BEL) – Shohei Ono (JPN)
Rustam Orujov (AZE) – Sagi Muki (ISR)

Les finales de repêchages des -73 kg
Denis Iartcev (RUS) – Lasha Shavdatuashvili (GEO)
Miklos Ungvari (HUN) –  Nik Del Popolo (USA)

12h51
-73 kg : Ono, le patron

Il est époustouflant. Dans un genre très économique, un peu comme s’il faisait randori en stage, Shohei Ono prend les gars les uns après les autres et leur place une pillule amère d’entrée, uchi-mata à Scvortov, uchi-mata / kubi-nage à Shavdatuashvili le Géorgien champion olympique des -66 kg, pour un waza-ari, et après il gère à son rythme, s’offrant quelques accélérations, laissant ses adversaires s’agiter, essayer, sans aucun succès. Ono est d’une autre planète. Le patron absolu, le « godfather ».
Qui peut l’arrêter ? On n’en jurerait pas, mais l’étonnant Belge Van Tichelt, vainqueur surprise du Coréen An Changrim sur un contre un peu tiré par les pans de kimono, puis habile à exploiter la faiblesse du grand Russe Iartcev sur les seoi-nage (lequel russe pourra s’en mordre les doigts, l’horizon était pourtant bien dégagé), pourrait être la surprise. Il est en tout cas très intelligent dans ses combats, c’est un excellent technicien, et on se souvient que ce combattant de 32 ans a été deux fois médaillé mondial, en 2013… et 2009. C’est lui en tout cas qui se dresse en demi-finale contre le Japonais. L’autre tableau, beaucoup plus ouvert, propose l’Azéri Orujov, champion d’Europe 2016, contre l’Israélien Muki, champion d’Europe 2016.

12h51
-57 kg : Matsumoto – Pavia, quel combat !

On espérait, on avait l’intuition que la grande blonde d’Orléans avait les moyens de battre la terrible Japonaise Matsumoto. Leurs affrontements sont souvent serrés et, à désormais 28 ans, la guerrière d’Ishikawa est plutôt sur une pente doucement déclinante. Et Automne Pavia avait montré au premier combat qu’elle était armée pour ce tournoi.
Mais dans les quatre premières minutes, la Japonaise contraint progressivement Pavia, la contient dans ses fortes montées de main droite, avec un art expert du kumikata et l’use progressivement. L’arbitre a décidé de laisser faire les combattantes et c’est tant mieux. Une pénalité aurait pu tomber à ce moment-là contre la Française, souvent obligée de se balader en bordure. Golden score. Le combat se fait plus acharné, Pavia donne tout ce qu’elle a, les yeux de plus en plus somnambuliques. Elle est plus agressive, plus dangereuse… mais non seulement Matsumoto ne lâche rien, mais on la sent monter en puissance. Pavia ne veut pas craquer, l’arbitre ne moufte pas, et con lui dit merci pour le judo. Et finalement, survoltée, toujours en pleine bourre à sept minutes et cinquante secondes de combat (la Fédération Internationale a l’air fine avec sa réduction à quatre minutes pour les féminines), la Japonaise se place pour un nouveau sode-tsuri-komi-goshi à gauche, son arme anti-Pavia. La Française bloque avec tout ce qu’il lui reste, mais le regard est un peu flou. Elle se déroule. Cette fois, ça y est, Matsumoto passe, Pavia reste en bas. Pour la cinquième fois dans un grand combat officiel, « la Louve » croque la blonde Pavia, sa copine. Le combat restera dans les mémoires, mais aujourd’hui, c’est encore une fois – la dernière – Matsumoto qui passe l’obstacle.

12h02
-57 kg : Pavia, un gros test validé

Automne Pavia devait d’entrée serrer les boulons face à la jeune et très puissante Anglaise Nekoda Smythe-Davies. Elle l’a fait avec lucidité et confiance, même si elle est restée en mode guerre de tranchée, sans parvenir pour l’instant à sortir le grand jeu, malgré un grand lancé de jambe en contre qui lui valait un yuko précieux. Par la suite elle a fleurté avec la limite sur la montée des pénalités, mais toujours en contrôle et sans s’affoler. Somme toute, un bon combat et un très bon premier test avant d’affronter Matsumoto.

11h52
-57 kg : Matsumoto, premier tour facile

« La louve » n’a pas perdu ses petits contre l’Ivoirienne Dabonne à laquelle elle a appliqué le programme essorage au sol. Mais elle la laisse échapper deux fois. A suivre donc. La Portugaise Monteiro a gagné de deux yuko sur une Néo-zélandaise. Mauvais signe. En revanche la Mongole Dorjsuren a été forte face à la Néerlandaise Verhagen, qu’elle étrangle.

Automne Pavia contre l’Anglaise Nekoda Smythe-Davies pour yuko / Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo

11h32
-57 kg : Silva, l’or du Brésil ?

En battant l’une des outsiders sérieuses, la Coréenne Kim Jan-Di, après avoir atomisé au premier tour la solide Allemande Myriam Roper sur uchi-mata et uchi-mata gaeshi, Rafaela Silva, qui semble très en forme et qui avance bien sûr dans une nuage sonore très porteur, s’annonce en prétendante pour le titre. Silva ? Matsumoto ? Pavia ?

Au même moment, on a vu s’avancer le Japonais Shohei Ono, mais face à un adversaire trop pâle (le Costaricain Miguel Murillo) pour qu’il soit véritablement testé. L’arbitre a arrêté l’action au seul moment où on sentait qu’il allait lancer. Il termine au sol en dégagement de jambe. La suite sera plus intéressante face à l’Emirati (ex-Moldave) Victor Scvortov.

10h59
-73 kg : Iartcev, d’un shido

Pierre Duprat s’est appliqué à faire la même chose, prudent debout, dangereux dans ses saisies à la ceinture et ses tentatives au sol, pour gêner le grand longiligne russe Denis Iartcev. Et franchement, cela a plutôt bien marché. Mais le Russe, un peu gêné par la stratégie du Français, s’est arraché pour réussir une bonne séquence, obligeant Duprat à se casser en deux et à finir à bout de bras. C’était suffisant pour un shido. Le Français a tenté de réagir, mais avec moins d’efficacité. Une médaille olympique, peut-être, se joue à ça.

10h41
-57 kg : Attention à Nekoda

Il faudra qu’Automne Pavia se méfie de cette Anglaise qui l’attend pour son premier tour. Nekoda Smythe-Davies a battu facilement l’ancienne star autrichienne Filzmoser. On l’annonçait blessée au genou, elle semble plutôt bien sur ses appuis. Méfiance.

10h12
-73 kg : Ça passe pour Duprat

Le Coréen du Nord Hong Kuk Hyon ? Tout simplement le vice champion du monde 2014 à Chelyabinsk. Vingt-et-unième au classement mondial, encore troisième du Grand Prix de Tashkent, cinquième au championnat du monde d’Astana… un adversaire du genre de ceux que Pierre Duprat n’arrivait plus à battre ces derniers temps. Il y est parvenu. Non sans frayeur, notamment un super soleil sur un seoi-nage où le Levaloisien a fini en position assise. En difficulté pour trouver des solutions debout, Pierre Duprat a d’abord dû cravacher pour revenir à égalité aux pénalités et obtenir le droit d’aller au golden score. Il a choisi d’être systématique au sol, creusant progressivement et méthodiquement la filière énergétique de son adversaire, de moins en moins flambant pour replacer les jambes où se dégager. Et à 2’06 au delà du temps réglementaire, Pierre Duprat est parvenu à ses fins sur un joli ude-gatame de randori. Un beau combat bien mené, qui doit lui donner confiance et la liberté d’esprit dont il aura besoin pour combattre le Russe Iartcev dès le tour suivant.

Début des combats ici à la Carioca Arena 2 à 9h55, soit 14h55 heure de Paris.